Synthèses
Les événements marquants du Québec
- 1535 - Les Iroquoiens du Saint-Laurent accueillent Jacques Cartier à Hochelaga
- 1541 - Fondation de la première colonie française en Amérique
- 1608 - Fondation de Québec
- 1615 - Arrivée des Récollets en Nouvelle-France
- 1629 - Prise de Québec par les frères Kirke
- 1634 - Fondation de Trois-Rivières
- 1639 - Arrivée des Augustines en Nouvelle-France
- 1642 - Fondation de Montréal
- 1642 - Inauguration de l’Hôtel-Dieu de Montréal par Jeanne Mance
- 1663 - Le Séminaire de Saint-Sulpice devient seigneur de l’île de Montréal
- 1690 - Siège de Québec par Phips
- 1701 - Grande Paix de Montréal
- 1711 - Expédition de Walker contre Québec
- 1759 - Siège de Québec par Wolfe
- 1759 - Bataille de Montmorency
- 1759 - Bataille des Plaines d'Abraham
- 1806 - VOYAGE DU COLUMBO
- 1809 - Mise en service de l'«Accommodation».
- 1817 - Fondation de la Banque de Montréal
- 1818 - Fondation de la Banque de Québec
- 1824 - Inauguration du canal de Lachine
- 1833 - Première séance du Conseil municipal de Montréal
- 1834 - BANQUET DE LA SAINT-JEAN
- 1837 - Rébellions des patriotes du Bas-Canada
- 1837 - Bataille de Saint-Denis
- 1837 - Bataille de Saint-Eustache
- 1838 - Bataille d'Odelltown
- 1849 - Émeutes de Montréal
- 1860 - Inauguration du pont Victoria
- 1876 - Inauguration du parc du Mont-Royal
- 1893 - Inauguration du Monument-National
- 1900 - Fondation de la première Caisse Desjardins
- 1918 - Émeutes de la conscription à Québec
- 1922 - Fondation du Comité provincial pour le suffrage féminin
- 1929 - Réalisation de travaux publics pendant la Grande dépression
- 1931 - Fondation du Jardin botanique de Montréal
- 1937 - Grève des midinettes de 1937
- 1940 - Obtention du droit de vote et d'éligibilité pour les femmes québécoises
- 1943 - Première conférence de Québec
- 1944 - Création d'Hydro-Québec
- 1948 - REFUS GLOBAL
- 1963 - Deuxième phase de nationalisation de l'électricité au Québec
- 1966 - Inauguration du métro de Montréal
- 1967 - Tenue de l'Exposition universelle de Montréal de 1967
- 1973 - CONSEIL DU STATUT DE LA FEMME
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Les Iroquoiens du Saint-Laurent accueillent Jacques Cartier à Hochelaga
Le 2 octobre 1535, les Iroquoiens d'Hochelaga, dans l'île de Montréal, accueillent le navigateur français Jacques Cartier et son équipage à proximité de leur village.
En mai 1535, Jacques Cartier quitte la France pour rejoindre le Nouveau Monde. Le but de son deuxième voyage est de pénétrer à l'intérieur du continent pour découvrir le royaume mythique identifié sous le nom de Saguenay où se trouverait de l'or, richesse convoitée par les puissances européennes. Cartier arrive à Terre-Neuve après une traversée de 50 jours, puis remonte le Saint-Laurent jusqu'à Stadaconé (Québec). Sans guide ni interprète, il quitte ce village iroquoien le 19 septembre à bord de l'Émérillon pour poursuivre la remontée du fleuve et atteindre le royaume de Saguenay. Neuf jours plus tard, il doit jeter l'ancre aux battures du lac Saint-Pierre et continuer en barque.
Le 2 octobre 1535, Cartier débarque dans l'île de Montréal. Son point d'arrivée est probablement situé au pied du courant Sainte-Marie, bien que certains historiens le placent plutôt au Sault-au-Récollet. C'est la première fois que des Européens s'aventurent aussi loin dans l'axe du Saint-Laurent. Les Iroquoiens avaient entendu parler de la venue imminente d'étrangers et ont organisé une fête pour accueillir les Français avec des offrandes de toutes sortes. Cartier offre à son tour des articles ménagers aux femmes et des couteaux aux hommes. Les Autochtones lui présentent du même coup des cristaux de quartz et des pièces de cuivre. Sans valeur en Europe, ces métaux ont en revanche une grande signification dans la culture iroquoienne puisqu'ils confèreraient des pouvoirs de guérison à ceux qui les détiennent. Avant de se rendre à Hochelaga, les Français optent pour une nuit de repos à leur point d'accostage. Le lendemain 3 octobre, Cartier s'aventure dans une forêt de chênes sur quelques kilomètres. À mi-chemin, il rencontre un chef iroquoien qui l'invite à suspendre son excursion le temps de livrer un discours. Les Français se font ensuite guider à travers des champs de maïs et arrivent aux portes du village.
Situé au pied de la montagne, cet établissement est entouré d'une palissade en bois d'une hauteur de dix mètres. Selon le récit de voyage de Cartier, on y retrouve une cinquantaine de maisons dont les dimensions atteignent jusqu'à 35 mètres de long et 7 mètres de large. Chaque maison longue héberge plusieurs familles d'une même lignée matriarcale. On estime que la population d'Hochelaga était d'environ 1500 personnes. Lors de sa visite, Cartier fait la connaissance du grand chef (agouhanna) qui lui organise un banquet.
Le court passage de Jacques Cartier au village d'Hochelaga se termine par l'ascension de la montagne qu'il nomme mont Royal. Une fois au sommet, il constate la présence des rapides de Lachine. Cet obstacle naturel freine abruptement ses ambitions initiales. Cartier et son équipage rebroussent chemin le 5 octobre 1535. Ils passent l'hiver à Stadaconé et regagnent la France en 1536.
Cette expédition n'est que la première d'une longue histoire qui mènera les Français loin à l'intérieur du continent nord-américain. Le voyage de Jacques Cartier à Hochelaga est le premier contact connu entre les Français et les Iroquoiens de la région de Montréal. Nonobstant le choc culturel et la barrière linguistique, la rencontre des deux communautés est cordiale. C'est le début de relations en dents de scie dont les enjeux ont encore un écho dans la société québécoise.
En mai 1535, Jacques Cartier quitte la France pour rejoindre le Nouveau Monde. Le but de son deuxième voyage est de pénétrer à l'intérieur du continent pour découvrir le royaume mythique identifié sous le nom de Saguenay où se trouverait de l'or, richesse convoitée par les puissances européennes. Cartier arrive à Terre-Neuve après une traversée de 50 jours, puis remonte le Saint-Laurent jusqu'à Stadaconé (Québec). Sans guide ni interprète, il quitte ce village iroquoien le 19 septembre à bord de l'Émérillon pour poursuivre la remontée du fleuve et atteindre le royaume de Saguenay. Neuf jours plus tard, il doit jeter l'ancre aux battures du lac Saint-Pierre et continuer en barque.
Le 2 octobre 1535, Cartier débarque dans l'île de Montréal. Son point d'arrivée est probablement situé au pied du courant Sainte-Marie, bien que certains historiens le placent plutôt au Sault-au-Récollet. C'est la première fois que des Européens s'aventurent aussi loin dans l'axe du Saint-Laurent. Les Iroquoiens avaient entendu parler de la venue imminente d'étrangers et ont organisé une fête pour accueillir les Français avec des offrandes de toutes sortes. Cartier offre à son tour des articles ménagers aux femmes et des couteaux aux hommes. Les Autochtones lui présentent du même coup des cristaux de quartz et des pièces de cuivre. Sans valeur en Europe, ces métaux ont en revanche une grande signification dans la culture iroquoienne puisqu'ils confèreraient des pouvoirs de guérison à ceux qui les détiennent. Avant de se rendre à Hochelaga, les Français optent pour une nuit de repos à leur point d'accostage. Le lendemain 3 octobre, Cartier s'aventure dans une forêt de chênes sur quelques kilomètres. À mi-chemin, il rencontre un chef iroquoien qui l'invite à suspendre son excursion le temps de livrer un discours. Les Français se font ensuite guider à travers des champs de maïs et arrivent aux portes du village.
Situé au pied de la montagne, cet établissement est entouré d'une palissade en bois d'une hauteur de dix mètres. Selon le récit de voyage de Cartier, on y retrouve une cinquantaine de maisons dont les dimensions atteignent jusqu'à 35 mètres de long et 7 mètres de large. Chaque maison longue héberge plusieurs familles d'une même lignée matriarcale. On estime que la population d'Hochelaga était d'environ 1500 personnes. Lors de sa visite, Cartier fait la connaissance du grand chef (agouhanna) qui lui organise un banquet.
Le court passage de Jacques Cartier au village d'Hochelaga se termine par l'ascension de la montagne qu'il nomme mont Royal. Une fois au sommet, il constate la présence des rapides de Lachine. Cet obstacle naturel freine abruptement ses ambitions initiales. Cartier et son équipage rebroussent chemin le 5 octobre 1535. Ils passent l'hiver à Stadaconé et regagnent la France en 1536.
Cette expédition n'est que la première d'une longue histoire qui mènera les Français loin à l'intérieur du continent nord-américain. Le voyage de Jacques Cartier à Hochelaga est le premier contact connu entre les Français et les Iroquoiens de la région de Montréal. Nonobstant le choc culturel et la barrière linguistique, la rencontre des deux communautés est cordiale. C'est le début de relations en dents de scie dont les enjeux ont encore un écho dans la société québécoise.
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Fondation de la première colonie française en Amérique
Au XVIe siècle, la France souhaite tirer profit des richesses transatlantiques et trouver une nouvelle route commerciale vers l'Asie. De retour de son deuxième voyage d'exploration dans le golfe du Saint-Laurent en 1536, Jacques Cartier ramène une petite quantité d'or ainsi que des informations prometteuses quant à un éventuel passage vers l'océan Pacifique. Conséquence de ces découvertes, en 1538, François 1er envisage un troisième voyage qui se distingue nettement des autres par sa vocation coloniale et qui fait de l'accès au royaume du Saguenay une priorité.
En 1540, Cartier est d'abord nommé par François 1er pour diriger une expédition. C'est finalement Jean-François de La Rocque de Roberval qui reçoit la commission royale ainsi que le titre de vice-roi du Canada. La commission prévoit un projet de colonie accompagnée d'un contingent militaire. On projette même d'accorder par bail des fiefs et seigneuries. Au cours de l'hiver 1541, Cartier et La Rocque de Roberval assemblent deux flottes et recrutent des colons. Parmi ces derniers se trouvent des artisans, des militaires, des paysans et des prisonniers. En prise avec un problème de surpopulation carcérale, le roi demande à ce que l'expédition comprenne des détenus.
En mai 1541, les cinq navires de Cartier sont prêts à appareiller. La Rocque de Roberval, de son côté, attend toujours la livraison de denrées et munitions. À la demande du roi, il autorise Cartier à partir seul. Cartier débarque à Stadaconé (Québec) le 23 août 1541 où il rencontre le nouveau chef iroquoïen et s'installe à cap Rouge, situé à l'extrémité ouest du cap aux Diamants. Là, il entreprend la construction de la colonie qu'il baptise Charlesbourg-Royal, constituée de deux forts situés en haut et en bas de la falaise. Au début du mois de septembre, Cartier dépêche deux navires de ravitaillement en France et prend part à une expédition vers Hochelaga (Montréal). Durant son absence, les relations s'enveniment entre les Stadaconiens et les habitants de la colonie. Au printemps, après un dur hiver au cours duquel plusieurs colons sont morts, les navires de ravitaillement reviennent d'Europe sans nouvelles de La Rocque de Roberval. À la fin du mois de mai 1542, incapable de contenir l'hostilité des Stadaconiens et ayant subi de lourdes pertes humaines, Cartier ordonne le retour en France.
À la mi-juin, Cartier croise à Terre-Neuve La Rocque de Roberval. Il lui annonce avoir achevé les palissades des forts, planté du blé et diverses plantes et trouvé des métaux précieux. Il mentionne également les récents conflits avec les Stadaconiens. La Rocque de Roberval ordonne à Cartier de poursuivre l'entreprise coloniale, mais Cartier prend plutôt le chemin de la France. Devant Stadaconé en juillet, il investit les installations de Charlesbourg-Royal, qu'il renomme France-Roy. Le contingent de Roberval est constitué d'une centaine de soldats, d'environ 70 prisonniers, d'entre 30 et 40 artisans de divers métiers ainsi que de quelques paysans. Il y a une dizaine de femmes au total dans la colonie. Installé dans l'enceinte du fort d'en haut, La Rocque de Roberval supervise l'amélioration des défenses de l'établissement et organise des activités de prospection de métaux précieux qui s'avèrent infructueuses. L'hiver est difficile avec l'apparition de plusieurs cas de scorbut. Au début du mois de juin 1543, La Rocque de Roberval entreprend un voyage d'exploration en amont d'Hochelaga afin de récolter de riches minéraux et trouver un passage maritime vers l'Asie.
Peu après le retour de l'exploration de La Rocque de Roberval, des navires français arrivent, porteurs de lettres pour le commandant de la colonie. L'entrée en guerre de l'Angleterre aux côtés de l'Espagne contre la France contraint cette dernière à un repli militaire général. La Rocque de Roberval et ses colons sont rappelés en France, mettant fin à la première expérience coloniale française en Amérique du Nord.
En 1540, Cartier est d'abord nommé par François 1er pour diriger une expédition. C'est finalement Jean-François de La Rocque de Roberval qui reçoit la commission royale ainsi que le titre de vice-roi du Canada. La commission prévoit un projet de colonie accompagnée d'un contingent militaire. On projette même d'accorder par bail des fiefs et seigneuries. Au cours de l'hiver 1541, Cartier et La Rocque de Roberval assemblent deux flottes et recrutent des colons. Parmi ces derniers se trouvent des artisans, des militaires, des paysans et des prisonniers. En prise avec un problème de surpopulation carcérale, le roi demande à ce que l'expédition comprenne des détenus.
En mai 1541, les cinq navires de Cartier sont prêts à appareiller. La Rocque de Roberval, de son côté, attend toujours la livraison de denrées et munitions. À la demande du roi, il autorise Cartier à partir seul. Cartier débarque à Stadaconé (Québec) le 23 août 1541 où il rencontre le nouveau chef iroquoïen et s'installe à cap Rouge, situé à l'extrémité ouest du cap aux Diamants. Là, il entreprend la construction de la colonie qu'il baptise Charlesbourg-Royal, constituée de deux forts situés en haut et en bas de la falaise. Au début du mois de septembre, Cartier dépêche deux navires de ravitaillement en France et prend part à une expédition vers Hochelaga (Montréal). Durant son absence, les relations s'enveniment entre les Stadaconiens et les habitants de la colonie. Au printemps, après un dur hiver au cours duquel plusieurs colons sont morts, les navires de ravitaillement reviennent d'Europe sans nouvelles de La Rocque de Roberval. À la fin du mois de mai 1542, incapable de contenir l'hostilité des Stadaconiens et ayant subi de lourdes pertes humaines, Cartier ordonne le retour en France.
À la mi-juin, Cartier croise à Terre-Neuve La Rocque de Roberval. Il lui annonce avoir achevé les palissades des forts, planté du blé et diverses plantes et trouvé des métaux précieux. Il mentionne également les récents conflits avec les Stadaconiens. La Rocque de Roberval ordonne à Cartier de poursuivre l'entreprise coloniale, mais Cartier prend plutôt le chemin de la France. Devant Stadaconé en juillet, il investit les installations de Charlesbourg-Royal, qu'il renomme France-Roy. Le contingent de Roberval est constitué d'une centaine de soldats, d'environ 70 prisonniers, d'entre 30 et 40 artisans de divers métiers ainsi que de quelques paysans. Il y a une dizaine de femmes au total dans la colonie. Installé dans l'enceinte du fort d'en haut, La Rocque de Roberval supervise l'amélioration des défenses de l'établissement et organise des activités de prospection de métaux précieux qui s'avèrent infructueuses. L'hiver est difficile avec l'apparition de plusieurs cas de scorbut. Au début du mois de juin 1543, La Rocque de Roberval entreprend un voyage d'exploration en amont d'Hochelaga afin de récolter de riches minéraux et trouver un passage maritime vers l'Asie.
Peu après le retour de l'exploration de La Rocque de Roberval, des navires français arrivent, porteurs de lettres pour le commandant de la colonie. L'entrée en guerre de l'Angleterre aux côtés de l'Espagne contre la France contraint cette dernière à un repli militaire général. La Rocque de Roberval et ses colons sont rappelés en France, mettant fin à la première expérience coloniale française en Amérique du Nord.
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Fondation de Québec
Le 3 juillet 1608, l'explorateur Samuel de Champlain débarque à Québec en compagnie d'une trentaine d'ouvriers et y fonde le premier établissement français permanent en Amérique. D'abord un comptoir de commerce, Québec est appelée à devenir le centre administratif et politique de la Nouvelle-France.
En 1535, lors de son deuxième voyage, Jacques Cartier est le premier Européen à passer l'hiver sur le site de Québec. Fréquenté depuis près de 10 000 ans par des peuples autochtones, l'endroit est occupé par le village iroquoien de Stadaconé. Six ans plus tard, Cartier est de retour à titre de guide de Jean-François de La Rocque de Roberval. Mandatés par le roi François 1er, les deux hommes tentent d'établir une colonie permanente à l'embouchure de la rivière du Cap Rouge. Ce projet colonial, baptisé d'abord Charlesbourg-Royal, puis France-Roy, est définitivement abandonné en 1543 après que la guerre franco-espagnole force Roberval à rentrer en France.
L'idée d'implanter une colonie permanente sur le site de Québec refait surface au début du XVIIe siècle. Le commerce des fourrures ayant pris de l'importance, il devient de plus en plus intéressant d'installer un poste de traite au bord du fleuve Saint-Laurent, loin de la concurrence et près de zones riches en fourrures. En 1608, Pierre Du Gua de Monts, détenteur du monopole de la traite en Nouvelle-France, commandite l'expédition de Champlain et le charge de fonder un comptoir permanent à Québec.
Le choix de s'établir à Québec n'est pas un hasard. De 1603 à 1608, Champlain est à la recherche du lieu idéal pour fonder un établissement le long de la côte atlantique et autour du Saint-Laurent. Au terme de cette prospection, après qu'il ait considéré plusieurs sites, notamment celui de Trois-Rivières, Champlain conclut que Québec est le meilleur endroit. Il le choisit en raison de son emplacement stratégique à proximité des voies commerciales de la traite des fourrures, de son climat relativement tempéré, de la fertilité de ses sols et de l'avantage militaire que confère le promontoire constitué par le Cap Diamant.
Durant les années qui suivent la construction de la première habitation, Québec n'est guère davantage qu'un comptoir de commerce fortifié dépendant de l'approvisionnement transatlantique. Douze ans après sa fondation, seulement une soixantaine de colons y vivent. En 1629, lorsque les frères Kirke amènent leur flotte devant Québec pour l'assiéger, ils n'éprouvent aucune difficulté à obtenir sa reddition.
En 1632, au moment où la colonie est restituée à la France, un travail de reconstruction et d'édification est entrepris sous l'égide de la Compagnie des Cent Associés et, à compter de 1636, du gouverneur Charles Huault de Montmagny. Ce dernier planifie le développement de Québec, notamment par l'ouverture des premières rues et l'alignement des bâtiments. Pendant cette période, au moins 600 immigrants s'installent en Nouvelle-France, dont des jésuites qui fondent un collège dans la haute ville de Québec. Des difficultés minent toutefois les efforts de colonisation. La compagnie éprouve des problèmes financiers intermittents attribuables, entre autres, à l'inconstance et à l'incertitude de l'approvisionnement en pelleteries. À partir de 1642, la colonie est fréquemment confrontée à l'hostilité des Iroquois, dont les incursions menacent la survie de l'établissement.
La prise en main de la colonie par le roi en 1663, qui en fait une province de son royaume, établit Québec comme siège de son pouvoir en Nouvelle-France. Aux yeux de Marie Guyart, c'est à compter de cette date que le comptoir de commerce fondé par Champlain devient véritablement une ville. Toutefois, la petite bourgade de 550 habitants prendra son véritable essor au cours des décennies suivantes, pour enfin devenir la clef de voûte du système colonial français en Amérique du Nord.
Cet événement historique est désigné pour les motifs suivants:
La fondation de Québec est l'acte de naissance de la ville de Québec, de la Nouvelle-France et du peuplement français en Amérique. Le 3 juillet 1608, Samuel de Champlain et son groupe, commandités par Pierre Du Gua de Monts, détenteur du monopole de la traite des fourrures, fondent le comptoir de Québec, où ils construisent une habitation fortifiée. Champlain était à la recherche du lieu idéal pour fonder un établissement le long de la côte atlantique et autour du Saint-Laurent depuis 1603. Il choisit Québec en raison notamment de son emplacement stratégique à proximité des voies commerciales de la traite des fourrures et de l'avantage militaire que confère le promontoire constitué par le Cap Diamant. Ce premier établissement français permanent en Amérique, œuvre de Champlain, deviendra la capitale de la Nouvelle-France et, plus tard, celle du Québec.
En 1535, lors de son deuxième voyage, Jacques Cartier est le premier Européen à passer l'hiver sur le site de Québec. Fréquenté depuis près de 10 000 ans par des peuples autochtones, l'endroit est occupé par le village iroquoien de Stadaconé. Six ans plus tard, Cartier est de retour à titre de guide de Jean-François de La Rocque de Roberval. Mandatés par le roi François 1er, les deux hommes tentent d'établir une colonie permanente à l'embouchure de la rivière du Cap Rouge. Ce projet colonial, baptisé d'abord Charlesbourg-Royal, puis France-Roy, est définitivement abandonné en 1543 après que la guerre franco-espagnole force Roberval à rentrer en France.
L'idée d'implanter une colonie permanente sur le site de Québec refait surface au début du XVIIe siècle. Le commerce des fourrures ayant pris de l'importance, il devient de plus en plus intéressant d'installer un poste de traite au bord du fleuve Saint-Laurent, loin de la concurrence et près de zones riches en fourrures. En 1608, Pierre Du Gua de Monts, détenteur du monopole de la traite en Nouvelle-France, commandite l'expédition de Champlain et le charge de fonder un comptoir permanent à Québec.
Le choix de s'établir à Québec n'est pas un hasard. De 1603 à 1608, Champlain est à la recherche du lieu idéal pour fonder un établissement le long de la côte atlantique et autour du Saint-Laurent. Au terme de cette prospection, après qu'il ait considéré plusieurs sites, notamment celui de Trois-Rivières, Champlain conclut que Québec est le meilleur endroit. Il le choisit en raison de son emplacement stratégique à proximité des voies commerciales de la traite des fourrures, de son climat relativement tempéré, de la fertilité de ses sols et de l'avantage militaire que confère le promontoire constitué par le Cap Diamant.
Durant les années qui suivent la construction de la première habitation, Québec n'est guère davantage qu'un comptoir de commerce fortifié dépendant de l'approvisionnement transatlantique. Douze ans après sa fondation, seulement une soixantaine de colons y vivent. En 1629, lorsque les frères Kirke amènent leur flotte devant Québec pour l'assiéger, ils n'éprouvent aucune difficulté à obtenir sa reddition.
En 1632, au moment où la colonie est restituée à la France, un travail de reconstruction et d'édification est entrepris sous l'égide de la Compagnie des Cent Associés et, à compter de 1636, du gouverneur Charles Huault de Montmagny. Ce dernier planifie le développement de Québec, notamment par l'ouverture des premières rues et l'alignement des bâtiments. Pendant cette période, au moins 600 immigrants s'installent en Nouvelle-France, dont des jésuites qui fondent un collège dans la haute ville de Québec. Des difficultés minent toutefois les efforts de colonisation. La compagnie éprouve des problèmes financiers intermittents attribuables, entre autres, à l'inconstance et à l'incertitude de l'approvisionnement en pelleteries. À partir de 1642, la colonie est fréquemment confrontée à l'hostilité des Iroquois, dont les incursions menacent la survie de l'établissement.
La prise en main de la colonie par le roi en 1663, qui en fait une province de son royaume, établit Québec comme siège de son pouvoir en Nouvelle-France. Aux yeux de Marie Guyart, c'est à compter de cette date que le comptoir de commerce fondé par Champlain devient véritablement une ville. Toutefois, la petite bourgade de 550 habitants prendra son véritable essor au cours des décennies suivantes, pour enfin devenir la clef de voûte du système colonial français en Amérique du Nord.
Intérêt patrimonial
Cet événement historique est désigné pour les motifs suivants:
La fondation de Québec est l'acte de naissance de la ville de Québec, de la Nouvelle-France et du peuplement français en Amérique. Le 3 juillet 1608, Samuel de Champlain et son groupe, commandités par Pierre Du Gua de Monts, détenteur du monopole de la traite des fourrures, fondent le comptoir de Québec, où ils construisent une habitation fortifiée. Champlain était à la recherche du lieu idéal pour fonder un établissement le long de la côte atlantique et autour du Saint-Laurent depuis 1603. Il choisit Québec en raison notamment de son emplacement stratégique à proximité des voies commerciales de la traite des fourrures et de l'avantage militaire que confère le promontoire constitué par le Cap Diamant. Ce premier établissement français permanent en Amérique, œuvre de Champlain, deviendra la capitale de la Nouvelle-France et, plus tard, celle du Québec.
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Arrivée des Récollets en Nouvelle-France
Les Récollets, un ordre franciscain, font partie des communautés religieuses fondatrices de la Nouvelle-France, étant les premiers à s’y installer et à y demeurer. Dès leur arrivée, en 1615, ils construisent une petite chapelle et, cinq ans plus tard, ils établissent leur premier couvent sur les bords de la rivière Saint-Charles, à Québec. Jusqu’à l’arrivée des Jésuites, en 1625, ils sont les seuls missionnaires dans la colonie naissante. Lors de la prise de Québec en 1629, ils rentrent en France et ne reviendront qu’en 1670.
À leur retour, les Récollets jouent un rôle accru : ils assurent le ministère paroissial auprès des colons, notamment comme aumôniers dans les postes militaires, et œuvrent auprès des malades. Ils sont également nommés aumôniers du gouverneur. Les Récollets contribuent à l’enrichissement culturel du Québec par les œuvres qu’ils laissent, notamment les tableaux du frère Luc, les églises « à la récollette » ainsi que les relations de missionnaires, dont Gabriel Sagard et Chrestien Le Clercq.
Au moment où la Nouvelle-France est cédée à l’Angleterre, en 1763, la majorité des Récollets sont d’origine canadienne. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui fait qu’ils sont particulièrement appréciés de la population. Les autorités britanniques interdisent aux Récollets, comme aux Jésuites, de recruter des novices, ce qui conduira à leur disparition au début du XIXe siècle. D’autres prêtres franciscains s’établiront cependant à Trois-Rivières, à Montréal et à Québec à la fin de ce siècle et la communauté est toujours présente au Québec.
L’arrivée des Récollets en Nouvelle-France a été désignée événement historique le 9 novembre 2015.
À leur retour, les Récollets jouent un rôle accru : ils assurent le ministère paroissial auprès des colons, notamment comme aumôniers dans les postes militaires, et œuvrent auprès des malades. Ils sont également nommés aumôniers du gouverneur. Les Récollets contribuent à l’enrichissement culturel du Québec par les œuvres qu’ils laissent, notamment les tableaux du frère Luc, les églises « à la récollette » ainsi que les relations de missionnaires, dont Gabriel Sagard et Chrestien Le Clercq.
Au moment où la Nouvelle-France est cédée à l’Angleterre, en 1763, la majorité des Récollets sont d’origine canadienne. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui fait qu’ils sont particulièrement appréciés de la population. Les autorités britanniques interdisent aux Récollets, comme aux Jésuites, de recruter des novices, ce qui conduira à leur disparition au début du XIXe siècle. D’autres prêtres franciscains s’établiront cependant à Trois-Rivières, à Montréal et à Québec à la fin de ce siècle et la communauté est toujours présente au Québec.
L’arrivée des Récollets en Nouvelle-France a été désignée événement historique le 9 novembre 2015.
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Prise de Québec par les frères Kirke
La prise de Québec par les frères Kirke est un épisode important des débuts de la colonie de la Nouvelle-France. Il s'agit du premier siège dirigé contre la capitale de la Nouvelle-France, précédant ceux de William Phips (1690), la tentative de Hovenden Walker (1711) et celui de James Wolfe (1759).
En 1627, alors que l'Angleterre s'allie avec les protestants de La Rochelle dans une guerre contre la France, des marchands anglais et calvinistes de Dieppe forment une compagnie afin de commercer et d'établir des colons en Nouvelle-France. Du nombre se trouvent les frères David, Lewis, Thomas, John et James Kirke. Corsaires, ils sont munis de lettres de marque du roi anglais Charles 1er pour s'emparer du Canada et de l'Acadie. Partis en mars 1628 à bord de trois navires, ils prennent possession de l'établissement de pêche de Miscou (Miscou-Centre, Nouveau-Brunswick) et du poste de traite de Tadoussac, avant d'incendier des bâtiments à Cap-Tourmente. Le 10 juillet, des émissaires livrent un message à Samuel de Champlain le sommant de rendre l'habitation de Québec. Champlain refuse et les frères Kirke entreprennent un blocus du Saint-Laurent. Le 18 juillet, quatre vaisseaux chargés de ravitaillement et de colons affrétés par la Compagnie des Cent Associés sont pris par les corsaires à la suite d'un affrontement.
Les vainqueurs repartent en Angleterre en 1628. Leur société fusionne avec celle de William Alexander pour fonder la Company of Adventurers to Canada. C'est au nom de cette entreprise que les frères Kirke font voile vers Tadoussac en avril 1629 avec une flotte de six navires. David y établit une base d'opérations, puis envoie à Québec trois vaisseaux et 150 hommes guidés par un déserteur français, Jacques Michel. Le 19 juillet, faute de vivres et de munitions, Champlain livre la colonie à Thomas et Lewis Kirke. Il obtient toutefois que les colons conservent leurs possessions et leurs armes. Vingt et un d'entre eux demeurent à Québec alors que les autres s'embarquent sur des navires anglais avant d'être éventuellement ramenés en France.
En route vers Tadoussac, Champlain et Thomas Kirke croisent les navires de la Compagnie des Cent Associés, commandée par Émery de Caën, venus approvisionner la colonie. Ce dernier est défait après un court engagement. À Tadoussac, Champlain rencontre David Kirke puis, le 14 septembre, les deux hommes voguent vers l'Angleterre. Une fois arrivée, Champlain s'entretient avec l'ambassadeur de France à Londres et cherche à récupérer la colonie. La signature du traité de Suse le 24 avril 1629, qui met un terme aux hostilités franco-anglaises, rend légitimes ses revendications.
De 1629 à 1632, des négociations entre la France et l'Angleterre ont lieu au sujet de la rétrocession du Canada et de l'Acadie. Charles 1er retarde les pourparlers notamment parce que Louis XIII, roi de France et également son beau-frère, ne s'est pas acquitté de la dot de sa femme. La question de la souveraineté sur l'Acadie est très litigieuse et fait trainer le règlement de la paix. Avec la signature du traité de Saint-Germain-en-Laye le 29 mars 1632 le cardinal de Richelieu obtient la restitution des colonies françaises d'Amérique du Nord.
Pendant trois ans, Thomas et Lewis Kirke demeurent à Québec avec environ 90 autres Anglais. Lors du premier hiver, 14 d'entre eux meurent, victimes d'épidémies et de la disette. Le 29 juin 1632, Caën arrive à Québec et obtient la rétrocession de la colonie. Il constate que plusieurs bâtiments sont endommagés, dont l'Habitation. Les Kirke remettent le fort le 13 juillet et repartent à bord de leurs navires. Champlain est quant à lui de retour le 22 mai 1633 avec trois vaisseaux et 200 colons.
La prise de Québec par les frères Kirke accule la jeune Compagnie des Cent Associées au bord de la faillite et ralentit le peuplement de la Nouvelle-France. Cet événement conscientise les Français de la nécessité d'assurer une présence accrue sur ce territoire.
En 1627, alors que l'Angleterre s'allie avec les protestants de La Rochelle dans une guerre contre la France, des marchands anglais et calvinistes de Dieppe forment une compagnie afin de commercer et d'établir des colons en Nouvelle-France. Du nombre se trouvent les frères David, Lewis, Thomas, John et James Kirke. Corsaires, ils sont munis de lettres de marque du roi anglais Charles 1er pour s'emparer du Canada et de l'Acadie. Partis en mars 1628 à bord de trois navires, ils prennent possession de l'établissement de pêche de Miscou (Miscou-Centre, Nouveau-Brunswick) et du poste de traite de Tadoussac, avant d'incendier des bâtiments à Cap-Tourmente. Le 10 juillet, des émissaires livrent un message à Samuel de Champlain le sommant de rendre l'habitation de Québec. Champlain refuse et les frères Kirke entreprennent un blocus du Saint-Laurent. Le 18 juillet, quatre vaisseaux chargés de ravitaillement et de colons affrétés par la Compagnie des Cent Associés sont pris par les corsaires à la suite d'un affrontement.
Les vainqueurs repartent en Angleterre en 1628. Leur société fusionne avec celle de William Alexander pour fonder la Company of Adventurers to Canada. C'est au nom de cette entreprise que les frères Kirke font voile vers Tadoussac en avril 1629 avec une flotte de six navires. David y établit une base d'opérations, puis envoie à Québec trois vaisseaux et 150 hommes guidés par un déserteur français, Jacques Michel. Le 19 juillet, faute de vivres et de munitions, Champlain livre la colonie à Thomas et Lewis Kirke. Il obtient toutefois que les colons conservent leurs possessions et leurs armes. Vingt et un d'entre eux demeurent à Québec alors que les autres s'embarquent sur des navires anglais avant d'être éventuellement ramenés en France.
En route vers Tadoussac, Champlain et Thomas Kirke croisent les navires de la Compagnie des Cent Associés, commandée par Émery de Caën, venus approvisionner la colonie. Ce dernier est défait après un court engagement. À Tadoussac, Champlain rencontre David Kirke puis, le 14 septembre, les deux hommes voguent vers l'Angleterre. Une fois arrivée, Champlain s'entretient avec l'ambassadeur de France à Londres et cherche à récupérer la colonie. La signature du traité de Suse le 24 avril 1629, qui met un terme aux hostilités franco-anglaises, rend légitimes ses revendications.
De 1629 à 1632, des négociations entre la France et l'Angleterre ont lieu au sujet de la rétrocession du Canada et de l'Acadie. Charles 1er retarde les pourparlers notamment parce que Louis XIII, roi de France et également son beau-frère, ne s'est pas acquitté de la dot de sa femme. La question de la souveraineté sur l'Acadie est très litigieuse et fait trainer le règlement de la paix. Avec la signature du traité de Saint-Germain-en-Laye le 29 mars 1632 le cardinal de Richelieu obtient la restitution des colonies françaises d'Amérique du Nord.
Pendant trois ans, Thomas et Lewis Kirke demeurent à Québec avec environ 90 autres Anglais. Lors du premier hiver, 14 d'entre eux meurent, victimes d'épidémies et de la disette. Le 29 juin 1632, Caën arrive à Québec et obtient la rétrocession de la colonie. Il constate que plusieurs bâtiments sont endommagés, dont l'Habitation. Les Kirke remettent le fort le 13 juillet et repartent à bord de leurs navires. Champlain est quant à lui de retour le 22 mai 1633 avec trois vaisseaux et 200 colons.
La prise de Québec par les frères Kirke accule la jeune Compagnie des Cent Associées au bord de la faillite et ralentit le peuplement de la Nouvelle-France. Cet événement conscientise les Français de la nécessité d'assurer une présence accrue sur ce territoire.
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Fondation de Trois-Rivières
En 1634, Samuel de Champlain commande la construction d'un poste de traite fortifié à Trois-Rivières. Le 4 juillet de cette année, un dénommé Laviolette y débarque et fonde la première habitation française en ce lieu.
Bien avant l'arrivée des Européens, le site de Trois-Rivières est déjà fréquenté par divers peuples amérindiens qui y convergent pour y effectuer des échanges commerciaux. Jacques Cartier s'y rend lors de son deuxième voyage, le 7 octobre 1535, et plante une croix sur l'île Saint-Quentin, à l'embouchure de la rivière Saint-Maurice. La configuration des îles à cet endroit inspire le toponyme évoqué pour la première fois en 1599 par François Gravé du Pont, un officier de la marine française à la recherche d'un lieu pour installer un poste de traite. Ce nom se retrouve ensuite sur la carte de la Nouvelle-France dessinée par Guillaume Levasseur en 1601.
En 1603, avant la fondation de Québec, Samuel de Champlain est en quête d'un emplacement où établir une colonie. Il note que Trois-Rivières est un endroit idéal d'implantation, notamment en raison de son importance dans la traite des fourrures. Au début du XVIIe siècle, les Algonquins y érigent un village palissadé, mais celui-ci est vraisemblablement rasé par des attaques iroquoises. Les Français fréquentent le lieu annuellement à partir de 1610, pour prendre part au trafic estival des fourrures. Sept ans plus tard, le frère récollet Pacifique Duplessis y fixe une mission et enseigne aux Amérindiens dans une cabane.
En 1633, le chef montagnais Capitanal invite Champlain à s'établir de façon permanente à Trois-Rivières afin de renforcer leur alliance et pour sécuriser le site, menacé par les Iroquois. Champlain consent et lui répond : « Quand cette grande maison sera faite, alors nos garçons se marieront à vos filles, et nous ne serons plus qu'un peuple ». Cette même année, la Compagnie des Cent-Associés concède deux terres en seigneurie à Trois-Rivières, l'une à Jacques Hertel de La Fresnière et l'autre à Jean Godefroy de Lintot. Les Jésuites obtiennent quant à eux 600 arpents en février 1634.
Pour mettre sur pied et commander le nouveau poste, Champlain mandate Laviolette, probablement un capitaine de navire. Parti le 1er juillet 1634 de Québec avec un groupe d'artisans, de soldats, de colons et des pères jésuites Jean de Brébeuf et Antoine Daniel, Laviolette arrive à Trois-Rivières le 4 juillet. Commence alors l'érection d'une habitation sur un plateau surélevé, le Platon, qui offre une protection naturelle contre les ennemis provenant du fleuve. Cette première habitation comprend une maison et un magasin. Elle est entourée d'une palissade munie d'un ou deux bastions. Le 8 septembre, les jésuites Paul Le Jeune et Jacques Buteux se joignent au groupe. Ils fondent une mission permanente à Trois-Rivières, puis y font élever une chapelle. L'année suivante, un incendie détruit l'habitation qui est aussitôt reconstruite et agrandie.
À la suite de sa fondation, Trois-Rivières prospère d'année en année, surtout grâce aux rendez-vous annuels que se donnent les Amérindiens et les trafiquants de fourrures. La fondation de Montréal en 1642 et le déplacement du réseau d'échange des fourrures vers le sud, plus près du l'Iroquoisie et de l'Huronie, donnent cependant un dur coup au développement du poste. Jusqu'à la fin du Régime français, la population trifluvienne stagne malgré les efforts déployés au XVIIIe siècle pour y développer l'industrie sidérurgique avec l'implantation des Forges du Saint-Maurice.
Motivée par la volonté d'occuper stratégiquement le territoire en amont de Québec après la prise de la colonie par les frères Kirke (1629-1632), la fondation de Trois-Rivières permet d'étendre l'influence de la France en Amérique et de consolider la principale activité économique de la Nouvelle-France.
Bien avant l'arrivée des Européens, le site de Trois-Rivières est déjà fréquenté par divers peuples amérindiens qui y convergent pour y effectuer des échanges commerciaux. Jacques Cartier s'y rend lors de son deuxième voyage, le 7 octobre 1535, et plante une croix sur l'île Saint-Quentin, à l'embouchure de la rivière Saint-Maurice. La configuration des îles à cet endroit inspire le toponyme évoqué pour la première fois en 1599 par François Gravé du Pont, un officier de la marine française à la recherche d'un lieu pour installer un poste de traite. Ce nom se retrouve ensuite sur la carte de la Nouvelle-France dessinée par Guillaume Levasseur en 1601.
En 1603, avant la fondation de Québec, Samuel de Champlain est en quête d'un emplacement où établir une colonie. Il note que Trois-Rivières est un endroit idéal d'implantation, notamment en raison de son importance dans la traite des fourrures. Au début du XVIIe siècle, les Algonquins y érigent un village palissadé, mais celui-ci est vraisemblablement rasé par des attaques iroquoises. Les Français fréquentent le lieu annuellement à partir de 1610, pour prendre part au trafic estival des fourrures. Sept ans plus tard, le frère récollet Pacifique Duplessis y fixe une mission et enseigne aux Amérindiens dans une cabane.
En 1633, le chef montagnais Capitanal invite Champlain à s'établir de façon permanente à Trois-Rivières afin de renforcer leur alliance et pour sécuriser le site, menacé par les Iroquois. Champlain consent et lui répond : « Quand cette grande maison sera faite, alors nos garçons se marieront à vos filles, et nous ne serons plus qu'un peuple ». Cette même année, la Compagnie des Cent-Associés concède deux terres en seigneurie à Trois-Rivières, l'une à Jacques Hertel de La Fresnière et l'autre à Jean Godefroy de Lintot. Les Jésuites obtiennent quant à eux 600 arpents en février 1634.
Pour mettre sur pied et commander le nouveau poste, Champlain mandate Laviolette, probablement un capitaine de navire. Parti le 1er juillet 1634 de Québec avec un groupe d'artisans, de soldats, de colons et des pères jésuites Jean de Brébeuf et Antoine Daniel, Laviolette arrive à Trois-Rivières le 4 juillet. Commence alors l'érection d'une habitation sur un plateau surélevé, le Platon, qui offre une protection naturelle contre les ennemis provenant du fleuve. Cette première habitation comprend une maison et un magasin. Elle est entourée d'une palissade munie d'un ou deux bastions. Le 8 septembre, les jésuites Paul Le Jeune et Jacques Buteux se joignent au groupe. Ils fondent une mission permanente à Trois-Rivières, puis y font élever une chapelle. L'année suivante, un incendie détruit l'habitation qui est aussitôt reconstruite et agrandie.
À la suite de sa fondation, Trois-Rivières prospère d'année en année, surtout grâce aux rendez-vous annuels que se donnent les Amérindiens et les trafiquants de fourrures. La fondation de Montréal en 1642 et le déplacement du réseau d'échange des fourrures vers le sud, plus près du l'Iroquoisie et de l'Huronie, donnent cependant un dur coup au développement du poste. Jusqu'à la fin du Régime français, la population trifluvienne stagne malgré les efforts déployés au XVIIIe siècle pour y développer l'industrie sidérurgique avec l'implantation des Forges du Saint-Maurice.
Motivée par la volonté d'occuper stratégiquement le territoire en amont de Québec après la prise de la colonie par les frères Kirke (1629-1632), la fondation de Trois-Rivières permet d'étendre l'influence de la France en Amérique et de consolider la principale activité économique de la Nouvelle-France.
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Arrivée des Augustines en Nouvelle-France
Les Augustines de la Miséricorde de Jésus arrivent en Nouvelle-France en 1639. Débarquées à Québec, elles y fondent le premier hôpital de la colonie. Au fil des siècles, leur présence s'étend dans une dizaine de villes, où elles prodiguent activement des soins de santé et des soins spirituels à la population jusque dans les années 1960.
En 1637, conseillée par le père Paul Le Jeune, supérieur des missions des Jésuites en Nouvelle-France, Marie de Vignerot, duchesse d'Aiguillon et nièce du cardinal Richelieu, projette de fonder un hôpital à Québec. Les Augustines de Dieppe, communauté hospitalière cloîtrée fondée au Moyen Âge et responsable de l'Hôtel-Dieu de cette ville, acceptent de prendre en charge le futur établissement. C'est ainsi que le 1er août 1639, les trois premières Augustines de la Miséricorde de Jésus, soit Marie Guenet de Saint-Ignace, première supérieure de la communauté, Anne Le Cointre de Saint-Bernard et Marie Forestier de Saint-Bonaventure, arrivent à Québec, en même temps que les Ursulines. Les Augustines constituent ainsi l'une des deux premières communautés religieuses féminines à s'être établies en Nouvelle-France.
Après un bref séjour à Québec, les Augustines déménagent à Sillery, en 1640, où elles fondent le premier hôpital en Amérique, au nord du Mexique. Situé près de la maison des Jésuites, cet établissement est destiné à l'évangélisation des Amérindiens, que les hospitalières espèrent convertir par leur charité et leurs soins. Les guerres franco-iroquoises forcent toutefois les religieuses à retourner à l'intérieur des remparts de Québec en 1644. Deux ans plus tard, elles ouvrent l'Hôtel-Dieu. Recevant de moins en moins d'Amérindiens, les Augustines soignent surtout des colons, des soldats et des matelots qui débarquent à Québec. La communauté se « canadianise » rapidement après 1650, date à laquelle la première postulante née au pays prononce ses voeux.
Les Augustines de la Miséricorde de Jésus commencent à essaimer sur de nouveaux territoires au tournant du XVIIe siècle. En 1692, Mgr Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier, évêque de Québec, fonde l'Hôpital général de Québec. L'année suivante, les Augustines prennent en charge cette institution dédiée au soin des pauvres, des personnes âgées et des invalides. Les Augustines de l'Hôpital général de Québec seront autonomes de celles de l'Hôtel-Dieu à partir de 1701. Avec le temps, d'autres monastères et hôpitaux sont fondés dans diverses régions, notamment à Chicoutimi (Saguenay) (1884), à Lévis (1892), à Gaspé (1926) et à Dolbeau (Dolbeau-Mistassini) (1955). Ces établissements favorisent le développement de plusieurs municipalités du Québec. Les Augustines mettent aussi en place des écoles d'infirmières.
L'arrivée des Augustines en Nouvelle-France est un moment décisif dans l'amélioration des conditions de vie des habitants de la colonie. C'est le point de départ de l'œuvre hospitalière et spirituelle de ces religieuses, au cours de laquelle elles ont jeté les bases de la dispensation et de l'administration des soins de santé au Québec, et joué un rôle important dans le développement de la pharmacologie.
Cet événement historique a été désigné en 2014.
Cet événement historique est désigné pour les motifs suivants:
Arrivées en Nouvelle-France le 1er août 1639, les Augustines de la Miséricorde de Jésus constituent l'une des deux premières communautés religieuses féminines à s'être établies dans la colonie. Elles fondent le premier hôpital en Amérique, au nord du Mexique, en 1640. Au fil des siècles, elles établissent, dans diverses régions, de nouveaux monastères et hôpitaux où elles prodiguent des soins de santé et des soins spirituels à la population. Elles mettent aussi en place des écoles d'infirmières et font progresser la pharmacologie. L'arrivée des Augustines constitue donc un moment décisif dans l'amélioration des conditions de vie des habitants de la Nouvelle France. C'est le point de départ de l'œuvre de cette communauté qui a contribué à la dispense et à l'administration des soins de santé au Québec.
En 1637, conseillée par le père Paul Le Jeune, supérieur des missions des Jésuites en Nouvelle-France, Marie de Vignerot, duchesse d'Aiguillon et nièce du cardinal Richelieu, projette de fonder un hôpital à Québec. Les Augustines de Dieppe, communauté hospitalière cloîtrée fondée au Moyen Âge et responsable de l'Hôtel-Dieu de cette ville, acceptent de prendre en charge le futur établissement. C'est ainsi que le 1er août 1639, les trois premières Augustines de la Miséricorde de Jésus, soit Marie Guenet de Saint-Ignace, première supérieure de la communauté, Anne Le Cointre de Saint-Bernard et Marie Forestier de Saint-Bonaventure, arrivent à Québec, en même temps que les Ursulines. Les Augustines constituent ainsi l'une des deux premières communautés religieuses féminines à s'être établies en Nouvelle-France.
Après un bref séjour à Québec, les Augustines déménagent à Sillery, en 1640, où elles fondent le premier hôpital en Amérique, au nord du Mexique. Situé près de la maison des Jésuites, cet établissement est destiné à l'évangélisation des Amérindiens, que les hospitalières espèrent convertir par leur charité et leurs soins. Les guerres franco-iroquoises forcent toutefois les religieuses à retourner à l'intérieur des remparts de Québec en 1644. Deux ans plus tard, elles ouvrent l'Hôtel-Dieu. Recevant de moins en moins d'Amérindiens, les Augustines soignent surtout des colons, des soldats et des matelots qui débarquent à Québec. La communauté se « canadianise » rapidement après 1650, date à laquelle la première postulante née au pays prononce ses voeux.
Les Augustines de la Miséricorde de Jésus commencent à essaimer sur de nouveaux territoires au tournant du XVIIe siècle. En 1692, Mgr Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier, évêque de Québec, fonde l'Hôpital général de Québec. L'année suivante, les Augustines prennent en charge cette institution dédiée au soin des pauvres, des personnes âgées et des invalides. Les Augustines de l'Hôpital général de Québec seront autonomes de celles de l'Hôtel-Dieu à partir de 1701. Avec le temps, d'autres monastères et hôpitaux sont fondés dans diverses régions, notamment à Chicoutimi (Saguenay) (1884), à Lévis (1892), à Gaspé (1926) et à Dolbeau (Dolbeau-Mistassini) (1955). Ces établissements favorisent le développement de plusieurs municipalités du Québec. Les Augustines mettent aussi en place des écoles d'infirmières.
L'arrivée des Augustines en Nouvelle-France est un moment décisif dans l'amélioration des conditions de vie des habitants de la colonie. C'est le point de départ de l'œuvre hospitalière et spirituelle de ces religieuses, au cours de laquelle elles ont jeté les bases de la dispensation et de l'administration des soins de santé au Québec, et joué un rôle important dans le développement de la pharmacologie.
Cet événement historique a été désigné en 2014.
Intérêt patrimonial
Cet événement historique est désigné pour les motifs suivants:
Arrivées en Nouvelle-France le 1er août 1639, les Augustines de la Miséricorde de Jésus constituent l'une des deux premières communautés religieuses féminines à s'être établies dans la colonie. Elles fondent le premier hôpital en Amérique, au nord du Mexique, en 1640. Au fil des siècles, elles établissent, dans diverses régions, de nouveaux monastères et hôpitaux où elles prodiguent des soins de santé et des soins spirituels à la population. Elles mettent aussi en place des écoles d'infirmières et font progresser la pharmacologie. L'arrivée des Augustines constitue donc un moment décisif dans l'amélioration des conditions de vie des habitants de la Nouvelle France. C'est le point de départ de l'œuvre de cette communauté qui a contribué à la dispense et à l'administration des soins de santé au Québec.
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Fondation de Montréal
Le 17 mai 1642, un groupe dirigé par Paul de Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance fonde l'établissement de Ville-Marie sur l'île de Montréal.
L'île de Montréal est connue des Européens depuis la première visite de Jacques Cartier en 1535. L'île est alors habitée par des Iroquoiens du Saint-Laurent, regroupés dans un établissement nommé Hochelaga. En 1603, Samuel de Champlain se rend à sur l'île de Montréal, désormais inhabitée. Il est le premier Européen à apprécier la position stratégique que l'île occupe au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière des Outaouais. En 1611, Champlain évalue la possibilité d'établir un poste de traite sur le site qui sera plus tard connu sous le nom de Pointe-à-Callières, mais le deuxième poste de la Nouvelle-France sera plutôt fondé à Trois-Rivières en 1634.
En 1639, Jérôme Le Royer de La Dauversière, un percepteur d'impôts engagé dans plusieurs oeuvres religieuses, l'abbé Jean-Jacques Olier, fondateur de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, et Pierre Chevrier, baron de Fancamp, créent à Paris la Société de Notre-Dame de Montréal. Cette organisation à vocation pieuse a comme objectif de fonder un établissement missionnaire sur l'île de Montréal où pourraient cohabiter des Français et des Amérindiens convertis au christianisme. Le 17 décembre 1640, la Société acquiert la seigneurie de l'Île-de-Montréal de la Compagnie des Cent-Associés. La Société choisit le jeune officier Paul de Chomedey de Maisonneuve pour gouverner l'établissement et recrute des engagés pour participer à l'expédition. Jeanne Mance se joint à l'équipée avec l'intention de fonder un hôpital à Montréal, projet pour lequel elle bénéficie du soutien financier d'Angélique Faure de Bullion, veuve du surintendant des Finances de France.
Le 9 mai 1641, environ 40 colons partent de La Rochelle, en France, à bord de trois navires pour fonder un nouvel établissement sur l'île de Montréal. Les premiers navires atteignent Québec au mois d'août, mais le dernier tarde à arriver. La fondation du nouvel établissement est ainsi reportée au printemps suivant. Maisonneuve doit faire face à l'opposition du gouverneur Charles Huault de Montmagny qui tente, sans succès, de le convaincre d'installer son groupe sur l'île d'Orléans.
Le 8 mai 1642, les Montréalistes quittent Québec et atteignent leur destination le 17 mai. Maisonneuve prend officiellement possession de l'île au nom de la Société de Notre-Dame de Montréal. C'est la fondation de Montréal. Le lendemain, une messe est célébrée et le nouvel établissement est dédié à la Vierge Marie et nommé Ville-Marie. Rapidement, les colons se consacrent à la construction d'un fort et d'une habitation à l'emplacement identifié par Champlain en 1611.
Au cours de la première décennie de son histoire, l'existence de Ville-Marie demeure précaire. La population de la colonie stagne, Maisonneuve ne réussissant pas à convaincre les Amérindiens alliés aux Français à s'établir à Ville-Marie. La colonie est aussi la cible d'attaques fréquentes par les Iroquois. Les Montréalistes vivent donc à proximité du fort et dépendent du ravitaillement annuel de la Société de Notre-Dame de Montréal.
La situation s'améliore au cours de la décennie de 1650. En 1663, la Nouvelle-France est intégrée dans le domaine royal et la seigneurie de l'Île-de-Montréal est remise par la Société de Notre-Dame de Montréal aux Sulpiciens. Ce changement de propriétaire met un terme à la période de la fondation de Montréal au cours de laquelle la société aura réussi établir, à ses frais, une colonie durable sur l'île de Montréal.
Pendant ces années, Maisonneuve et Jeanne Mance auront effectué quelques voyages en France pour rencontrer les membres de la société, recruter des colons et trouver de nouveaux appuis financiers. En 1665, Maisonneuve quitte Montréal définitivement pour rentrer à Paris où il décède en 1676. Quant à Jeanne Mance, elle décède à Montréal en 1673.
Cet événement historique est désigné pour les motifs suivants:
Le 17 mai 1642, un groupe dirigé par Paul de Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance fonde l'établissement de Ville-Marie sur l'île de Montréal. Malgré l'opposition du gouverneur Charles Huault de Montmagny, ce groupe prend possession de l'île au nom de la Société de Notre-Dame de Montréal. Cette organisation à vocation pieuse est créée en 1639 par Jérôme Le Royer de La Dauversière, l'abbé Jean-Jacques Olier et Pierre Chevrier, baron de Fancamp. Elle a comme objectif de fonder un établissement missionnaire sur l'île de Montréal, où pourraient cohabiter des Français et des Amérindiens convertis au christianisme. Les colons s'installent sur la pointe à Callière, à la rencontre de la rivière Saint-Pierre et du fleuve Saint-Laurent, un emplacement identifié par Samuel de Champlain en 1611 et permettant l'échouage des embarcations avant le sault Saint-Louis. En raison de sa position stratégique, Ville-Marie, déjà fréquentée par les Amérindiens, devient rapidement la tête de pont du commerce des fourrures en Nouvelle-France. Au cours des siècles suivants, la colonie fondée par Paul de Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance accédera au rang de ville cosmopolite et de métropole économique et culturelle du Québec et du Canada.
L'île de Montréal est connue des Européens depuis la première visite de Jacques Cartier en 1535. L'île est alors habitée par des Iroquoiens du Saint-Laurent, regroupés dans un établissement nommé Hochelaga. En 1603, Samuel de Champlain se rend à sur l'île de Montréal, désormais inhabitée. Il est le premier Européen à apprécier la position stratégique que l'île occupe au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière des Outaouais. En 1611, Champlain évalue la possibilité d'établir un poste de traite sur le site qui sera plus tard connu sous le nom de Pointe-à-Callières, mais le deuxième poste de la Nouvelle-France sera plutôt fondé à Trois-Rivières en 1634.
En 1639, Jérôme Le Royer de La Dauversière, un percepteur d'impôts engagé dans plusieurs oeuvres religieuses, l'abbé Jean-Jacques Olier, fondateur de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, et Pierre Chevrier, baron de Fancamp, créent à Paris la Société de Notre-Dame de Montréal. Cette organisation à vocation pieuse a comme objectif de fonder un établissement missionnaire sur l'île de Montréal où pourraient cohabiter des Français et des Amérindiens convertis au christianisme. Le 17 décembre 1640, la Société acquiert la seigneurie de l'Île-de-Montréal de la Compagnie des Cent-Associés. La Société choisit le jeune officier Paul de Chomedey de Maisonneuve pour gouverner l'établissement et recrute des engagés pour participer à l'expédition. Jeanne Mance se joint à l'équipée avec l'intention de fonder un hôpital à Montréal, projet pour lequel elle bénéficie du soutien financier d'Angélique Faure de Bullion, veuve du surintendant des Finances de France.
Le 9 mai 1641, environ 40 colons partent de La Rochelle, en France, à bord de trois navires pour fonder un nouvel établissement sur l'île de Montréal. Les premiers navires atteignent Québec au mois d'août, mais le dernier tarde à arriver. La fondation du nouvel établissement est ainsi reportée au printemps suivant. Maisonneuve doit faire face à l'opposition du gouverneur Charles Huault de Montmagny qui tente, sans succès, de le convaincre d'installer son groupe sur l'île d'Orléans.
Le 8 mai 1642, les Montréalistes quittent Québec et atteignent leur destination le 17 mai. Maisonneuve prend officiellement possession de l'île au nom de la Société de Notre-Dame de Montréal. C'est la fondation de Montréal. Le lendemain, une messe est célébrée et le nouvel établissement est dédié à la Vierge Marie et nommé Ville-Marie. Rapidement, les colons se consacrent à la construction d'un fort et d'une habitation à l'emplacement identifié par Champlain en 1611.
Au cours de la première décennie de son histoire, l'existence de Ville-Marie demeure précaire. La population de la colonie stagne, Maisonneuve ne réussissant pas à convaincre les Amérindiens alliés aux Français à s'établir à Ville-Marie. La colonie est aussi la cible d'attaques fréquentes par les Iroquois. Les Montréalistes vivent donc à proximité du fort et dépendent du ravitaillement annuel de la Société de Notre-Dame de Montréal.
La situation s'améliore au cours de la décennie de 1650. En 1663, la Nouvelle-France est intégrée dans le domaine royal et la seigneurie de l'Île-de-Montréal est remise par la Société de Notre-Dame de Montréal aux Sulpiciens. Ce changement de propriétaire met un terme à la période de la fondation de Montréal au cours de laquelle la société aura réussi établir, à ses frais, une colonie durable sur l'île de Montréal.
Pendant ces années, Maisonneuve et Jeanne Mance auront effectué quelques voyages en France pour rencontrer les membres de la société, recruter des colons et trouver de nouveaux appuis financiers. En 1665, Maisonneuve quitte Montréal définitivement pour rentrer à Paris où il décède en 1676. Quant à Jeanne Mance, elle décède à Montréal en 1673.
Intérêt patrimonial
Cet événement historique est désigné pour les motifs suivants:
Le 17 mai 1642, un groupe dirigé par Paul de Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance fonde l'établissement de Ville-Marie sur l'île de Montréal. Malgré l'opposition du gouverneur Charles Huault de Montmagny, ce groupe prend possession de l'île au nom de la Société de Notre-Dame de Montréal. Cette organisation à vocation pieuse est créée en 1639 par Jérôme Le Royer de La Dauversière, l'abbé Jean-Jacques Olier et Pierre Chevrier, baron de Fancamp. Elle a comme objectif de fonder un établissement missionnaire sur l'île de Montréal, où pourraient cohabiter des Français et des Amérindiens convertis au christianisme. Les colons s'installent sur la pointe à Callière, à la rencontre de la rivière Saint-Pierre et du fleuve Saint-Laurent, un emplacement identifié par Samuel de Champlain en 1611 et permettant l'échouage des embarcations avant le sault Saint-Louis. En raison de sa position stratégique, Ville-Marie, déjà fréquentée par les Amérindiens, devient rapidement la tête de pont du commerce des fourrures en Nouvelle-France. Au cours des siècles suivants, la colonie fondée par Paul de Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance accédera au rang de ville cosmopolite et de métropole économique et culturelle du Québec et du Canada.
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Inauguration de l’Hôtel-Dieu de Montréal par Jeanne Mance
Le 18 mai 1642, Jeanne Mance, cofondatrice de Montréal et première infirmière laïque au Canada, fonde un dispensaire qui deviendra l'Hôtel-Dieu.
La construction d'un hôpital à Montréal est l'objectif principal de Jeanne Mance quand elle se dirige vers la Nouvelle-France. Pour le réaliser, elle a obtenu l'appui financier d'une riche bienfaitrice, Angélique Faure de Bullion, veuve du surintendant des Finances de France.
L'établissement est logé temporairement dans l'enceinte fortifiée de Ville-Marie. En 1644, le gouverneur Paul Chomedey de Maisonneuve fait mettre en chantier un immeuble distinct à l'extérieur du fort, à l'angle des actuelles rues Saint-Paul et Saint-Sulpice. Les premières hospitalisations se font le 10 août 1645. L'hôpital ne dispose alors que de huit lits, six pour les hommes et deux pour les femmes. Très vite, il se retrouve saturé et une annexe est construite en 1653.
Jeanne Mance retourne en France en 1658 pour obtenir de l'aide. Elle réussit à recruter trois religieuses hospitalières de Saint-Joseph de La Flèche, une communauté fondée en 1636 par Jérôme Le Royer de La Dauversière, le principal promoteur du projet de Montréal. Judith Moreau de Brésoles, Catherine Macé et Marie Maillet arrivent à l'Hôtel-Dieu le 20 octobre 1659. Jeanne Mance meurt en 1673 et, cinq ans plus tard, les Sœurs hospitalières deviennent propriétaires et gestionnaires de l'hôpital.
L'immeuble de la rue Saint-Paul est détruit par le feu à trois reprises. Il est réduit à néant pour la première fois en février 1695, mais reconstruit avant la fin de l'année sur une plus grande superficie. En 1721 survient un autre incendie aussi violent. Le nouveau bâtiment n'est inauguré que le 11 novembre 1724. Enfin, la troisième conflagration éclate en octobre 1734. Le brasier décime les archives de l'hôpital dont les écrits de Jeanne Mance. Cette fois-ci, la reconstruction prend une décennie.
L'Hôtel-Dieu est le seul établissement de santé de l'île jusqu'à la fondation du Montreal General Hospital en 1820. Les besoins en soins changent au XIXe siècle en raison de la croissance démographique et des transformations du milieu urbain. De 1801 à 1861, la population montréalaise décuple et quitte le secteur du Vieux-Montréal pour les faubourgs. Cette nouvelle réalité entraîne le déménagement de l'hôpital à l'angle des actuelles avenues du Parc et des Pins, sur un terrain appartenant déjà aux Sœurs hospitalières. Les travaux du nouvel édifice débutent en 1859 et les premiers patients sont admis le 8 mai 1860. La direction médicale est confiée à l'École de médecine et de chirurgie de Montréal, ce qui fait de l'Hôtel-Dieu le premier hôpital francophone de recherche en Amérique du Nord.
Le rôle de l'Hôtel-Dieu comme pôle de recherche est confirmé au XXe siècle. Pour suivre la croissance démographique, l'hôpital est agrandi en deux phases. Des ailes sont ajoutées au bâtiment central entre 1885 et 1928 pour loger le personnel soignant, augmenter le nombre de lits et aménager des salles chirurgicales. La seconde étape, de 1942 à 1952, triple la superficie totale de l'hôpital par la construction des pavillons Le Royer, Jeanne-Mance et De Bullion. En 1973, une société publique créée par le gouvernement du Québec prend le relais des Sœurs hospitalières à la direction de l'Hôtel-Dieu. Les religieuses conservent tout de même un certain rôle dans la prestation des soins de santé.
Le 1er octobre 1996, l'Hôtel-Dieu est intégré, avec les hôpitaux Notre-Dame et Saint-Luc, dans le Centre hospitalier de l'Université de Montréal. En 2017, les patients déménagent dans un bâtiment tout neuf, rue Saint-Denis.
La fondation de l'Hôtel-Dieu est un événement important dans l'histoire de Montréal. Sa construction donne naissance à une institution emblématique de la métropole.
La construction d'un hôpital à Montréal est l'objectif principal de Jeanne Mance quand elle se dirige vers la Nouvelle-France. Pour le réaliser, elle a obtenu l'appui financier d'une riche bienfaitrice, Angélique Faure de Bullion, veuve du surintendant des Finances de France.
L'établissement est logé temporairement dans l'enceinte fortifiée de Ville-Marie. En 1644, le gouverneur Paul Chomedey de Maisonneuve fait mettre en chantier un immeuble distinct à l'extérieur du fort, à l'angle des actuelles rues Saint-Paul et Saint-Sulpice. Les premières hospitalisations se font le 10 août 1645. L'hôpital ne dispose alors que de huit lits, six pour les hommes et deux pour les femmes. Très vite, il se retrouve saturé et une annexe est construite en 1653.
Jeanne Mance retourne en France en 1658 pour obtenir de l'aide. Elle réussit à recruter trois religieuses hospitalières de Saint-Joseph de La Flèche, une communauté fondée en 1636 par Jérôme Le Royer de La Dauversière, le principal promoteur du projet de Montréal. Judith Moreau de Brésoles, Catherine Macé et Marie Maillet arrivent à l'Hôtel-Dieu le 20 octobre 1659. Jeanne Mance meurt en 1673 et, cinq ans plus tard, les Sœurs hospitalières deviennent propriétaires et gestionnaires de l'hôpital.
L'immeuble de la rue Saint-Paul est détruit par le feu à trois reprises. Il est réduit à néant pour la première fois en février 1695, mais reconstruit avant la fin de l'année sur une plus grande superficie. En 1721 survient un autre incendie aussi violent. Le nouveau bâtiment n'est inauguré que le 11 novembre 1724. Enfin, la troisième conflagration éclate en octobre 1734. Le brasier décime les archives de l'hôpital dont les écrits de Jeanne Mance. Cette fois-ci, la reconstruction prend une décennie.
L'Hôtel-Dieu est le seul établissement de santé de l'île jusqu'à la fondation du Montreal General Hospital en 1820. Les besoins en soins changent au XIXe siècle en raison de la croissance démographique et des transformations du milieu urbain. De 1801 à 1861, la population montréalaise décuple et quitte le secteur du Vieux-Montréal pour les faubourgs. Cette nouvelle réalité entraîne le déménagement de l'hôpital à l'angle des actuelles avenues du Parc et des Pins, sur un terrain appartenant déjà aux Sœurs hospitalières. Les travaux du nouvel édifice débutent en 1859 et les premiers patients sont admis le 8 mai 1860. La direction médicale est confiée à l'École de médecine et de chirurgie de Montréal, ce qui fait de l'Hôtel-Dieu le premier hôpital francophone de recherche en Amérique du Nord.
Le rôle de l'Hôtel-Dieu comme pôle de recherche est confirmé au XXe siècle. Pour suivre la croissance démographique, l'hôpital est agrandi en deux phases. Des ailes sont ajoutées au bâtiment central entre 1885 et 1928 pour loger le personnel soignant, augmenter le nombre de lits et aménager des salles chirurgicales. La seconde étape, de 1942 à 1952, triple la superficie totale de l'hôpital par la construction des pavillons Le Royer, Jeanne-Mance et De Bullion. En 1973, une société publique créée par le gouvernement du Québec prend le relais des Sœurs hospitalières à la direction de l'Hôtel-Dieu. Les religieuses conservent tout de même un certain rôle dans la prestation des soins de santé.
Le 1er octobre 1996, l'Hôtel-Dieu est intégré, avec les hôpitaux Notre-Dame et Saint-Luc, dans le Centre hospitalier de l'Université de Montréal. En 2017, les patients déménagent dans un bâtiment tout neuf, rue Saint-Denis.
La fondation de l'Hôtel-Dieu est un événement important dans l'histoire de Montréal. Sa construction donne naissance à une institution emblématique de la métropole.
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Le Séminaire de Saint-Sulpice devient seigneur de l’île de Montréal
Le 9 mars 1663, la Société Notre-Dame de Montréal cède à la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice la seigneurie de l'île de Montréal. Cette compagnie, créée à Paris par Jean-Jacques Olier de Verneuil en 1641, avait établi une succursale à Montréal en 1657.
La Société Notre-Dame de Montréal est fondée officiellement en 1642, mais active depuis 1639. Dirigée par Jérôme Le Royer de la Dauversière, elle veut créer une nouvelle cité de Dieu à Montréal dans laquelle cohabiteraient Français pieux et Amérindiens convertis. À cette fin, elle se fait concéder la seigneurie de l'île par la Compagnie de la Nouvelle-France (Cent-Associés). En 1650, Jean-Jacques Olier de Verneuil devient l'un des directeurs de la Société. Il recrute ensuite des collègues sulpiciens pour fonder un séminaire à Montréal et assurer le service spirituel d'une future paroisse. Quatre prêtres viennent ainsi s'établir le 12 avril 1657 : Gabriel Thubières de Lévy de Queylus, Gabriel Souart, Dominique Galinier et Antoine d'Allet.
La Société Notre-Dame de Montréal n'a jamais eu toutes les ressources nécessaires à son projet et se trouve à court de donateurs. Conséquemment, elle se tourne vers les Sulpiciens pour prendre le relais. Le supérieur de Saint-Sulpice, Alexandre Le Ragois de Bretonvilliers, possède une richesse suffisante pour absorber les dettes accumulées. Le contrat de cession est signé le 9 mars 1663 et la prise de possession de la seigneurie survient le 18 avril. Ainsi, les Sulpiciens élargissent le spectre de leurs activités dans la colonie en devenant des gestionnaires fonciers et des bâtisseurs.
De 1663 à 1740, les Sulpiciens mettent au point des outils de gestion du territoire. Le premier inventaire des terres est réalisé en 1667 et l'île de Montréal est organisée sur deux fronts. En 1672, un premier plan des rues de la ville est tracé par le supérieur montréalais, François Dollier de Casson. L'espace rural en périphérie est progressivement découpé selon des éléments de la topographie. Les premières côtes et les montées sont balisées et des chemins sont aménagés. Des paroisses qui regroupent des côtes voisines sont graduellement érigées. Les seigneurs complètent l'attribution des censives de l'île en 1834.
Après la Conquête, les autorités britanniques interdisent les congrégations religieuses masculines. Le supérieur montréalais des Sulpiciens, Étienne Montgolfier, se rend à Londres en 1763 pour démontrer que sa compagnie n'est pas une congrégation, mais bien une association de prêtres assurant le ministère paroissial. Le gouvernement britannique accepte les arguments des Sulpiciens, pourvu qu'ils rompent tout lien avec la France. L'année suivante, Montgolfier va à Paris afin que la seigneurie soit cédée au Séminaire montréalais. Toutefois, cette cession crée des problèmes, car celui-ci n'a pas d'existence légale et les arrangements de 1764 sont postérieurs à la Conquête. Les droits des Sulpiciens restent donc fragiles jusqu'à l'adoption d'une nouvelle charte en 1840 qui les reconnaît et confirme leurs titres seigneuriaux.
En 1854, le régime seigneurial est aboli, mais les Sulpiciens continuent à percevoir des rentes jusqu'au XXe siècle. Les ressources que leur procure la seigneurie au fil des siècles leur permettent de contribuer financièrement à de nombreuses initiatives religieuses, éducatives, sociales et culturelles.
L'acquisition de la seigneurie de Montréal par les Sulpiciens marque un tournant dans l'histoire de la gestion de l'espace montréalais. Elle permet d'accélérer le peuplement et structure le territoire.
La Société Notre-Dame de Montréal est fondée officiellement en 1642, mais active depuis 1639. Dirigée par Jérôme Le Royer de la Dauversière, elle veut créer une nouvelle cité de Dieu à Montréal dans laquelle cohabiteraient Français pieux et Amérindiens convertis. À cette fin, elle se fait concéder la seigneurie de l'île par la Compagnie de la Nouvelle-France (Cent-Associés). En 1650, Jean-Jacques Olier de Verneuil devient l'un des directeurs de la Société. Il recrute ensuite des collègues sulpiciens pour fonder un séminaire à Montréal et assurer le service spirituel d'une future paroisse. Quatre prêtres viennent ainsi s'établir le 12 avril 1657 : Gabriel Thubières de Lévy de Queylus, Gabriel Souart, Dominique Galinier et Antoine d'Allet.
La Société Notre-Dame de Montréal n'a jamais eu toutes les ressources nécessaires à son projet et se trouve à court de donateurs. Conséquemment, elle se tourne vers les Sulpiciens pour prendre le relais. Le supérieur de Saint-Sulpice, Alexandre Le Ragois de Bretonvilliers, possède une richesse suffisante pour absorber les dettes accumulées. Le contrat de cession est signé le 9 mars 1663 et la prise de possession de la seigneurie survient le 18 avril. Ainsi, les Sulpiciens élargissent le spectre de leurs activités dans la colonie en devenant des gestionnaires fonciers et des bâtisseurs.
De 1663 à 1740, les Sulpiciens mettent au point des outils de gestion du territoire. Le premier inventaire des terres est réalisé en 1667 et l'île de Montréal est organisée sur deux fronts. En 1672, un premier plan des rues de la ville est tracé par le supérieur montréalais, François Dollier de Casson. L'espace rural en périphérie est progressivement découpé selon des éléments de la topographie. Les premières côtes et les montées sont balisées et des chemins sont aménagés. Des paroisses qui regroupent des côtes voisines sont graduellement érigées. Les seigneurs complètent l'attribution des censives de l'île en 1834.
Après la Conquête, les autorités britanniques interdisent les congrégations religieuses masculines. Le supérieur montréalais des Sulpiciens, Étienne Montgolfier, se rend à Londres en 1763 pour démontrer que sa compagnie n'est pas une congrégation, mais bien une association de prêtres assurant le ministère paroissial. Le gouvernement britannique accepte les arguments des Sulpiciens, pourvu qu'ils rompent tout lien avec la France. L'année suivante, Montgolfier va à Paris afin que la seigneurie soit cédée au Séminaire montréalais. Toutefois, cette cession crée des problèmes, car celui-ci n'a pas d'existence légale et les arrangements de 1764 sont postérieurs à la Conquête. Les droits des Sulpiciens restent donc fragiles jusqu'à l'adoption d'une nouvelle charte en 1840 qui les reconnaît et confirme leurs titres seigneuriaux.
En 1854, le régime seigneurial est aboli, mais les Sulpiciens continuent à percevoir des rentes jusqu'au XXe siècle. Les ressources que leur procure la seigneurie au fil des siècles leur permettent de contribuer financièrement à de nombreuses initiatives religieuses, éducatives, sociales et culturelles.
L'acquisition de la seigneurie de Montréal par les Sulpiciens marque un tournant dans l'histoire de la gestion de l'espace montréalais. Elle permet d'accélérer le peuplement et structure le territoire.
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Siège de Québec par Phips
En Europe, au printemps 1689, la guerre éclate entre la France et la Ligue d'Augsbourg, une coalition de pays que l'Angleterre rejoint l'année suivante. Le conflit se transporte rapidement en Amérique où la France lance une attaque contre les colonies de la Nouvelle-Angleterre. Les troupes de Frontenac (Louis de Buade) incendient plusieurs villages et sèment la terreur dans les régions de Boston et d'Albany. Sans tarder, les Anglais réclament la destruction de Québec et les habitants des différentes colonies font front commun contre la Nouvelle-France.
Au Massachusetts, les autorités coloniales envoient le major général William Phips pour s'emparer de l'Acadie. Ce dernier prend possession de Port-Royal en mai 1690 et rentre à Boston où une autre expédition est aussitôt mise en branle. Il est prévu que Phips se rende à Québec par la voie des eaux pendant qu'un autre détachement de l'armée se dirige vers Montréal. Cette manoeuvre terrestre est abandonnée en raison du manque de vivres et de la présence de maladie.
À la mi-août, Phips entre dans le fleuve Saint-Laurent avec 34 navires partis de Boston ayant à leur bord plus de 2 000 hommes. Le 16 octobre, il mouille devant Québec et envoie un émissaire à Frontenac lui demandant de lui rendre la ville. C'est alors que le gouverneur rétorque : « Je n'ai point de réponse à faire à votre général que par la bouche de mes canons ». Le siège de Québec débute le 18 octobre.
À cette époque, les fortifications de Québec s'étendent depuis la rivière Saint-Charles jusque sur le cap aux Diamants. La Haute-Ville est bien protégée par un mur entrecoupé de batteries d'artillerie tandis que la Basse-Ville est défendue par deux batteries riveraines équipées de canons lourds. Ajoutée à cela, une ligne de remblais ponctués de 11 redoutes couvre le côté ouest de la ville. En matière d'effectifs, Frontenac a sous ses ordres une armée de 3 000 hommes.
Une partie des troupes anglaises débarquent à Beauport (Québec) et sont repoussées par les soldats français. Dans le port, les vaisseaux anglais bombardent la ville de 1 500 coups de canon, mais ceux-ci font peu de dommages. Les batteries françaises ripostent notamment en réutilisant les boulets anglais. Après quatre jours de combat, les navires anglais ont épuisé leurs munitions. Les nouvelles tentatives de débarquement du côté de Beauport ont échoué et de nombreux miliciens sont malades. Le bilan du siège fait état de centaines de victimes du côté des Anglais contre une demi-douzaine du côté des Français. Phips abandonne l'idée d'une conquête et, après un échange de prisonniers, repart vers la Nouvelle-Angleterre le 24 octobre. Pendant le voyage de retour, quatre de ses navires font naufrage.
Au Massachusetts, les autorités coloniales envoient le major général William Phips pour s'emparer de l'Acadie. Ce dernier prend possession de Port-Royal en mai 1690 et rentre à Boston où une autre expédition est aussitôt mise en branle. Il est prévu que Phips se rende à Québec par la voie des eaux pendant qu'un autre détachement de l'armée se dirige vers Montréal. Cette manoeuvre terrestre est abandonnée en raison du manque de vivres et de la présence de maladie.
À la mi-août, Phips entre dans le fleuve Saint-Laurent avec 34 navires partis de Boston ayant à leur bord plus de 2 000 hommes. Le 16 octobre, il mouille devant Québec et envoie un émissaire à Frontenac lui demandant de lui rendre la ville. C'est alors que le gouverneur rétorque : « Je n'ai point de réponse à faire à votre général que par la bouche de mes canons ». Le siège de Québec débute le 18 octobre.
À cette époque, les fortifications de Québec s'étendent depuis la rivière Saint-Charles jusque sur le cap aux Diamants. La Haute-Ville est bien protégée par un mur entrecoupé de batteries d'artillerie tandis que la Basse-Ville est défendue par deux batteries riveraines équipées de canons lourds. Ajoutée à cela, une ligne de remblais ponctués de 11 redoutes couvre le côté ouest de la ville. En matière d'effectifs, Frontenac a sous ses ordres une armée de 3 000 hommes.
Une partie des troupes anglaises débarquent à Beauport (Québec) et sont repoussées par les soldats français. Dans le port, les vaisseaux anglais bombardent la ville de 1 500 coups de canon, mais ceux-ci font peu de dommages. Les batteries françaises ripostent notamment en réutilisant les boulets anglais. Après quatre jours de combat, les navires anglais ont épuisé leurs munitions. Les nouvelles tentatives de débarquement du côté de Beauport ont échoué et de nombreux miliciens sont malades. Le bilan du siège fait état de centaines de victimes du côté des Anglais contre une demi-douzaine du côté des Français. Phips abandonne l'idée d'une conquête et, après un échange de prisonniers, repart vers la Nouvelle-Angleterre le 24 octobre. Pendant le voyage de retour, quatre de ses navires font naufrage.
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Grande Paix de Montréal
La Grande Paix est un événement diplomatique qui s'est déroulé à Montréal à l'été 1701. Les alliés amérindiens des Français et les Iroquois s'y sont assemblés afin de signer un traité de paix pour mettre un terme à la guerre franco-iroquoise.
Ce conflit commence au début du XVIIe siècle lorsque Samuel de Champlain consolide des alliances avec certaines tribus amérindiennes. Le contrôle des réseaux de la traite des fourrures devient un enjeu de rivalité entre les différentes nations amérindiennes, chacune souhaitant apparaître en interlocuteur privilégié auprès des Européens. La guerre pour le contrôle des fourrures oppose bientôt les Hurons, les Montagnais et les Algonquins, alliés des Français, aux nations iroquoises de la puissante Ligue des cinq nations, soutenues par les Hollandais, puis par les colons anglais. Les Montagnais, les Hurons et les Algonquins demandent à Champlain de les assister dans leurs guerres contre les Iroquois. Celui-ci accepte de fournir son appui militaire et attaque les Iroquois sur leur territoire. Ces derniers répliquent en dirigeant leurs assauts contre les établissements français de la vallée du Saint-Laurent. Ils deviennent rapidement une menace importante tant pour les habitants de la colonie que pour leurs alliés amérindiens. En 1649, les Iroquois réussissent à disperser les Hurons.
Cette guerre se poursuit tout au long du XVIIe siècle hormis durant les périodes de trêve. Une paix temporaire est signée en 1667, ce qui permet aux Français de circuler sans risque sur le territoire. Ils fondent alors une série de forts dans la région des Grands Lacs où ils rencontrent une multitude de nations amérindiennes avec qui ils nouent des alliances. Lorsque la guerre avec les Iroquois reprend en 1681, ces nations appuient les Français.
À la fin du XVIIe siècle, les Iroquois sont de plus en plus affaiblis, les Français n'ayant cessé de les attaquer sur leur propre territoire. Avec le traité de Ryswick de 1697 qui met un terme aux affrontements entre Anglais et Français, les Iroquois se retrouvent seuls à faire la guerre à ces derniers et à leurs alliés amérindiens. Lorsque Louis Hector de Callière envoie une députation en Iroquoisie pour leur proposer une paix à l'été 1700, ils prennent cette proposition très au sérieux.
En juillet 1701, quatre des cinq nations iroquoises et les alliés amérindiens des Français, venant principalement de la région des Grands Lacs, se rendent à Montréal pour discuter d'une paix. Le traité est signé le 4 août 1701 après deux semaines de pourparlers. Plus d'une trentaine de nations apposent leurs signatures. En appuyant ce traité, elles renoncent à se faire la guerre et se considèrent comme des alliés. Elles reconnaissent le gouverneur de la Nouvelle-France comme médiateur dans l'éventualité où un conflit les opposerait de nouveau. La Ligue iroquoise s'engage, quant à elle, à rester neutre dans l'éventualité d'une guerre opposant les Anglais aux Français. L'accord de paix de Montréal assure à la France la supériorité dans les questions autochtones et la liberté d'étendre sa présence militaire sur le continent au cours du demi-siècle qui suit. Le commerce et les expéditions de découverte peuvent reprendre en toute quiétude.
Ce traité met définitivement fin au conflit franco-iroquois.
Ce conflit commence au début du XVIIe siècle lorsque Samuel de Champlain consolide des alliances avec certaines tribus amérindiennes. Le contrôle des réseaux de la traite des fourrures devient un enjeu de rivalité entre les différentes nations amérindiennes, chacune souhaitant apparaître en interlocuteur privilégié auprès des Européens. La guerre pour le contrôle des fourrures oppose bientôt les Hurons, les Montagnais et les Algonquins, alliés des Français, aux nations iroquoises de la puissante Ligue des cinq nations, soutenues par les Hollandais, puis par les colons anglais. Les Montagnais, les Hurons et les Algonquins demandent à Champlain de les assister dans leurs guerres contre les Iroquois. Celui-ci accepte de fournir son appui militaire et attaque les Iroquois sur leur territoire. Ces derniers répliquent en dirigeant leurs assauts contre les établissements français de la vallée du Saint-Laurent. Ils deviennent rapidement une menace importante tant pour les habitants de la colonie que pour leurs alliés amérindiens. En 1649, les Iroquois réussissent à disperser les Hurons.
Cette guerre se poursuit tout au long du XVIIe siècle hormis durant les périodes de trêve. Une paix temporaire est signée en 1667, ce qui permet aux Français de circuler sans risque sur le territoire. Ils fondent alors une série de forts dans la région des Grands Lacs où ils rencontrent une multitude de nations amérindiennes avec qui ils nouent des alliances. Lorsque la guerre avec les Iroquois reprend en 1681, ces nations appuient les Français.
À la fin du XVIIe siècle, les Iroquois sont de plus en plus affaiblis, les Français n'ayant cessé de les attaquer sur leur propre territoire. Avec le traité de Ryswick de 1697 qui met un terme aux affrontements entre Anglais et Français, les Iroquois se retrouvent seuls à faire la guerre à ces derniers et à leurs alliés amérindiens. Lorsque Louis Hector de Callière envoie une députation en Iroquoisie pour leur proposer une paix à l'été 1700, ils prennent cette proposition très au sérieux.
En juillet 1701, quatre des cinq nations iroquoises et les alliés amérindiens des Français, venant principalement de la région des Grands Lacs, se rendent à Montréal pour discuter d'une paix. Le traité est signé le 4 août 1701 après deux semaines de pourparlers. Plus d'une trentaine de nations apposent leurs signatures. En appuyant ce traité, elles renoncent à se faire la guerre et se considèrent comme des alliés. Elles reconnaissent le gouverneur de la Nouvelle-France comme médiateur dans l'éventualité où un conflit les opposerait de nouveau. La Ligue iroquoise s'engage, quant à elle, à rester neutre dans l'éventualité d'une guerre opposant les Anglais aux Français. L'accord de paix de Montréal assure à la France la supériorité dans les questions autochtones et la liberté d'étendre sa présence militaire sur le continent au cours du demi-siècle qui suit. Le commerce et les expéditions de découverte peuvent reprendre en toute quiétude.
Ce traité met définitivement fin au conflit franco-iroquois.
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Expédition de Walker contre Québec
Avec la signature du traité de La Haye en 1701, l'Angleterre et d'autres pays européens se liguent pour déclarer la guerre à la France et à l'Espagne. Les répercussions en Amérique de cette guerre pour la succession d'Espagne tardent cependant à se manifester. Ce n'est qu'en 1708 que les Français engagent les hostilités en dirigeant une attaque vers le Massachusetts. En 1710, les Britanniques contre-attaquent en s'emparant de Port-Royal, en Acadie. À la suite de cette victoire, les autorités de la Nouvelle-Angleterre planifient, de concert avec la métropole, une attaque vers Québec pour l'année suivante. Le plan prévoit que des troupes terrestres, parties d'Albany, s'emparent de Montréal puis rejoignent à Québec une flotte navale venant d'Angleterre.
Le 30 juillet 1711, l'escadre quitte Boston et se dirige vers Québec. Commandée par l'amiral Hovenden Walker, la flotte compte onze vaisseaux de guerre, équipés de plus de 600 pièces d'artillerie, et une soixante de navires sur lesquels se trouvent 4 500 marins et 7 500 soldats venant de huit régiments d'infanterie britannique et de deux régiments de miliciens de la Nouvelle-Angleterre. La flotte fait son entrée dans le fleuve Saint-Laurent le 18 août et atteint l'île Anticosti le 20. Deux jours plus tard, amenée trop à l'ouest par de forts vents, elle se retrouve en dehors du chenal et dérive vers la côte nord. Croyant s'approcher de la rive sud, Walker ordonne de mettre le cap vers le nord. Cette manœuvre s'avère désastreuse, puisque rapidement la flotte se dirige vers les récifs qui entourent l'île aux Œufs. Huit navires se fracassent sur les rivages et près de 1 400 personnes périssent dont 740 soldats. Le changement de direction du vent permet au reste de l'escadre d'éviter la catastrophe. Découragé, Walker décide de rebrousser chemin après avoir tenu un conseil de guerre. Mis au courant, le colonel Francis Nicholson, qui s'apprêtait à marcher vers Montréal, abandonne à contrecœur son projet.
La nouvelle parvient à Québec le 19 octobre. Le 27, un Te Deum est chanté à la cathédrale de la ville et le nom de la chapelle Notre-Dame-de-la-Victoire, nommée ainsi en l'honneur de la victoire sur Phips en 1690, est changé en celui de Notre-Dame-des-Victoires. Des négociations de paix entre la France et l'Angleterre étant entamées en Europe, les autorités de la Nouvelle-Angleterre abandonnent leur projet de revenir attaquer Québec en 1712.
Le 30 juillet 1711, l'escadre quitte Boston et se dirige vers Québec. Commandée par l'amiral Hovenden Walker, la flotte compte onze vaisseaux de guerre, équipés de plus de 600 pièces d'artillerie, et une soixante de navires sur lesquels se trouvent 4 500 marins et 7 500 soldats venant de huit régiments d'infanterie britannique et de deux régiments de miliciens de la Nouvelle-Angleterre. La flotte fait son entrée dans le fleuve Saint-Laurent le 18 août et atteint l'île Anticosti le 20. Deux jours plus tard, amenée trop à l'ouest par de forts vents, elle se retrouve en dehors du chenal et dérive vers la côte nord. Croyant s'approcher de la rive sud, Walker ordonne de mettre le cap vers le nord. Cette manœuvre s'avère désastreuse, puisque rapidement la flotte se dirige vers les récifs qui entourent l'île aux Œufs. Huit navires se fracassent sur les rivages et près de 1 400 personnes périssent dont 740 soldats. Le changement de direction du vent permet au reste de l'escadre d'éviter la catastrophe. Découragé, Walker décide de rebrousser chemin après avoir tenu un conseil de guerre. Mis au courant, le colonel Francis Nicholson, qui s'apprêtait à marcher vers Montréal, abandonne à contrecœur son projet.
La nouvelle parvient à Québec le 19 octobre. Le 27, un Te Deum est chanté à la cathédrale de la ville et le nom de la chapelle Notre-Dame-de-la-Victoire, nommée ainsi en l'honneur de la victoire sur Phips en 1690, est changé en celui de Notre-Dame-des-Victoires. Des négociations de paix entre la France et l'Angleterre étant entamées en Europe, les autorités de la Nouvelle-Angleterre abandonnent leur projet de revenir attaquer Québec en 1712.
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Siège de Québec par Wolfe
Le siège de Québec est un épisode de la guerre de la Conquête et se déroule entre les mois de juin et de septembre 1759. Il oppose les troupes britanniques du major-général James Wolfe au contingent de l'armée française du lieutenant-général Louis-Joseph de Montcalm de même qu'aux habitants de la ville de Québec et des environs.
Le conflit entre la France et l'Empire britannique, amorcé depuis 1754 en Amérique, se propage à l'Europe en 1756, marquant le début de la guerre de Sept Ans. En 1757, William Pitt, ministre de la Guerre de Grande-Bretagne, élabore un plan d'invasion de la Nouvelle-France, qui doit culminer par la prise de Montréal. La chute de la ville de Québec, capitale de la colonie, est essentielle à cette opération, car elle permet d'isoler le Canada de la France. Le plan de Pitt est en voie de se concrétiser en 1758, alors que le fort Duquesne et la forteresse de Louisbourg tombent aux mains des Britanniques.
En janvier 1759, le commandement de l'expédition contre Québec est confié au major-général James Wolfe. Au mois de juin, la flotte dirigée par le vice-amiral Charles Saunders remonte le fleuve Saint-Laurent vers la capitale. Les 186 vaisseaux, dont 49 navires de guerre, transportent 15 600 officiers et marins, et plus de 9 000 combattants. Le blocus naval tarde cependant à se mettre en place et des renforts français atteignent Québec le 10 mai. Douze jours plus tard, Montcalm arrive de Montréal. Chargé de la défense de la ville, ce dernier fortifie la rive de Beauport. Il peut compter sur une armée d'environ 16 000 hommes, constituée de miliciens, de soldats et d'Amérindiens.
Le siège débute à la fin du mois de juin, alors que la flotte britannique se regroupe au large de l'île d'Orléans et permet aux troupes de Wolfe d'y débarquer. Les Français répliquent en tentant de mettre le feu à l'escadre au moyen de brûlots, mais l'opération est un échec. Wolfe et ses hommes effectuent deux nouveaux débarquements, l'un à l'est de la rivière Montmorency et l'autre à la Pointe-De-Lévy où, légèrement à l'ouest, ils érigent leurs batteries et commencent les bombardements sur Québec dans la nuit du 12 juillet. La canonnade dure deux mois et entraîne la destruction de la cathédrale, du collège des Jésuites, de l'église de Notre-Dame-des-Victoires et des trois quarts de la basse ville de Québec. Ayant trop peu de poudre pour répliquer, les batteries françaises demeurent muettes.
Le 25 juillet, Wolfe donne l'ordre de mener des expéditions punitives sur les deux rives du fleuve entre Lauzon et Kamouraska. Ces raids visent à forcer Montcalm à l'affrontement et à châtier les Canadiens pour ne pas être restés neutres durant le conflit. Sous les ordres de George Scott et de Joseph Goreham, des rangers américains incendient 1 400 maisons et fermes, en plus d'anéantir les récoltes.
Le dernier jour du mois de juillet, les Britanniques subissent un revers en essayant de s'emparer de la ligne de Beauport au cours de la bataille de Montmorency. Après cette défaite, Wolfe et ses brigadiers cherchent un autre lieu de débarquement pour prendre Québec. Le choix du major-général se porte sur l'Anse-au-Foulon, à l'est de la batterie française de Samos. Dans la nuit du 12 au 13 septembre, les soldats britanniques font l'ascension de la falaise qui les sépare des plaines d'Abraham. En matinée, les troupes de Wolfe sont positionnées sur les plaines en préparation de la bataille. Montcalm, surpris, engage le combat.
La bataille des Plaines d'Abraham se termine par la défaite des forces françaises et par la mort des généraux Wolfe et Montcalm. Jean-Baptiste-Nicolas-Roch de Ramezay, lieutenant du roi, signe la reddition de la ville, qui est livrée aux Britanniques le 18 septembre 1759, mettant ainsi un terme au siège de Québec. L'année suivante, Montréal capitule et la Nouvelle-France est officiellement cédée à la Grande-Bretagne en 1763.
Le conflit entre la France et l'Empire britannique, amorcé depuis 1754 en Amérique, se propage à l'Europe en 1756, marquant le début de la guerre de Sept Ans. En 1757, William Pitt, ministre de la Guerre de Grande-Bretagne, élabore un plan d'invasion de la Nouvelle-France, qui doit culminer par la prise de Montréal. La chute de la ville de Québec, capitale de la colonie, est essentielle à cette opération, car elle permet d'isoler le Canada de la France. Le plan de Pitt est en voie de se concrétiser en 1758, alors que le fort Duquesne et la forteresse de Louisbourg tombent aux mains des Britanniques.
En janvier 1759, le commandement de l'expédition contre Québec est confié au major-général James Wolfe. Au mois de juin, la flotte dirigée par le vice-amiral Charles Saunders remonte le fleuve Saint-Laurent vers la capitale. Les 186 vaisseaux, dont 49 navires de guerre, transportent 15 600 officiers et marins, et plus de 9 000 combattants. Le blocus naval tarde cependant à se mettre en place et des renforts français atteignent Québec le 10 mai. Douze jours plus tard, Montcalm arrive de Montréal. Chargé de la défense de la ville, ce dernier fortifie la rive de Beauport. Il peut compter sur une armée d'environ 16 000 hommes, constituée de miliciens, de soldats et d'Amérindiens.
Le siège débute à la fin du mois de juin, alors que la flotte britannique se regroupe au large de l'île d'Orléans et permet aux troupes de Wolfe d'y débarquer. Les Français répliquent en tentant de mettre le feu à l'escadre au moyen de brûlots, mais l'opération est un échec. Wolfe et ses hommes effectuent deux nouveaux débarquements, l'un à l'est de la rivière Montmorency et l'autre à la Pointe-De-Lévy où, légèrement à l'ouest, ils érigent leurs batteries et commencent les bombardements sur Québec dans la nuit du 12 juillet. La canonnade dure deux mois et entraîne la destruction de la cathédrale, du collège des Jésuites, de l'église de Notre-Dame-des-Victoires et des trois quarts de la basse ville de Québec. Ayant trop peu de poudre pour répliquer, les batteries françaises demeurent muettes.
Le 25 juillet, Wolfe donne l'ordre de mener des expéditions punitives sur les deux rives du fleuve entre Lauzon et Kamouraska. Ces raids visent à forcer Montcalm à l'affrontement et à châtier les Canadiens pour ne pas être restés neutres durant le conflit. Sous les ordres de George Scott et de Joseph Goreham, des rangers américains incendient 1 400 maisons et fermes, en plus d'anéantir les récoltes.
Le dernier jour du mois de juillet, les Britanniques subissent un revers en essayant de s'emparer de la ligne de Beauport au cours de la bataille de Montmorency. Après cette défaite, Wolfe et ses brigadiers cherchent un autre lieu de débarquement pour prendre Québec. Le choix du major-général se porte sur l'Anse-au-Foulon, à l'est de la batterie française de Samos. Dans la nuit du 12 au 13 septembre, les soldats britanniques font l'ascension de la falaise qui les sépare des plaines d'Abraham. En matinée, les troupes de Wolfe sont positionnées sur les plaines en préparation de la bataille. Montcalm, surpris, engage le combat.
La bataille des Plaines d'Abraham se termine par la défaite des forces françaises et par la mort des généraux Wolfe et Montcalm. Jean-Baptiste-Nicolas-Roch de Ramezay, lieutenant du roi, signe la reddition de la ville, qui est livrée aux Britanniques le 18 septembre 1759, mettant ainsi un terme au siège de Québec. L'année suivante, Montréal capitule et la Nouvelle-France est officiellement cédée à la Grande-Bretagne en 1763.
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Bataille de Montmorency
La bataille de Montmorency est un événement de la guerre de la Conquête, qui précède la bataille des Plaines d'Abraham. Elle se déroule le 31 juillet 1759 et oppose les troupes britanniques, dirigées par le général James Wolfe, à un contingent de l'armée française, commandé par Louis-Joseph de Montcalm et secondé par des miliciens et des Amérindiens.
Tant en Europe qu'en Amérique du Nord, la guerre de Sept Ans oppose alors l'Empire britannique à la France. Les Britanniques souhaitent conquérir la Nouvelle-France en s'attaquant d'abord à la ville de Québec. Ils mettent en place, dès le mois de juin 1759, le siège de Québec en installant leur flotte sur le fleuve Saint-Laurent en face de Beauport (Québec). Au début du mois de juillet, les forces britanniques débarquent près du pied de la chute Montmorency et établissent un camp fortifié à l'est, sur les hauteurs. Le 31 juillet, les commandants George Townshend, James Murray et Robert Monckton rejoignent les troupes militaires britanniques à proximité de la chute et Wolfe ordonne une attaque immédiate des retranchements français.
L'armée française, campée dans le haut de la falaise, attend l'ennemi de pied ferme. L'indiscipline des premières compagnies de l'armée britannique qui attaquent avant l'arrivée de tous les soldats des autres régiments et un orage qui se déclenche durant les hostilités font des Britanniques, en pleine ascension de la falaise, une cible facile. Plus de 400 d'entre eux sont tués ou blessés avant que Wolfe n'ordonne la retraite de ses troupes. Du côté français, on enregistre une soixantaine de morts et de blessés.
Malgré cette défaite, la marine britannique poursuit le siège de Québec après la bataille de Montmorency. La campagne de peur dans les villages côtiers de la vallée du Saint-Laurent prend de l'ampleur et les bombardements sur Québec se multiplient.
Tant en Europe qu'en Amérique du Nord, la guerre de Sept Ans oppose alors l'Empire britannique à la France. Les Britanniques souhaitent conquérir la Nouvelle-France en s'attaquant d'abord à la ville de Québec. Ils mettent en place, dès le mois de juin 1759, le siège de Québec en installant leur flotte sur le fleuve Saint-Laurent en face de Beauport (Québec). Au début du mois de juillet, les forces britanniques débarquent près du pied de la chute Montmorency et établissent un camp fortifié à l'est, sur les hauteurs. Le 31 juillet, les commandants George Townshend, James Murray et Robert Monckton rejoignent les troupes militaires britanniques à proximité de la chute et Wolfe ordonne une attaque immédiate des retranchements français.
L'armée française, campée dans le haut de la falaise, attend l'ennemi de pied ferme. L'indiscipline des premières compagnies de l'armée britannique qui attaquent avant l'arrivée de tous les soldats des autres régiments et un orage qui se déclenche durant les hostilités font des Britanniques, en pleine ascension de la falaise, une cible facile. Plus de 400 d'entre eux sont tués ou blessés avant que Wolfe n'ordonne la retraite de ses troupes. Du côté français, on enregistre une soixantaine de morts et de blessés.
Malgré cette défaite, la marine britannique poursuit le siège de Québec après la bataille de Montmorency. La campagne de peur dans les villages côtiers de la vallée du Saint-Laurent prend de l'ampleur et les bombardements sur Québec se multiplient.
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Bataille des Plaines d'Abraham
La bataille des Plaines d'Abraham est un événement majeur de la guerre de la Conquête. Elle se déroule le 13 septembre 1759 et oppose les troupes britanniques du major-général James Wolfe au contingent de l'armée française du lieutenant-général Louis-Joseph de Montcalm, composé de soldats réguliers, de miliciens canadiens et d'Amérindiens.
Depuis la fin du mois de février 1759, les Britanniques assiègent la ville de Québec, capitale de la Nouvelle-France. Après une tentative infructueuse de débarquement sur la rive de Beauport, Wolfe, conseillé par ses brigadiers, opte pour le site de l'Anse-au-Foulon.
Dans la nuit du 12 au 13 septembre, un premier détachement de soldats britanniques atteint le rivage de l'Anse-au-Foulon. L'endroit est peu défendu et les vigiles prennent les barques britanniques pour un convoi de ravitaillement devant arriver sous peu. Un groupe d'infanterie légère gravit, sans résistance, l'escarpement qui le sépare des plaines d'Abraham. L'arrivée d'un deuxième détachement de soldats entraîne une riposte des défenseurs situés sur les hauteurs.
Au matin, environ 4 500 soldats britanniques sont alignés à l'ouest des fortifications de Québec. Les bataillons de Wolfe sont toutefois harcelés par des francs-tireurs canadiens et amérindiens. Montcalm, surpris par la présence des Britanniques de ce côté de la ville, fait appel aux soldats stationnés dans la baie de Beauport. À leur arrivée, le contingent de réguliers, de miliciens et d'Amérindiens compte approximativement 3 500 hommes. N'attendant pas l'arrivée de Louis-Antoine de Bougainville et de son armée de plus de 2 000 soldats professionnels, Montcalm donne l'ordre de livrer bataille. Il préfère attaquer l'ennemi avant que celui-ci renforce ses positions et amène de nouvelles pièces d'artillerie pour canonner Québec sur son flanc le moins fortifié.
Vers 10 heures, les troupes de Montcalm s'engagent dans une bataille à l'européenne. Alignées sur trois rangs, elles chargent au pas rapide, de façon désordonnée, avant de faire feu sur l'ennemi à peine en vue. En face, les Britanniques attendent que les Français soient à portée de mousquet avant de riposter. Deux salves finement coordonnées suffisent à semer la pagaille au sein de l'armée française, qui rompt les rangs et prend la fuite. Cet engagement décisif dure moins d'une demi-heure. Montcalm est touché durant la retraite tout comme Wolfe, qui meurt non loin du champ de bataille. Une grande part des troupes françaises sont refoulées vers la rivière Saint-Charles, tandis que des miliciens et des Amérindiens embusqués protègent leur repli.
Le gouverneur de la Nouvelle-France, Pierre de Rigaud de Vaudreuil de Cavagnial, arrivé de Beauport avec deux bataillons de miliciens, rassemble ce qu'il reste de l'armée en fuite. Vers midi, les troupes françaises se réfugient au camp de Beauport. À l'ouest de Québec, Bougainville arrive avec des renforts après avoir tenté de s'emparer de la batterie de Samos. Assailli par les bataillons de George Townshend, qui est désormais à la tête de l'armée britannique, il se replie. Dans les heures qui suivent, Vaudreuil, sur l'avis de ses officiers, fuit avec ses hommes au site du fort Jacques-Cartier pendant que Bougainville couvre ses arrières.
Alors que l'armée française est en déroute, les forces présentes dans la ville sont désorganisées. Montcalm meurt de ses blessures le 14 septembre, les provisions suffisent à peine à nourrir la population et plusieurs soldats désertent. Durant ce temps, Townshend rassemble son artillerie. Jean-Baptiste-Nicolas-Roch de Ramezay, commandant de la garnison de la ville, se plie aux conseils de ses officiers et des notables de Québec et livre la cité aux Britanniques le 18 septembre.
Pour la colonie française et ses habitants, la bataille des Plaines d'Abraham est une défaite militaire qui entraîne la perte de la capitale de la Nouvelle-France et annonce le changement de régime qui sera entériné par le traité de Paris de 1763.
Depuis la fin du mois de février 1759, les Britanniques assiègent la ville de Québec, capitale de la Nouvelle-France. Après une tentative infructueuse de débarquement sur la rive de Beauport, Wolfe, conseillé par ses brigadiers, opte pour le site de l'Anse-au-Foulon.
Dans la nuit du 12 au 13 septembre, un premier détachement de soldats britanniques atteint le rivage de l'Anse-au-Foulon. L'endroit est peu défendu et les vigiles prennent les barques britanniques pour un convoi de ravitaillement devant arriver sous peu. Un groupe d'infanterie légère gravit, sans résistance, l'escarpement qui le sépare des plaines d'Abraham. L'arrivée d'un deuxième détachement de soldats entraîne une riposte des défenseurs situés sur les hauteurs.
Au matin, environ 4 500 soldats britanniques sont alignés à l'ouest des fortifications de Québec. Les bataillons de Wolfe sont toutefois harcelés par des francs-tireurs canadiens et amérindiens. Montcalm, surpris par la présence des Britanniques de ce côté de la ville, fait appel aux soldats stationnés dans la baie de Beauport. À leur arrivée, le contingent de réguliers, de miliciens et d'Amérindiens compte approximativement 3 500 hommes. N'attendant pas l'arrivée de Louis-Antoine de Bougainville et de son armée de plus de 2 000 soldats professionnels, Montcalm donne l'ordre de livrer bataille. Il préfère attaquer l'ennemi avant que celui-ci renforce ses positions et amène de nouvelles pièces d'artillerie pour canonner Québec sur son flanc le moins fortifié.
Vers 10 heures, les troupes de Montcalm s'engagent dans une bataille à l'européenne. Alignées sur trois rangs, elles chargent au pas rapide, de façon désordonnée, avant de faire feu sur l'ennemi à peine en vue. En face, les Britanniques attendent que les Français soient à portée de mousquet avant de riposter. Deux salves finement coordonnées suffisent à semer la pagaille au sein de l'armée française, qui rompt les rangs et prend la fuite. Cet engagement décisif dure moins d'une demi-heure. Montcalm est touché durant la retraite tout comme Wolfe, qui meurt non loin du champ de bataille. Une grande part des troupes françaises sont refoulées vers la rivière Saint-Charles, tandis que des miliciens et des Amérindiens embusqués protègent leur repli.
Le gouverneur de la Nouvelle-France, Pierre de Rigaud de Vaudreuil de Cavagnial, arrivé de Beauport avec deux bataillons de miliciens, rassemble ce qu'il reste de l'armée en fuite. Vers midi, les troupes françaises se réfugient au camp de Beauport. À l'ouest de Québec, Bougainville arrive avec des renforts après avoir tenté de s'emparer de la batterie de Samos. Assailli par les bataillons de George Townshend, qui est désormais à la tête de l'armée britannique, il se replie. Dans les heures qui suivent, Vaudreuil, sur l'avis de ses officiers, fuit avec ses hommes au site du fort Jacques-Cartier pendant que Bougainville couvre ses arrières.
Alors que l'armée française est en déroute, les forces présentes dans la ville sont désorganisées. Montcalm meurt de ses blessures le 14 septembre, les provisions suffisent à peine à nourrir la population et plusieurs soldats désertent. Durant ce temps, Townshend rassemble son artillerie. Jean-Baptiste-Nicolas-Roch de Ramezay, commandant de la garnison de la ville, se plie aux conseils de ses officiers et des notables de Québec et livre la cité aux Britanniques le 18 septembre.
Pour la colonie française et ses habitants, la bataille des Plaines d'Abraham est une défaite militaire qui entraîne la perte de la capitale de la Nouvelle-France et annonce le changement de régime qui sera entériné par le traité de Paris de 1763.
Source :
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VOYAGE DU COLUMBO
La descente du premier train de bois équarri conduit par Philemon Wright en 1806 marque le début d’une ère nouvelle dans l’histoire socioéconomique du Québec, soit celle de l’exploitation forestière. Le pin et d’autres essences de la forêt laurentienne deviennent les principaux produits d’exportation du Canada, éclipsant la fourrure qui avait joué ce rôle jusque-là.
Le transport du bois de son site de coupe à son lieu d’utilisation ou d’expédition en empruntant les rivières et le fleuve est une pratique qui remonte à la Nouvelle-France. C’est cependant à l’initiative de Philemon Wright, loyaliste américain fondateur de la ville de Hull, que s’impose ce mode de transport du bois. Baptisé Columbo, le premier train de bois contient des pièces de pin équarri, des planches et des madriers assemblés pour former un radeau. Manœuvré par quatre cageux sous la conduite de Wright, ce train de bois parvient non sans difficulté à franchir les rapides de la rivière des Outaouais, dont ceux du Long-Sault, et ceux de la rivière des Prairies pour accéder au fleuve et parvenir à bon port, à Québec. Le radeau est alors démantelé et les pièces de bois sont chargées à bord de navires à destination de l’Angleterre.
L’exploit de Philemon Wright convainc d’autres entrepreneurs d’adopter ce mode de transport du bois destiné à l’exportation, dans le contexte d’une forte demande en raison du blocus continental imposé à la Grande-Bretagne par l’empereur français Napoléon Bonaparte. Le voyage du train de bois Columbo en 1806 contribue ainsi à l’essor de l’exploitation forestière dans l’Outaouais, qui sera le moteur économique de cette région durant la majeure partie du XIXe siècle.
Le transport du bois de son site de coupe à son lieu d’utilisation ou d’expédition en empruntant les rivières et le fleuve est une pratique qui remonte à la Nouvelle-France. C’est cependant à l’initiative de Philemon Wright, loyaliste américain fondateur de la ville de Hull, que s’impose ce mode de transport du bois. Baptisé Columbo, le premier train de bois contient des pièces de pin équarri, des planches et des madriers assemblés pour former un radeau. Manœuvré par quatre cageux sous la conduite de Wright, ce train de bois parvient non sans difficulté à franchir les rapides de la rivière des Outaouais, dont ceux du Long-Sault, et ceux de la rivière des Prairies pour accéder au fleuve et parvenir à bon port, à Québec. Le radeau est alors démantelé et les pièces de bois sont chargées à bord de navires à destination de l’Angleterre.
L’exploit de Philemon Wright convainc d’autres entrepreneurs d’adopter ce mode de transport du bois destiné à l’exportation, dans le contexte d’une forte demande en raison du blocus continental imposé à la Grande-Bretagne par l’empereur français Napoléon Bonaparte. Le voyage du train de bois Columbo en 1806 contribue ainsi à l’essor de l’exploitation forestière dans l’Outaouais, qui sera le moteur économique de cette région durant la majeure partie du XIXe siècle.
Le voyage du Columbo, premier train de bois de Philemon Wright a été désigné événement historique le 26 octobre 2023.
Source : Conseil du patrimoine culturel
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Mise en service de l'«Accommodation».
Le 19 août 1809, le bateau à vapeur Accommodation est lancé du chantier d'Hart Logan juste à côté de la brasserie de John Molson (1763-1836). L'Accommodation devient le premier bateau à propulsion mécanique à naviguer sur le fleuve Saint-Laurent.
Sa construction commence en janvier 1809. John Bruce, constructeur de bateau, John Jackson, ingénieur, ainsi que l'ébéniste John Kay s'associent pour construire ce bateau à vapeur. Des coûts élevés forcent John Kay à se retirer de l'aventure dès le 22 mars 1809. Le brasseur John Molson le remplace le 6 juin 1809. Les composantes de la machine à vapeur de six chevaux-vapeur, coulées aux Forges du Saint-Maurice ont été usinées par George Platt à son atelier montréalais. Plusieurs Montréalais participent à sa construction : François Corbeil, William Boyce, Robert Pollock, William Griffin, Louis Tavernier pour n'en mentionner que quelques-uns et même un Québécois, John Goudie (1775-1824).
Le lancement de l'Accommodation, contrairement aux traditions maritimes, a été très discret. Les journaux n'en ont pas parlé. On ne sait pas quelles personnalités étaient présentes. Il faut dire que le navire n'était pas très long, seulement 25,9 mètres pour une largeur d'au plus 4,5 mètres. Il pouvait recevoir près de vingt passagers en cabine et probablement une petite cargaison.
Le voyage inaugural vers Québec s'effectue sur quatre jours entre le 1er et le 4 novembre 1809. Ainsi, en 66 heures, l'Accommodation rallia Québec. Ce premier voyage demeure lent même en tenant compte du fait que le vapeur est resté ancré plus de 30 heures après son escale à Trois-Rivières. Quoi qu'il en soit, ce premier voyage marque le début d'une nouvelle ère pour le transport maritime au Canada.
La première saison de navigation a été très courte, car, dès la fin novembre, il a fallu penser à mettre le navire en hivernage. Rapidement, Molson prend le contrôle de l'aventure. Jackson est alors remplacé comme ingénieur-mécanicien par James Clark. De plus, en novembre 1810, John Bruce, employé par les Molson comme capitaine, se décide à céder ses parts dans l'entreprise Molson pour près de 28 livres.
L'Accommodation subit une importante refonte au cours de l'année 1810 dans le but d'améliorer ses performances. Malheureusement, tous ces travaux ne régleront rien : l'Accommodation reste un navire poussif. Le 5 juin 1810, le navire entreprend sa seconde saison, qui se termine au début d'octobre. À la même époque, John Molson comprend les défauts de son navire et commence à penser à le remplacer. Il rencontre l'inventeur et promoteur Robert Fulton à New York à cet effet à la fin de l'été 1810. Puis, il se rend en Angleterre afin de rencontrer James Watt, l'inventeur du moteur à double action, pour acquérir un moteur vraiment performant pour son nouveau navire, le Swiftsure.
L'Accommodation effectue, en 1810, huit ou neuf aller-retour Montréal-Québec. Les départs sont si aléatoires que Molson craint d'annoncer les départs dans les journaux. Il a recours aux services du crieur public A. Kollmyer pour annoncer les départs à la dernière minute. Les avis sont partagés quant à la qualité du service; tous déplorent le manque de puissance du moteur. Lors de son passage sur l'Accomodation en octobre 1810, Samuel Bridge constate que la fumée dégagée par le moteur est intolérable. Par contre, messieurs les voyageurs Tudor Hall, Pilgrim et Tuzo sont enchantés par la qualité de l'hébergement et des divertissements offerts à bord. De son côté, William Riddell ne se gêne pas pour dénoncer un certain manque de classe et la mauvaise construction du vapeur.
À la fin de la saison 1810, l'Accommodation est conduit à ses quartiers d'hiver dans les îles de Boucherville. Le bateau disparaît des livres de compte de la compagnie en janvier 1811. Malgré les pertes encourues par Molson, l'expérience acquise avec l'Accommodation se révèle capitale pour la mécanisation de l'industrie canadienne.
Sa construction commence en janvier 1809. John Bruce, constructeur de bateau, John Jackson, ingénieur, ainsi que l'ébéniste John Kay s'associent pour construire ce bateau à vapeur. Des coûts élevés forcent John Kay à se retirer de l'aventure dès le 22 mars 1809. Le brasseur John Molson le remplace le 6 juin 1809. Les composantes de la machine à vapeur de six chevaux-vapeur, coulées aux Forges du Saint-Maurice ont été usinées par George Platt à son atelier montréalais. Plusieurs Montréalais participent à sa construction : François Corbeil, William Boyce, Robert Pollock, William Griffin, Louis Tavernier pour n'en mentionner que quelques-uns et même un Québécois, John Goudie (1775-1824).
Le lancement de l'Accommodation, contrairement aux traditions maritimes, a été très discret. Les journaux n'en ont pas parlé. On ne sait pas quelles personnalités étaient présentes. Il faut dire que le navire n'était pas très long, seulement 25,9 mètres pour une largeur d'au plus 4,5 mètres. Il pouvait recevoir près de vingt passagers en cabine et probablement une petite cargaison.
Le voyage inaugural vers Québec s'effectue sur quatre jours entre le 1er et le 4 novembre 1809. Ainsi, en 66 heures, l'Accommodation rallia Québec. Ce premier voyage demeure lent même en tenant compte du fait que le vapeur est resté ancré plus de 30 heures après son escale à Trois-Rivières. Quoi qu'il en soit, ce premier voyage marque le début d'une nouvelle ère pour le transport maritime au Canada.
La première saison de navigation a été très courte, car, dès la fin novembre, il a fallu penser à mettre le navire en hivernage. Rapidement, Molson prend le contrôle de l'aventure. Jackson est alors remplacé comme ingénieur-mécanicien par James Clark. De plus, en novembre 1810, John Bruce, employé par les Molson comme capitaine, se décide à céder ses parts dans l'entreprise Molson pour près de 28 livres.
L'Accommodation subit une importante refonte au cours de l'année 1810 dans le but d'améliorer ses performances. Malheureusement, tous ces travaux ne régleront rien : l'Accommodation reste un navire poussif. Le 5 juin 1810, le navire entreprend sa seconde saison, qui se termine au début d'octobre. À la même époque, John Molson comprend les défauts de son navire et commence à penser à le remplacer. Il rencontre l'inventeur et promoteur Robert Fulton à New York à cet effet à la fin de l'été 1810. Puis, il se rend en Angleterre afin de rencontrer James Watt, l'inventeur du moteur à double action, pour acquérir un moteur vraiment performant pour son nouveau navire, le Swiftsure.
L'Accommodation effectue, en 1810, huit ou neuf aller-retour Montréal-Québec. Les départs sont si aléatoires que Molson craint d'annoncer les départs dans les journaux. Il a recours aux services du crieur public A. Kollmyer pour annoncer les départs à la dernière minute. Les avis sont partagés quant à la qualité du service; tous déplorent le manque de puissance du moteur. Lors de son passage sur l'Accomodation en octobre 1810, Samuel Bridge constate que la fumée dégagée par le moteur est intolérable. Par contre, messieurs les voyageurs Tudor Hall, Pilgrim et Tuzo sont enchantés par la qualité de l'hébergement et des divertissements offerts à bord. De son côté, William Riddell ne se gêne pas pour dénoncer un certain manque de classe et la mauvaise construction du vapeur.
À la fin de la saison 1810, l'Accommodation est conduit à ses quartiers d'hiver dans les îles de Boucherville. Le bateau disparaît des livres de compte de la compagnie en janvier 1811. Malgré les pertes encourues par Molson, l'expérience acquise avec l'Accommodation se révèle capitale pour la mécanisation de l'industrie canadienne.
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Fondation de la Banque de Montréal
La Banque de Montréal est créée le 3 novembre 1817. Sa première succursale se trouve sur la rue Saint-Paul à Montréal. Société par actions à responsabilité limitée, la Banque de Montréal compte 289 associés au moment de sa fondation. Austin Cuvillier, George Moffatt, John Richardson et James Leslie font, notamment, partie des premiers fondateurs. La Banque obtient une charte émise par la province du Bas-Canada en 1822.
Dès sa fondation, la Banque de Montréal se positionne comme un acteur économique important dans la colonie. En plus d'être un lieu sûr pour entreposer des fonds, elle consent des prêts commerciaux et finance le commerce outre-mer. La Banque favorise aussi le développement commercial et industriel ainsi que la colonisation avec le financement de grands projets, telles l'ouverture des canaux pour la navigation et la construction du chemin de fer transcontinental. Plus grande institution financière du pays, la Banque de Montréal fait office de banque centrale à partir de 1863, et ce, jusqu'à la fondation de la Banque du Canada en 1935. Depuis 1893, elle est également l'agent financier du gouvernement canadien en Angleterre.
La croissance de la Banque de Montréal est, entre autres, liée aux nombreuses fusions avec d'autres banques, comme celles avec la Banque d'Échange de Yarmouth (1903), avec la Banque du Peuple d'Halifax (1905), avec la Banque de l'Amérique Britannique du Nord (1918), avec la Banque des Marchands du Canada (1922) et avec la Harris Bankcorp aux États-Unis (1984). Plusieurs hommes d'affaires occupent le poste de président de la Banque, comme Peter McGill, de 1834 à 1860, George Alexander Drummond, de 1905 à 1910, et Richard B. Angus, de 1910 à 1913.
Dans les années 1990, l'assouplissement de la réglementation concernant les banques permet à la Banque de Montréal de diversifier ses activités. Elle offre ainsi de nouveaux services, dont ceux des valeurs mobilières et de l'assurance. Elle est aussi la première banque canadienne à s'inscrire à la cote officielle à la bourse de New York en 1994. En 2007, la Banque de Montréal compte 1300 succursales au Canada et à l'étranger, fournit à sa clientèle un service bancaire électronique et déclare des actifs de 367 milliards de dollars. La Banque de Montréal possède plusieurs sociétés, regroupées sous l'appellation BMO Groupe financier.
Dès sa fondation, la Banque de Montréal se positionne comme un acteur économique important dans la colonie. En plus d'être un lieu sûr pour entreposer des fonds, elle consent des prêts commerciaux et finance le commerce outre-mer. La Banque favorise aussi le développement commercial et industriel ainsi que la colonisation avec le financement de grands projets, telles l'ouverture des canaux pour la navigation et la construction du chemin de fer transcontinental. Plus grande institution financière du pays, la Banque de Montréal fait office de banque centrale à partir de 1863, et ce, jusqu'à la fondation de la Banque du Canada en 1935. Depuis 1893, elle est également l'agent financier du gouvernement canadien en Angleterre.
La croissance de la Banque de Montréal est, entre autres, liée aux nombreuses fusions avec d'autres banques, comme celles avec la Banque d'Échange de Yarmouth (1903), avec la Banque du Peuple d'Halifax (1905), avec la Banque de l'Amérique Britannique du Nord (1918), avec la Banque des Marchands du Canada (1922) et avec la Harris Bankcorp aux États-Unis (1984). Plusieurs hommes d'affaires occupent le poste de président de la Banque, comme Peter McGill, de 1834 à 1860, George Alexander Drummond, de 1905 à 1910, et Richard B. Angus, de 1910 à 1913.
Dans les années 1990, l'assouplissement de la réglementation concernant les banques permet à la Banque de Montréal de diversifier ses activités. Elle offre ainsi de nouveaux services, dont ceux des valeurs mobilières et de l'assurance. Elle est aussi la première banque canadienne à s'inscrire à la cote officielle à la bourse de New York en 1994. En 2007, la Banque de Montréal compte 1300 succursales au Canada et à l'étranger, fournit à sa clientèle un service bancaire électronique et déclare des actifs de 367 milliards de dollars. La Banque de Montréal possède plusieurs sociétés, regroupées sous l'appellation BMO Groupe financier.
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Fondation de la Banque de Québec
La Banque de Québec est fondée à Québec, en 1818. Quatre ans plus tard, elle devient la seconde banque de la province à obtenir une charte du gouvernement britannique. La banque est créée pour financer le commerce du bois, alors le secteur économique le mieux développé au Bas-Canada, particulièrement le long de la rivière Outaouais et du fleuve Saint-Laurent. Ses bureaux se situent sur la rue Saint-Pierre, à Québec.
La diminution du commerce du bois à la fin du XXe siècle, et la lenteur des administrateurs de la Banque de Québec à exploiter d'autres sources de capitaux, font prendre beaucoup de retard à l'institution financière par rapport aux autres banques canadiennes. Les dirigeants de la Banque de Québec décident tardivement d'exploiter le marché national. Ils se butent alors à une zone saturée et n'arrivent pas à trouver suffisamment de nouveaux épargnants. La baisse importante du commerce dans la région de Québec durant la Première Guerre mondiale porte un coup fatal à la banque, qui doit trouver un moyen de sauver ses capitaux. En 1917, elle fusionne avec la Banque Royale du Canada. Cette institution renforce ainsi sa présence dans la région de Québec.
La diminution du commerce du bois à la fin du XXe siècle, et la lenteur des administrateurs de la Banque de Québec à exploiter d'autres sources de capitaux, font prendre beaucoup de retard à l'institution financière par rapport aux autres banques canadiennes. Les dirigeants de la Banque de Québec décident tardivement d'exploiter le marché national. Ils se butent alors à une zone saturée et n'arrivent pas à trouver suffisamment de nouveaux épargnants. La baisse importante du commerce dans la région de Québec durant la Première Guerre mondiale porte un coup fatal à la banque, qui doit trouver un moyen de sauver ses capitaux. En 1917, elle fusionne avec la Banque Royale du Canada. Cette institution renforce ainsi sa présence dans la région de Québec.
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Inauguration du canal de Lachine
Le canal de Lachine est inauguré le 24 août 1824 et ouvert à la navigation l'année suivante. Traversant le sud-ouest de Montréal, du lac Saint-Louis jusqu'au Vieux-Port, il permet de contourner les rapides de Lachine.
Depuis les premiers efforts de peuplement européen dans la vallée du Saint-Laurent, ces rapides constituent une barrière naturelle à la navigation. Ils sont considérés comme un obstacle au développement économique et à la pénétration au cœur du continent nord-américain. Seul un long portage permet de les contourner.
En 1819, des hommes d'affaires anglophones de Montréal se regroupent pour former la Compagnie des propriétaires du canal de Lachine. Dirigée par John Richardson, la société embauche l'ingénieur britannique Thomas Burnett. En 1821, l'entreprise est contrainte de céder la responsabilité des travaux au gouvernement bas-canadien puisqu'elle n'a pas été capable de lever les fonds nécessaires. Le gouvernement forme alors un organisme pour mener à bien le projet. La construction du canal de Lachine est financée en grande partie par une subvention impériale. Les travaux sont inaugurés le 17 juillet 1821 et se terminent en 1826. Le canal est néanmoins ouvert au trafic maritime dès 1825.
Parcourant une distance de 13,4 kilomètres, le canal a une largeur de 14,6 mètres et une profondeur de 1,4 mètre. À l'époque, seuls les voiliers de petites dimensions peuvent s'y aventurer et franchir les sept écluses sur son trajet étroit. L'ouverture du canal de Lachine accentue le rôle de Montréal comme plaque tournante des échanges en Amérique du Nord et lieu de rencontre du commerce transatlantique et de la navigation intérieure. Pour répondre à la croissance du trafic, le canal est rénové à deux reprises. De 1843 à 1848, son gabarit est doublé à 37 mètres de largeur et 2,8 mètres de profondeur pour rendre l'accès possible aux navires à vapeur. Ce chantier donne lieu à un conflit ouvrier important. L'agrandissement permet de capter de l'énergie hydraulique pouvant faire tourner la machinerie des usines à proximité des écluses. Beaucoup plus ambitieuse, la seconde phase de réfection se tient de 1874 à 1885 et porte les dimensions de la voie navigable à leurs niveaux actuels, soit une largeur 45 mètres et une profondeur moyenne de 4,3 mètres.
Plus qu'une simple voie navigable, le canal de Lachine crée un corridor industriel et contribue à l'urbanisation du sud-ouest de Montréal. Le canal attire des sociétés d'envergure dans la manutention des matières premières (blé, charbon, bois), la fabrication, l'entreposage et la navigation. Son rôle stratégique est renforcé par les liens étroits avec le transport ferroviaire dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
Dans les années 1950 et 1960, le canal est de moins en moins utilisé. La taille des navires augmente alors que le gabarit du canal ne peut être élargi. Les manufacturiers, attirés par les opportunités du camionnage, vont progressivement s'établir en bordure des axes autoroutiers. À partir de 1959, la Voie maritime, avec ses écluses de 223 mètres et sa profondeur de 9,1 mètres, permet le contournement des rapides de Lachine par un lien fluvial plus moderne sur la rive sud. Le canal demeure d'abord ouvert pour une poignée entreprises, mais le secteur se désindustrialise. La navigation y cesse le 30 novembre 1970. Dans les décennies suivantes, les établissements industriels sont démolis ou convertis en résidences et bureaux. Depuis 1978, le canal de Lachine est géré par Parcs Canada et transformé en parc linéaire. Le 18 mai 2002, il est rouvert à la navigation récréotouristique.
La construction du canal de Lachine permet de développer la navigation du Saint-Laurent en amont de Montréal. Elle contribue par la suite à l'industrialisation de la métropole.
Depuis les premiers efforts de peuplement européen dans la vallée du Saint-Laurent, ces rapides constituent une barrière naturelle à la navigation. Ils sont considérés comme un obstacle au développement économique et à la pénétration au cœur du continent nord-américain. Seul un long portage permet de les contourner.
En 1819, des hommes d'affaires anglophones de Montréal se regroupent pour former la Compagnie des propriétaires du canal de Lachine. Dirigée par John Richardson, la société embauche l'ingénieur britannique Thomas Burnett. En 1821, l'entreprise est contrainte de céder la responsabilité des travaux au gouvernement bas-canadien puisqu'elle n'a pas été capable de lever les fonds nécessaires. Le gouvernement forme alors un organisme pour mener à bien le projet. La construction du canal de Lachine est financée en grande partie par une subvention impériale. Les travaux sont inaugurés le 17 juillet 1821 et se terminent en 1826. Le canal est néanmoins ouvert au trafic maritime dès 1825.
Parcourant une distance de 13,4 kilomètres, le canal a une largeur de 14,6 mètres et une profondeur de 1,4 mètre. À l'époque, seuls les voiliers de petites dimensions peuvent s'y aventurer et franchir les sept écluses sur son trajet étroit. L'ouverture du canal de Lachine accentue le rôle de Montréal comme plaque tournante des échanges en Amérique du Nord et lieu de rencontre du commerce transatlantique et de la navigation intérieure. Pour répondre à la croissance du trafic, le canal est rénové à deux reprises. De 1843 à 1848, son gabarit est doublé à 37 mètres de largeur et 2,8 mètres de profondeur pour rendre l'accès possible aux navires à vapeur. Ce chantier donne lieu à un conflit ouvrier important. L'agrandissement permet de capter de l'énergie hydraulique pouvant faire tourner la machinerie des usines à proximité des écluses. Beaucoup plus ambitieuse, la seconde phase de réfection se tient de 1874 à 1885 et porte les dimensions de la voie navigable à leurs niveaux actuels, soit une largeur 45 mètres et une profondeur moyenne de 4,3 mètres.
Plus qu'une simple voie navigable, le canal de Lachine crée un corridor industriel et contribue à l'urbanisation du sud-ouest de Montréal. Le canal attire des sociétés d'envergure dans la manutention des matières premières (blé, charbon, bois), la fabrication, l'entreposage et la navigation. Son rôle stratégique est renforcé par les liens étroits avec le transport ferroviaire dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
Dans les années 1950 et 1960, le canal est de moins en moins utilisé. La taille des navires augmente alors que le gabarit du canal ne peut être élargi. Les manufacturiers, attirés par les opportunités du camionnage, vont progressivement s'établir en bordure des axes autoroutiers. À partir de 1959, la Voie maritime, avec ses écluses de 223 mètres et sa profondeur de 9,1 mètres, permet le contournement des rapides de Lachine par un lien fluvial plus moderne sur la rive sud. Le canal demeure d'abord ouvert pour une poignée entreprises, mais le secteur se désindustrialise. La navigation y cesse le 30 novembre 1970. Dans les décennies suivantes, les établissements industriels sont démolis ou convertis en résidences et bureaux. Depuis 1978, le canal de Lachine est géré par Parcs Canada et transformé en parc linéaire. Le 18 mai 2002, il est rouvert à la navigation récréotouristique.
La construction du canal de Lachine permet de développer la navigation du Saint-Laurent en amont de Montréal. Elle contribue par la suite à l'industrialisation de la métropole.
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Première séance du Conseil municipal de Montréal
La première séance du Conseil municipal de la Ville de Montréal a lieu le 5 juin 1833 dans le Palais de justice.
Des pressions sont exercées concurremment par le Parti patriote et les Tories pour doter Montréal d'institutions politiques électives qui mettraient fin au régime des juges de paix, en place depuis 1764. L'Acte pour incorporer la Cité de Montréal est sanctionné le 5 juin 1832 et entre en vigueur le 1er mai 1833. La charte est valable pour une durée de trois ans.
Le territoire de la municipalité est divisé en huit quartiers, deux pour la vieille ville (Est, Ouest) et six pour les faubourgs (Sainte-Anne, Saint-Joseph, Saint-Antoine, Saint-Laurent, Saint-Louis et Sainte-Marie). Chacun de ces quartiers est représenté par deux conseillers ayant un mandat de deux ans. La moitié du Conseil est renouvelée chaque année. Les élections municipales sont fixées le premier lundi de juin. Quant au maire, il est choisi par et parmi les conseillers élus, lors de la première séance du Conseil municipal.
De premières élections sont organisées le 3 juin 1833. Le droit de vote est réservé aux propriétaires masculins de plus de 21 ans qui résident à Montréal depuis au moins un an avant la tenue des élections. Le nombre d'électeurs ne correspond donc qu'au cinquième de la population masculine recensée dans la ville. Tous les conseillers sont élus sans opposition, sauf dans le quartier Sainte-Anne où quatre candidats s'affrontent.
Les seize élus, neuf anglophones et sept francophones, ont un profil socioéconomique commun. Ils émanent en grande partie du milieu des affaires et des professions libérales. À la première séance du Conseil municipal, le 5 juin 1833, les conseillers s'entendent à l'unanimité pour nommer Jacques Viger maire de Montréal. Inspecteur des chemins depuis 1813, Viger à une connaissance inégalée de la situation de la ville. En 1825, c'est d'ailleurs lui qui a fait le recensement des habitants de l'île de Montréal avec Louis Guy.
Le Conseil municipal est responsable de la gestion quotidienne de la ville et peut adopter des règlements à cet effet. Comme les juges de paix le faisaient auparavant, il gère le budget, planifie et fait réaliser des travaux de voirie, contrôle les marchés publics, dirige les services de sécurité et règlemente l'hygiène publique. Il peut exproprier et emprunter pour mener à bien des projets d'infrastructures.
La charte n'est pas renouvelée en 1836 parce que, à cause des troubles politiques au Bas-Canada, le Parlement ne siège pas. Le gouvernement britannique rend donc le pouvoir aux juges de paix. L'autonomie de la Ville de Montréal est acquise seulement en 1840 quand une nouvelle charte municipale est octroyée. Sous le régime de la première charte, les conseillers se concentrent surtout sur la mise en place des structures de fonctionnement de la municipalité. On leur doit également deux réalisations : la création des armoiries de la Ville et le début du drainage des faubourgs pour y faire du lotissement.
La première séance du Conseil municipal de Montréal s'inscrit dans le processus de naissance de la démocratie municipale au Québec.
Des pressions sont exercées concurremment par le Parti patriote et les Tories pour doter Montréal d'institutions politiques électives qui mettraient fin au régime des juges de paix, en place depuis 1764. L'Acte pour incorporer la Cité de Montréal est sanctionné le 5 juin 1832 et entre en vigueur le 1er mai 1833. La charte est valable pour une durée de trois ans.
Le territoire de la municipalité est divisé en huit quartiers, deux pour la vieille ville (Est, Ouest) et six pour les faubourgs (Sainte-Anne, Saint-Joseph, Saint-Antoine, Saint-Laurent, Saint-Louis et Sainte-Marie). Chacun de ces quartiers est représenté par deux conseillers ayant un mandat de deux ans. La moitié du Conseil est renouvelée chaque année. Les élections municipales sont fixées le premier lundi de juin. Quant au maire, il est choisi par et parmi les conseillers élus, lors de la première séance du Conseil municipal.
De premières élections sont organisées le 3 juin 1833. Le droit de vote est réservé aux propriétaires masculins de plus de 21 ans qui résident à Montréal depuis au moins un an avant la tenue des élections. Le nombre d'électeurs ne correspond donc qu'au cinquième de la population masculine recensée dans la ville. Tous les conseillers sont élus sans opposition, sauf dans le quartier Sainte-Anne où quatre candidats s'affrontent.
Les seize élus, neuf anglophones et sept francophones, ont un profil socioéconomique commun. Ils émanent en grande partie du milieu des affaires et des professions libérales. À la première séance du Conseil municipal, le 5 juin 1833, les conseillers s'entendent à l'unanimité pour nommer Jacques Viger maire de Montréal. Inspecteur des chemins depuis 1813, Viger à une connaissance inégalée de la situation de la ville. En 1825, c'est d'ailleurs lui qui a fait le recensement des habitants de l'île de Montréal avec Louis Guy.
Le Conseil municipal est responsable de la gestion quotidienne de la ville et peut adopter des règlements à cet effet. Comme les juges de paix le faisaient auparavant, il gère le budget, planifie et fait réaliser des travaux de voirie, contrôle les marchés publics, dirige les services de sécurité et règlemente l'hygiène publique. Il peut exproprier et emprunter pour mener à bien des projets d'infrastructures.
La charte n'est pas renouvelée en 1836 parce que, à cause des troubles politiques au Bas-Canada, le Parlement ne siège pas. Le gouvernement britannique rend donc le pouvoir aux juges de paix. L'autonomie de la Ville de Montréal est acquise seulement en 1840 quand une nouvelle charte municipale est octroyée. Sous le régime de la première charte, les conseillers se concentrent surtout sur la mise en place des structures de fonctionnement de la municipalité. On leur doit également deux réalisations : la création des armoiries de la Ville et le début du drainage des faubourgs pour y faire du lotissement.
La première séance du Conseil municipal de Montréal s'inscrit dans le processus de naissance de la démocratie municipale au Québec.
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BANQUET DE LA SAINT-JEAN
La fête chrétienne de la Saint-Jean-Baptiste est célébrée au Québec depuis l’époque de la Nouvelle-France. Elle coïncide avec le solstice d’été, le jour le plus long de l’année, qui est souligné notamment par des feux de joie. Ce n’est toutefois qu’à compter de 1834 que cette fête calendaire revêt une dimension identitaire.
Le premier banquet de la fête de la Saint-Jean-Baptiste est organisé à Montréal le 24 juin 1834 à l’initiative de Ludger Duvernay. Ce dernier est propriétaire du journal La Minerve et président de la société « Aide-toi, le Ciel t’aidera », l’ancêtre de la Société Saint-Jean-Baptiste. Duvernay souhaite alors faire de la Saint-Jean-Baptiste une fête nationale annuelle. Le banquet de 1834 comprend un défilé, de la musique, des chansons et des discours à saveur patriotique prononcés durant le repas communautaire en plein air réunissant une soixantaine de notables. Il constitue la première manifestation d’une série presque continue de gestes qui ont été posés le 24 juin pour célébrer la fierté nationale québécoise.
Interrompues en 1837 et en 1838 lors des rébellions des patriotes contre la Couronne britannique, qui force Ludger Duvernay à l’exil aux États-Unis, les célébrations de la Saint-Jean-Baptiste reprennent à Québec en 1842 et à Montréal en 1843. Elles s’étendent ensuite à l’ensemble de la province. Au fil des années, la Saint-Jean-Baptiste sera un moment privilégié de commémorations historiques ainsi qu’un prétexte à la création de plusieurs œuvres artistiques. D’abord la fête des Canadiens français, elle deviendra officiellement la fête nationale du Québec en 1977.
Le premier banquet de la fête de la Saint-Jean-Baptiste est organisé à Montréal le 24 juin 1834 à l’initiative de Ludger Duvernay. Ce dernier est propriétaire du journal La Minerve et président de la société « Aide-toi, le Ciel t’aidera », l’ancêtre de la Société Saint-Jean-Baptiste. Duvernay souhaite alors faire de la Saint-Jean-Baptiste une fête nationale annuelle. Le banquet de 1834 comprend un défilé, de la musique, des chansons et des discours à saveur patriotique prononcés durant le repas communautaire en plein air réunissant une soixantaine de notables. Il constitue la première manifestation d’une série presque continue de gestes qui ont été posés le 24 juin pour célébrer la fierté nationale québécoise.
Interrompues en 1837 et en 1838 lors des rébellions des patriotes contre la Couronne britannique, qui force Ludger Duvernay à l’exil aux États-Unis, les célébrations de la Saint-Jean-Baptiste reprennent à Québec en 1842 et à Montréal en 1843. Elles s’étendent ensuite à l’ensemble de la province. Au fil des années, la Saint-Jean-Baptiste sera un moment privilégié de commémorations historiques ainsi qu’un prétexte à la création de plusieurs œuvres artistiques. D’abord la fête des Canadiens français, elle deviendra officiellement la fête nationale du Québec en 1977.
Le banquet de la fête de la Saint-Jean-Baptiste de 1834 a été désigné événement historique le 26 octobre 2023
Source : Conseil du patrimoine culturel
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Rébellions des patriotes du Bas-Canada
Les rébellions de 1837-1838 au Bas-Canada sont des soulèvements armés qui opposent les patriotes à l'armée britannique, renforcée de volontaires loyaux. Cet événement constitue l'aboutissement de la crise politique née du désir du Parti patriote, dirigé par Louis-Joseph Papineau, de réformer le système de gouvernement du Bas-Canada.
Au printemps 1837, à la suite de l'adoption par le Parlement britannique des résolutions Russell, qui rejettent définitivement les réformes proposées par la Chambre d'assemblée du Bas-Canada, les moyens constitutionnels de réformer les institutions politiques de la colonie semblent épuisés. Pour tenter de dénouer l'impasse et se protéger les uns des autres, les patriotes et les bureaucrates font provision d'armes. Le pouvoir colonial, fort de l'appui de l'évêque de Montréal, mobilise l'armée et interdit les assemblées dites séditieuses, mais plusieurs auront lieu pendant l'été et l'automne. Dans un climat de violence croissant, le premier affrontement d'importance éclate à Montréal le 6 novembre 1837 entre les Fils de la liberté, une association politique et paramilitaire regroupant de jeunes patriotes, et le Doric Club, une association de loyaux radicaux.
Afin de prévenir l'insurrection appréhendée, le gouvernement colonial lance des mandats d'arrestation contre 26 dirigeants patriotes, accusés de haute trahison. Pour faciliter leur capture et écraser un éventuel soulèvement armé, le commandant britannique, John Colborne, dépêche ses troupes dans les comtés de Richelieu et de Deux-Montagnes. Les patriotes affrontent les troupes coloniales et remportent la bataille de Saint-Denis, mais sont défaits à Saint-Charles, à Saint-Eustache et à Moore's Corner. Entre-temps, la loi martiale est proclamée dans le district de Montréal. Des centaines de patriotes sont emprisonnés, tandis que d'autres se réfugient aux États-Unis. En guise de représailles, les volontaires loyaux exercent une importante répression dans les villages qui se sont soulevés.
Pour faire le point, les chefs patriotes exilés aux États-Unis se réunissent à Middlebury, dans l'État du Vermont, le 2 janvier 1838. Sous la direction de Robert Nelson, ils conviennent de s'emparer du Bas-Canada par les armes. Louis-Joseph Papineau, qui prône la modération, est écarté de la chefferie du groupe. Le 28 février, les patriotes exilés proclament la république du Bas-Canada à Caldwell's Manor. Au cours des mois qui suivent, Nelson fonde une association militaire secrète, les Frères chasseurs, et recrute des combattants.
En mai 1838, John George Lambton (lord Durham), nommé gouverneur en chef des colonies de l'Amérique du Nord britannique, arrive à Québec pour enquêter sur les rébellions et proposer des solutions à la crise politique des Canadas. Il fait déporter 8 chefs patriotes aux Bermudes et interdit le retour au pays de 16 autres exilés aux États-Unis, dont Papineau.
Au mois de novembre 1838, les Frères chasseurs lancent leur offensive, qui est coordonnée avec celle des rebelles du Haut-Canada. Le plan d'attaque s'avère toutefois trop ambitieux pour être réalisé. Désorganisés et mal approvisionnés, les Frères chasseurs dirigés par Nelson sont mis en déroute par les volontaires loyaux pendant les batailles de Lacolle et d'Odelltown. La répression qui suit l'épisode insurrectionnel de 1838 est tout aussi sévère que celle de 1837. Des maisons et des fermes sont pillées et incendiées, des centaines de patriotes sont emprisonnés, 58 sont déportés en Australie et 12 sont exécutés.
Lord Durham dépose son rapport à Londres en 1839. Il propose l'union législative du Haut et du Bas-Canada en une seule province, l'assimilation des Canadiens et l'octroi de la responsabilité ministérielle. L'Acte d'union, qui est inspiré du Rapport Durham, est adopté par le Parlement britannique en 1840 et est mis en vigueur l'année suivante.
Au printemps 1837, à la suite de l'adoption par le Parlement britannique des résolutions Russell, qui rejettent définitivement les réformes proposées par la Chambre d'assemblée du Bas-Canada, les moyens constitutionnels de réformer les institutions politiques de la colonie semblent épuisés. Pour tenter de dénouer l'impasse et se protéger les uns des autres, les patriotes et les bureaucrates font provision d'armes. Le pouvoir colonial, fort de l'appui de l'évêque de Montréal, mobilise l'armée et interdit les assemblées dites séditieuses, mais plusieurs auront lieu pendant l'été et l'automne. Dans un climat de violence croissant, le premier affrontement d'importance éclate à Montréal le 6 novembre 1837 entre les Fils de la liberté, une association politique et paramilitaire regroupant de jeunes patriotes, et le Doric Club, une association de loyaux radicaux.
Afin de prévenir l'insurrection appréhendée, le gouvernement colonial lance des mandats d'arrestation contre 26 dirigeants patriotes, accusés de haute trahison. Pour faciliter leur capture et écraser un éventuel soulèvement armé, le commandant britannique, John Colborne, dépêche ses troupes dans les comtés de Richelieu et de Deux-Montagnes. Les patriotes affrontent les troupes coloniales et remportent la bataille de Saint-Denis, mais sont défaits à Saint-Charles, à Saint-Eustache et à Moore's Corner. Entre-temps, la loi martiale est proclamée dans le district de Montréal. Des centaines de patriotes sont emprisonnés, tandis que d'autres se réfugient aux États-Unis. En guise de représailles, les volontaires loyaux exercent une importante répression dans les villages qui se sont soulevés.
Pour faire le point, les chefs patriotes exilés aux États-Unis se réunissent à Middlebury, dans l'État du Vermont, le 2 janvier 1838. Sous la direction de Robert Nelson, ils conviennent de s'emparer du Bas-Canada par les armes. Louis-Joseph Papineau, qui prône la modération, est écarté de la chefferie du groupe. Le 28 février, les patriotes exilés proclament la république du Bas-Canada à Caldwell's Manor. Au cours des mois qui suivent, Nelson fonde une association militaire secrète, les Frères chasseurs, et recrute des combattants.
En mai 1838, John George Lambton (lord Durham), nommé gouverneur en chef des colonies de l'Amérique du Nord britannique, arrive à Québec pour enquêter sur les rébellions et proposer des solutions à la crise politique des Canadas. Il fait déporter 8 chefs patriotes aux Bermudes et interdit le retour au pays de 16 autres exilés aux États-Unis, dont Papineau.
Au mois de novembre 1838, les Frères chasseurs lancent leur offensive, qui est coordonnée avec celle des rebelles du Haut-Canada. Le plan d'attaque s'avère toutefois trop ambitieux pour être réalisé. Désorganisés et mal approvisionnés, les Frères chasseurs dirigés par Nelson sont mis en déroute par les volontaires loyaux pendant les batailles de Lacolle et d'Odelltown. La répression qui suit l'épisode insurrectionnel de 1838 est tout aussi sévère que celle de 1837. Des maisons et des fermes sont pillées et incendiées, des centaines de patriotes sont emprisonnés, 58 sont déportés en Australie et 12 sont exécutés.
Lord Durham dépose son rapport à Londres en 1839. Il propose l'union législative du Haut et du Bas-Canada en une seule province, l'assimilation des Canadiens et l'octroi de la responsabilité ministérielle. L'Acte d'union, qui est inspiré du Rapport Durham, est adopté par le Parlement britannique en 1840 et est mis en vigueur l'année suivante.
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Bataille de Saint-Denis
La bataille de Saint-Denis est un événement des rébellions de 1837-1838. Elle a lieu le 23 novembre 1837 à Saint-Denis (Saint-Denis-sur-Richelieu), un village situé sur la rive sud de la rivière Richelieu. Elle oppose un groupe composé de 200 miliciens patriotes et de 600 civils sans armes, dirigé par le docteur Wolfred Nelson, à un contingent de 300 soldats de l'armée britannique, dirigé par le lieutenant-colonel Charles Stephen Gore.
Au mois de novembre 1837, la crise amorcée par la réponse négative de la Grande-Bretagne aux revendications patriotes atteint un point culminant. Le 6 novembre 1837, une bagarre éclate dans les rues de Montréal entre les Fils de la liberté et le Doric Club. Dix jours plus tard, le gouvernement lance des mandats d'arrestation contre 26 chefs patriotes. Plusieurs d'entre eux choisissent alors de quitter Montréal pour se réfugier dans les campagnes. Louis-Joseph Papineau et Edmund Bailey O'Callaghan, après un arrêt à Varennes, se rendent à Saint-Denis.
Sir John Colborne, le commandant en chef des forces armées dans les deux Canadas, décide d'envoyer deux détachements de l'armée pour arrêter les chefs patriotes visés par les mandats d'arrestation. Croyant que la plupart des chefs se trouvent à Saint-Charles (Saint-Charles-sur-Richelieu), un premier détachement, mené par le commandant George A. Wetherall, prend la route du sud par Chambly. Un second, dirigé par Charles Stephen Gore, prend la route du nord en direction de Sorel (Sorel-Tracy).
Papineau et O'Callaghan, qui ont rejoint Nelson à Saint-Denis, organisent alors la résistance aux arrestations prévues dans ce village et celui de Saint-Charles. Ils mettent en place des camps et ils réquisitionnent des armes. Au matin du 23 novembre, alors que le détachement de Gore se trouve à proximité de Saint-Denis, Papineau et O'Callaghan quittent le village en direction de Saint-Hyacinthe.
Lorsque l'armée de Gore arrive à proximité de Saint-Denis, les soldats sont épuisés par une marche qui a duré toute la nuit, le froid et la pluie. De leur côté, les patriotes ont vu venir les troupes et plusieurs sont barricadés dans des bâtiments de pierre à l'entrée du village. La bataille tourne à l'avantage des patriotes, qui bénéficient de l'effet de surprise et d'un meilleur positionnement stratégique. Après environ six heures de combat, Gore sonne la retraite. Les pertes des patriotes s'élèvent à douze morts et sept blessés, tandis que les Britanniques comptent six morts, dix blessés et six disparus.
La bataille de Saint-Denis est la seule victoire des patriotes durant les rébellions de 1837-1838. Elle est suivie par leurs défaites lors des batailles de Saint-Charles (25 novembre) et de Saint-Eustache (14 décembre). Par la suite, plusieurs patriotes se réfugient aux États-Unis où ils s'organisent autour du docteur Robert Nelson.
Au mois de novembre 1837, la crise amorcée par la réponse négative de la Grande-Bretagne aux revendications patriotes atteint un point culminant. Le 6 novembre 1837, une bagarre éclate dans les rues de Montréal entre les Fils de la liberté et le Doric Club. Dix jours plus tard, le gouvernement lance des mandats d'arrestation contre 26 chefs patriotes. Plusieurs d'entre eux choisissent alors de quitter Montréal pour se réfugier dans les campagnes. Louis-Joseph Papineau et Edmund Bailey O'Callaghan, après un arrêt à Varennes, se rendent à Saint-Denis.
Sir John Colborne, le commandant en chef des forces armées dans les deux Canadas, décide d'envoyer deux détachements de l'armée pour arrêter les chefs patriotes visés par les mandats d'arrestation. Croyant que la plupart des chefs se trouvent à Saint-Charles (Saint-Charles-sur-Richelieu), un premier détachement, mené par le commandant George A. Wetherall, prend la route du sud par Chambly. Un second, dirigé par Charles Stephen Gore, prend la route du nord en direction de Sorel (Sorel-Tracy).
Papineau et O'Callaghan, qui ont rejoint Nelson à Saint-Denis, organisent alors la résistance aux arrestations prévues dans ce village et celui de Saint-Charles. Ils mettent en place des camps et ils réquisitionnent des armes. Au matin du 23 novembre, alors que le détachement de Gore se trouve à proximité de Saint-Denis, Papineau et O'Callaghan quittent le village en direction de Saint-Hyacinthe.
Lorsque l'armée de Gore arrive à proximité de Saint-Denis, les soldats sont épuisés par une marche qui a duré toute la nuit, le froid et la pluie. De leur côté, les patriotes ont vu venir les troupes et plusieurs sont barricadés dans des bâtiments de pierre à l'entrée du village. La bataille tourne à l'avantage des patriotes, qui bénéficient de l'effet de surprise et d'un meilleur positionnement stratégique. Après environ six heures de combat, Gore sonne la retraite. Les pertes des patriotes s'élèvent à douze morts et sept blessés, tandis que les Britanniques comptent six morts, dix blessés et six disparus.
La bataille de Saint-Denis est la seule victoire des patriotes durant les rébellions de 1837-1838. Elle est suivie par leurs défaites lors des batailles de Saint-Charles (25 novembre) et de Saint-Eustache (14 décembre). Par la suite, plusieurs patriotes se réfugient aux États-Unis où ils s'organisent autour du docteur Robert Nelson.
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Bataille de Saint-Eustache
La bataille de Saint-Eustache est un événement des rébellions de 1837-1838. Elle a lieu le 14 décembre 1837 à Saint-Eustache, un village situé au nord-ouest de Montréal. Elle oppose des patriotes à l'armée britannique, aidée de volontaires loyaux.
Après avoir pacifié le sud de Montréal, le commandant en chef des forces armées pour le Haut et le Bas-Canada, sir John Colborne, décide d'attaquer la région des Deux-Montagnes. Selon ses informateurs, les patriotes y seraient très bien organisés. Il prépare donc son offensive en conséquence. Il recrute des volontaires de Montréal et de la région de Deux-Montagnes. Il mobilise aussi plusieurs régiments de l'armée en vue de l'attaque. Au matin du 13 décembre 1837, c'est près de 1500 soldats et volontaires qui convergent vers le village de Saint-Eustache.
Les patriotes du comté des Deux-Montagnes sont organisés en deux camps. À Saint-Eustache, ils sont dirigés par le suisse Amury Girod et le docteur Jean-Olivier Chénier. Des villageois et des patriotes venus de Montréal sont regroupés dans des camps aux abords du noyau institutionnel du village. Les effectifs varient de jour en jour.
Colborne envoie un groupe de volontaires, dirigés par le capitaine Maximilien Globensky, passer par le village de Sainte-Dorothée. Le reste de l'armée traverse la rivière des Mille-Îles en aval de Saint-Eustache. Lorsqu'il aperçoit le groupe de volontaires dirigé par Globensky, Chénier se lance à leur poursuite sur la rivière gelée. Colborne profite du fait qu'ils sont à découvert pour tirer des coups de canon dans leur direction. Chénier et son groupe se replient alors au centre du village. Dès lors, c'est la débandade chez les patriotes. Plusieurs prennent la fuite tandis que d'autres se réfugient dans l'église et des bâtiments institutionnels à proximité. L'armée et les volontaires loyaux encerclent le village et arrêtent de nombreux fuyards. À un moment, des militaires ou des volontaires allument des foyers d'incendie dans le presbytère, le couvent puis l'église. Les patriotes sont alors pris au piège dans l'église en flamme. Plusieurs s'enfuient et sont aussitôt arrêtés par l'armée. L'un des derniers à sortir de l'église est le chef Jean-Olivier Chénier, qui est aussitôt abattu.
Au cours des heures qui suivent, le village de Saint-Eustache est pillé et incendié. La bataille a fait près de 70 morts et plus d'une centaine de prisonniers patriotes. Dès le lendemain, l'armée dirigée par sir John Colborne se dirige vers le village de Saint-Benoît pour y arrêter les principaux chefs du comté des Deux-Montagnes.
Après avoir pacifié le sud de Montréal, le commandant en chef des forces armées pour le Haut et le Bas-Canada, sir John Colborne, décide d'attaquer la région des Deux-Montagnes. Selon ses informateurs, les patriotes y seraient très bien organisés. Il prépare donc son offensive en conséquence. Il recrute des volontaires de Montréal et de la région de Deux-Montagnes. Il mobilise aussi plusieurs régiments de l'armée en vue de l'attaque. Au matin du 13 décembre 1837, c'est près de 1500 soldats et volontaires qui convergent vers le village de Saint-Eustache.
Les patriotes du comté des Deux-Montagnes sont organisés en deux camps. À Saint-Eustache, ils sont dirigés par le suisse Amury Girod et le docteur Jean-Olivier Chénier. Des villageois et des patriotes venus de Montréal sont regroupés dans des camps aux abords du noyau institutionnel du village. Les effectifs varient de jour en jour.
Colborne envoie un groupe de volontaires, dirigés par le capitaine Maximilien Globensky, passer par le village de Sainte-Dorothée. Le reste de l'armée traverse la rivière des Mille-Îles en aval de Saint-Eustache. Lorsqu'il aperçoit le groupe de volontaires dirigé par Globensky, Chénier se lance à leur poursuite sur la rivière gelée. Colborne profite du fait qu'ils sont à découvert pour tirer des coups de canon dans leur direction. Chénier et son groupe se replient alors au centre du village. Dès lors, c'est la débandade chez les patriotes. Plusieurs prennent la fuite tandis que d'autres se réfugient dans l'église et des bâtiments institutionnels à proximité. L'armée et les volontaires loyaux encerclent le village et arrêtent de nombreux fuyards. À un moment, des militaires ou des volontaires allument des foyers d'incendie dans le presbytère, le couvent puis l'église. Les patriotes sont alors pris au piège dans l'église en flamme. Plusieurs s'enfuient et sont aussitôt arrêtés par l'armée. L'un des derniers à sortir de l'église est le chef Jean-Olivier Chénier, qui est aussitôt abattu.
Au cours des heures qui suivent, le village de Saint-Eustache est pillé et incendié. La bataille a fait près de 70 morts et plus d'une centaine de prisonniers patriotes. Dès le lendemain, l'armée dirigée par sir John Colborne se dirige vers le village de Saint-Benoît pour y arrêter les principaux chefs du comté des Deux-Montagnes.
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Bataille d'Odelltown
La bataille d'Odelltown est un événement des rébellions de 1837-1838. Elle se déroule le 9 novembre 1838 à Odelltown (Lacolle), situé au sud-est de Montréal. Elle oppose un groupe de frères chasseurs, mené par Robert Nelson, Médard Hébert et Charles Hindenlang, à des volontaires loyaux, dirigés par le lieutenant-colonel Charles Cyril Taylor et le lieutenant Lewis Odell.
Après les batailles de 1837, des chefs patriotes s'exilent aux États-Unis. Un groupe de patriotes radicaux s'organise autour du docteur Robert Nelson. Pour obvier au manque d'organisation qui a mené à l'échec de l'incursion des patriotes au Bas-Canada au mois de février, l'Association des frères chasseurs est créée en mars 1838. Elle projette d'envahir le Bas-Canada par les armes et d'en proclamer l'indépendance. Elle passe à l'offensive au début du mois de novembre 1838. Après avoir pris la seigneurie de Beauharnois, certains membres de l'association retournent aux États-Unis pour se procurer des armes.
Dans les villages avoisinant la frontière américaine, des volontaires loyaux se sont organisés en milice pour contrer la menace insurrectionnelle. Le 9 novembre 1838, environ 700 frères chasseurs se dirigent vers Odelltown, où quelque 200 volontaires loyaux se réfugient dans l'église méthodiste. Les frères chasseurs assiègent l'église mais, après quelques heures, des volontaires loyaux en provenance d'Hemmingford et de L'Île-aux-Noix viennent en renfort et les obligent à se disperser. Les pertes sont relativement faibles d'un côté comme de l'autre.
La bataille d'Odelltown est la dernière bataille des rébellions de 1837-1838. De nombreux frères chasseurs sont emprisonnés à la suite de l'insurrection. Plusieurs participants à la bataille sont ensuite condamnés à mort par un tribunal militaire.
Après les batailles de 1837, des chefs patriotes s'exilent aux États-Unis. Un groupe de patriotes radicaux s'organise autour du docteur Robert Nelson. Pour obvier au manque d'organisation qui a mené à l'échec de l'incursion des patriotes au Bas-Canada au mois de février, l'Association des frères chasseurs est créée en mars 1838. Elle projette d'envahir le Bas-Canada par les armes et d'en proclamer l'indépendance. Elle passe à l'offensive au début du mois de novembre 1838. Après avoir pris la seigneurie de Beauharnois, certains membres de l'association retournent aux États-Unis pour se procurer des armes.
Dans les villages avoisinant la frontière américaine, des volontaires loyaux se sont organisés en milice pour contrer la menace insurrectionnelle. Le 9 novembre 1838, environ 700 frères chasseurs se dirigent vers Odelltown, où quelque 200 volontaires loyaux se réfugient dans l'église méthodiste. Les frères chasseurs assiègent l'église mais, après quelques heures, des volontaires loyaux en provenance d'Hemmingford et de L'Île-aux-Noix viennent en renfort et les obligent à se disperser. Les pertes sont relativement faibles d'un côté comme de l'autre.
La bataille d'Odelltown est la dernière bataille des rébellions de 1837-1838. De nombreux frères chasseurs sont emprisonnés à la suite de l'insurrection. Plusieurs participants à la bataille sont ensuite condamnés à mort par un tribunal militaire.
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Émeutes de Montréal
Depuis les années 1820, la Grande-Bretagne accorde des taux préférentiels aux importations coloniales par rapport à ceux des autres pays. Cette politique a pour effet de créer un important marché d'exportation céréalière en Amérique du Nord britannique. Les marchands canadiens profitent de ces dispositions législatives pour s'enrichir. En 1846, la Grande-Bretagne abroge les lois sur les céréales (Corn Laws) pour favoriser le libre-échange. Le commerce céréalier encaisse un dur coup et les profits des marchands diminuent considérablement. La grogne se fait sentir parmi la communauté marchande de Montréal, ville mi-anglophone, mi-francophone, où siège le gouvernement depuis 1845.
En 1848, l'abandon des politiques mercantilistes, conjugué au retour d'une majorité réformiste à la Chambre d'assemblée, amène la Grande-Bretagne à consentir à l'avènement du gouvernement responsable dans la colonie. Les Tories, relégués dans l'opposition et dépossédés de leur influence politique, se sentent menacés par l'influence grandissante des Canadiens français au gouvernement.
La tension monte à l'occasion de la lecture en français du discours du trône par le gouverneur général du Canada, Lord Elgin (James Bruce), à l'ouverture de la session en janvier 1849. Elle atteint son paroxysme le 25 avril lorsqu'il sanctionne le projet de loi parrainé par les réformistes sur l'indemnisation des victimes des rébellions de 1837-1838 dans le Bas-Canada. Vivement dénoncée par les Tories, cette loi, quoiqu'elle dédommage ceux qui ont souffert des rébellions et non ceux qui y ont participé, est vue comme une prime à la révolte et comme la confirmation de la domination politique des Canadiens français. Dans la capitale, des assemblées de protestation sont aussitôt organisées. Le gouverneur est accueilli par des oeufs pourris et des pierres lancés par les protestataires. La manifestation tourne à l'émeute dans la soirée lorsqu'une partie de la foule évaluée à plus de 1 500 personnes envahit le parlement et met le feu à l'édifice qui est réduit en cendres, de même que 22 000 volumes et la totalité des archives parlementaires.
Les troubles durent encore quelques mois. Le 15 août, les autorités procèdent à l'arrestation de cinq individus responsables de l'incendie du parlement. Malgré la libération de quatre d'entre eux, 200 émeutiers se rassemblent dans la soirée. Ils décident d'attaquer la résidence du ministre réformiste Louis-Hippolyte La Fontaine où un échange de coups de feu fait une victime du côté des rebelles. Lors de l'enquête du coroner, au moment où La Fontaine s'apprête à témoigner devant jurés à l'hôtel Cyrus, sur la place Jacques-Cartier, des individus mettent le feu à l'édifice.
Conséquemment aux émeutes de Montréal, la capitale du Canada-Uni alternera entre Toronto et Québec. Les marchands anglophones montréalais se sentent quant à eux abandonnés par l'Angleterre à la suite du refus de réprouver la loi d'indemnisation. Comme solution aux problèmes politiques et économiques de la colonie, ils se font les promoteurs de l'annexion aux États-Unis.
En 1848, l'abandon des politiques mercantilistes, conjugué au retour d'une majorité réformiste à la Chambre d'assemblée, amène la Grande-Bretagne à consentir à l'avènement du gouvernement responsable dans la colonie. Les Tories, relégués dans l'opposition et dépossédés de leur influence politique, se sentent menacés par l'influence grandissante des Canadiens français au gouvernement.
La tension monte à l'occasion de la lecture en français du discours du trône par le gouverneur général du Canada, Lord Elgin (James Bruce), à l'ouverture de la session en janvier 1849. Elle atteint son paroxysme le 25 avril lorsqu'il sanctionne le projet de loi parrainé par les réformistes sur l'indemnisation des victimes des rébellions de 1837-1838 dans le Bas-Canada. Vivement dénoncée par les Tories, cette loi, quoiqu'elle dédommage ceux qui ont souffert des rébellions et non ceux qui y ont participé, est vue comme une prime à la révolte et comme la confirmation de la domination politique des Canadiens français. Dans la capitale, des assemblées de protestation sont aussitôt organisées. Le gouverneur est accueilli par des oeufs pourris et des pierres lancés par les protestataires. La manifestation tourne à l'émeute dans la soirée lorsqu'une partie de la foule évaluée à plus de 1 500 personnes envahit le parlement et met le feu à l'édifice qui est réduit en cendres, de même que 22 000 volumes et la totalité des archives parlementaires.
Les troubles durent encore quelques mois. Le 15 août, les autorités procèdent à l'arrestation de cinq individus responsables de l'incendie du parlement. Malgré la libération de quatre d'entre eux, 200 émeutiers se rassemblent dans la soirée. Ils décident d'attaquer la résidence du ministre réformiste Louis-Hippolyte La Fontaine où un échange de coups de feu fait une victime du côté des rebelles. Lors de l'enquête du coroner, au moment où La Fontaine s'apprête à témoigner devant jurés à l'hôtel Cyrus, sur la place Jacques-Cartier, des individus mettent le feu à l'édifice.
Conséquemment aux émeutes de Montréal, la capitale du Canada-Uni alternera entre Toronto et Québec. Les marchands anglophones montréalais se sentent quant à eux abandonnés par l'Angleterre à la suite du refus de réprouver la loi d'indemnisation. Comme solution aux problèmes politiques et économiques de la colonie, ils se font les promoteurs de l'annexion aux États-Unis.
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec
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Inauguration du pont Victoria
Construit par la Compagnie du Grand Tronc de chemin de fer du Canada, le pont Victoria traverse le fleuve Saint-Laurent entre le secteur montréalais de Pointe-Saint-Charles et la municipalité de la paroisse de Saint-Lambert. Il est inauguré le 25 août 1860 par le Prince de Galles, futur roi Édouard VII.
L'idée de relier Montréal à la rive sud émerge dans le cadre du développement ferroviaire. Les traversiers ne suffisent plus pour que Montréal conserve son rôle de plaque tournante des échanges, d'autant plus qu'ils ne fonctionnent pas en hiver.
Le projet de construction du pont Victoria est lancé en 1851 et on confie la réalisation des plans à l'ingénieur Thomas Keefer. Ce dernier remet une étude préliminaire au printemps 1852 et soulève des contraintes techniques, dont la force des eaux, le mouvement des glaces et les crues printanières. En 1853, le Grand Tronc reprend le projet avec le soutien financier du gouvernement. Les plans sont peaufinés par les ingénieurs Robert Stephenson, James Hodges et Alexander Ross. Les travaux, réalisés par la firme britannique Peto, Brassey & Betts, sont inaugurés le 24 mai 1854. On choisit l'option d'un pont tubulaire plutôt qu'à treillis pour ses gains en matériaux. Les ingénieurs se prononcent en faveur du tracé de Pointe-Saint-Charles à Saint-Lambert en raison de ses avantages topographiques et du raccordement prévu avec les installations de la compagnie ferroviaire.
Au moment de sa construction, le pont Victoria est le plus long pont tubulaire d'une seule voie au monde. Un système d'alternance permet aux trains de circuler à tour de rôle. Il s'étend sur 2,7 kilomètres et possède une hauteur de 18,3 mètres au maximum. Érigés en premier dans des caissons étanches, les piliers sont formés de blocs de calcaire. Ils adoptent une forme pointue pour briser les glaces. Le tube de circulation en fer, préfabriqué en Angleterre et assemblé sur le chantier, se divise en 25 travées pour diminuer la force exercée par le courant sur les piliers. Les approches sont érigées en remblai. Plus de 3000 ouvriers, surtout des immigrants irlandais et des Mohawks de Kahnawake, travaillent sur le chantier. Le pont est achevé le 24 novembre 1859 et testé une première fois le 12 décembre.
En 1860, le prince de Galles vient en Amérique du Nord britannique. C'est la première visite royale officielle. Le 25 août 1860, il inaugure le pont Victoria à Montréal, considéré alors comme la 8e merveille du monde. Sa venue donne lieu à des célébrations grandioses. Les bâtiments sont illuminés et de nombreux touristes se déplacent pour l'occasion. Une fois les cérémonies protocolaires achevées, le prince se rend sur le pont pour y déposer symboliquement une pierre de calcaire et enfoncer le dernier rivet du tube ferroviaire. L'inauguration a un écho sur la scène internationale en raison de la taille et du design de l'ouvrage.
Depuis son ouverture, le pont Victoria a été modifié pour s'ajuster aux réalités changeantes des transports. En 1898, la structure tubulaire est remplacée par un tablier à poutres en treillis. Cela permet l'ajout d'une seconde voie ferroviaire et de deux voies latérales. Une ligne de tramways est installée en 1901 sur le côté nord. En 1927, les sections latérales sont élargies pour permettre la circulation des automobiles. Lors de la construction de la Voie maritime du Saint-Laurent en 1958, une voie de contournement est aménagée du côté sud pour laisser passer les paquebots sans compromettre la circulation des voitures.
Le pont Victoria est le premier à franchir le Saint-Laurent. Sa construction renforce l'inscription de la métropole au cœur d'un vaste réseau de transport international.
L'idée de relier Montréal à la rive sud émerge dans le cadre du développement ferroviaire. Les traversiers ne suffisent plus pour que Montréal conserve son rôle de plaque tournante des échanges, d'autant plus qu'ils ne fonctionnent pas en hiver.
Le projet de construction du pont Victoria est lancé en 1851 et on confie la réalisation des plans à l'ingénieur Thomas Keefer. Ce dernier remet une étude préliminaire au printemps 1852 et soulève des contraintes techniques, dont la force des eaux, le mouvement des glaces et les crues printanières. En 1853, le Grand Tronc reprend le projet avec le soutien financier du gouvernement. Les plans sont peaufinés par les ingénieurs Robert Stephenson, James Hodges et Alexander Ross. Les travaux, réalisés par la firme britannique Peto, Brassey & Betts, sont inaugurés le 24 mai 1854. On choisit l'option d'un pont tubulaire plutôt qu'à treillis pour ses gains en matériaux. Les ingénieurs se prononcent en faveur du tracé de Pointe-Saint-Charles à Saint-Lambert en raison de ses avantages topographiques et du raccordement prévu avec les installations de la compagnie ferroviaire.
Au moment de sa construction, le pont Victoria est le plus long pont tubulaire d'une seule voie au monde. Un système d'alternance permet aux trains de circuler à tour de rôle. Il s'étend sur 2,7 kilomètres et possède une hauteur de 18,3 mètres au maximum. Érigés en premier dans des caissons étanches, les piliers sont formés de blocs de calcaire. Ils adoptent une forme pointue pour briser les glaces. Le tube de circulation en fer, préfabriqué en Angleterre et assemblé sur le chantier, se divise en 25 travées pour diminuer la force exercée par le courant sur les piliers. Les approches sont érigées en remblai. Plus de 3000 ouvriers, surtout des immigrants irlandais et des Mohawks de Kahnawake, travaillent sur le chantier. Le pont est achevé le 24 novembre 1859 et testé une première fois le 12 décembre.
En 1860, le prince de Galles vient en Amérique du Nord britannique. C'est la première visite royale officielle. Le 25 août 1860, il inaugure le pont Victoria à Montréal, considéré alors comme la 8e merveille du monde. Sa venue donne lieu à des célébrations grandioses. Les bâtiments sont illuminés et de nombreux touristes se déplacent pour l'occasion. Une fois les cérémonies protocolaires achevées, le prince se rend sur le pont pour y déposer symboliquement une pierre de calcaire et enfoncer le dernier rivet du tube ferroviaire. L'inauguration a un écho sur la scène internationale en raison de la taille et du design de l'ouvrage.
Depuis son ouverture, le pont Victoria a été modifié pour s'ajuster aux réalités changeantes des transports. En 1898, la structure tubulaire est remplacée par un tablier à poutres en treillis. Cela permet l'ajout d'une seconde voie ferroviaire et de deux voies latérales. Une ligne de tramways est installée en 1901 sur le côté nord. En 1927, les sections latérales sont élargies pour permettre la circulation des automobiles. Lors de la construction de la Voie maritime du Saint-Laurent en 1958, une voie de contournement est aménagée du côté sud pour laisser passer les paquebots sans compromettre la circulation des voitures.
Le pont Victoria est le premier à franchir le Saint-Laurent. Sa construction renforce l'inscription de la métropole au cœur d'un vaste réseau de transport international.
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Inauguration du parc du Mont-Royal
Le parc du Mont-Royal est inauguré le 24 mai 1876. Situé à Montréal sur le sommet le plus élevé de la montagne du même nom, il a une superficie de 2,14 kilomètres carrés.
L'idée d'aménager un espace vert sur le mont Royal émerge dans les années 1860. Parmi ses promoteurs, on retrouve des politiciens et des hommes d'affaires. Ce parc est vu comme un moyen de s'évader de la ville insalubre et de conserver intact un lieu de prestige. En 1867, un comité échevinal spécial est formé à cette fin. Le financement proviendra de trois sources. Le Conseil municipal obtient en 1869 un amendement à sa charte lui permettant d'emprunter une partie de la somme requise pour l'achat des terrains. Le gouvernement du Québec octroie aussi à la Ville un prêt de 350 000 dollars. Enfin, des fonds privés complètent l'équation grâce au mécénat d'hommes d'affaires anglophones.
À l'hiver 1871-1872, le propriétaire d'un terrain du versant sud y abat tous les arbres. Cette coupe à blanc pousse le Conseil municipal à enclencher sans tarder le processus d'expropriation. Toutefois, les fonds s'épuisent rapidement. Au terme de l'année 1872, les coûts atteignent déjà 550 000 dollars pour l'acquisition de 1,5 kilomètre carré. La Ville demande au gouvernement du Québec un prêt d'un million de dollars pour finaliser les expropriations. C'est une somme colossale à l'époque.
Pour concevoir le parc, le Conseil municipal fait appel aux services de l'architecte-paysagiste Frederick Law Olmsted. En 1854, il réalise l'Elm Park à Worchester au Massachusetts, reconnu comme étant le premier parc municipal en Amérique du Nord. Trois ans plus tard, il accepte de dessiner les plans de Central Park à New York. Olmsted est embauché par la Ville de Montréal en 1874. Son design valorise l'équilibre entre les fonctions récréatives du parc et la nature sauvage qui le compose.
L'inauguration est faite par le maire William H. Hingston le 24 mai 1876, jour de la fête de la Reine Victoria. Elle est précédée par un défilé militaire au centre-ville de Montréal. Les travaux d'aménagement se poursuivent jusqu'en 1881. Le parc devient rapidement un lieu de rencontre pour l'élite montréalaise qui habite à proximité.
Pour faciliter l'accès au sommet, la Ville de Montréal autorise en 1885 une société privée à construire un funiculaire. Le tarif est en revanche onéreux pour les familles ouvrières. Sa démolition en 1918 est une occasion pour la Ville de négocier avec la compagnie de tramways un accès en transport collectif. En 1924, une première ligne fait le lien entre le chemin de la Côte-des-Neiges et le sommet. À partir de 1930, la ligne est prolongée selon un tracé sinueux jusqu'au versant est. Après la disparition des tramways, en 1958, la Ville aménage la voie Camillien Houde, qui devient le chemin Remembrance sur le versant ouest.
Depuis son ouverture en 1876, le parc du Mont-Royal a connu des changements. En 1906, la Ville fait construire un belvédère en hémicycle sur le versant sud. La croix du Mont-Royal, érigée en 1924, devient un attrait incontournable du parc. D'autres installations emblématiques sont construites pour fournir du travail aux chômeurs durant la Grande dépression. C'est le cas du chalet du Mont-Royal et du lac aux Castors, conçus respectivement en 1932 et 1938. À partir de 1980, plusieurs travaux de restauration et d'aménagement sont réalisés. Le parc est un pôle touristique majeur à Montréal et un lieu apprécié des Montréalais pour ses fonctions récréatives, culturelles et commémoratives.
La création du parc du Mont-Royal est la première initiative publique au Québec visant à protéger un espace naturel pour le rendre accessible à la population. En 2005, le gouvernement du Québec l'inclut dans la déclaration du site patrimonial du Mont-Royal.
L'idée d'aménager un espace vert sur le mont Royal émerge dans les années 1860. Parmi ses promoteurs, on retrouve des politiciens et des hommes d'affaires. Ce parc est vu comme un moyen de s'évader de la ville insalubre et de conserver intact un lieu de prestige. En 1867, un comité échevinal spécial est formé à cette fin. Le financement proviendra de trois sources. Le Conseil municipal obtient en 1869 un amendement à sa charte lui permettant d'emprunter une partie de la somme requise pour l'achat des terrains. Le gouvernement du Québec octroie aussi à la Ville un prêt de 350 000 dollars. Enfin, des fonds privés complètent l'équation grâce au mécénat d'hommes d'affaires anglophones.
À l'hiver 1871-1872, le propriétaire d'un terrain du versant sud y abat tous les arbres. Cette coupe à blanc pousse le Conseil municipal à enclencher sans tarder le processus d'expropriation. Toutefois, les fonds s'épuisent rapidement. Au terme de l'année 1872, les coûts atteignent déjà 550 000 dollars pour l'acquisition de 1,5 kilomètre carré. La Ville demande au gouvernement du Québec un prêt d'un million de dollars pour finaliser les expropriations. C'est une somme colossale à l'époque.
Pour concevoir le parc, le Conseil municipal fait appel aux services de l'architecte-paysagiste Frederick Law Olmsted. En 1854, il réalise l'Elm Park à Worchester au Massachusetts, reconnu comme étant le premier parc municipal en Amérique du Nord. Trois ans plus tard, il accepte de dessiner les plans de Central Park à New York. Olmsted est embauché par la Ville de Montréal en 1874. Son design valorise l'équilibre entre les fonctions récréatives du parc et la nature sauvage qui le compose.
L'inauguration est faite par le maire William H. Hingston le 24 mai 1876, jour de la fête de la Reine Victoria. Elle est précédée par un défilé militaire au centre-ville de Montréal. Les travaux d'aménagement se poursuivent jusqu'en 1881. Le parc devient rapidement un lieu de rencontre pour l'élite montréalaise qui habite à proximité.
Pour faciliter l'accès au sommet, la Ville de Montréal autorise en 1885 une société privée à construire un funiculaire. Le tarif est en revanche onéreux pour les familles ouvrières. Sa démolition en 1918 est une occasion pour la Ville de négocier avec la compagnie de tramways un accès en transport collectif. En 1924, une première ligne fait le lien entre le chemin de la Côte-des-Neiges et le sommet. À partir de 1930, la ligne est prolongée selon un tracé sinueux jusqu'au versant est. Après la disparition des tramways, en 1958, la Ville aménage la voie Camillien Houde, qui devient le chemin Remembrance sur le versant ouest.
Depuis son ouverture en 1876, le parc du Mont-Royal a connu des changements. En 1906, la Ville fait construire un belvédère en hémicycle sur le versant sud. La croix du Mont-Royal, érigée en 1924, devient un attrait incontournable du parc. D'autres installations emblématiques sont construites pour fournir du travail aux chômeurs durant la Grande dépression. C'est le cas du chalet du Mont-Royal et du lac aux Castors, conçus respectivement en 1932 et 1938. À partir de 1980, plusieurs travaux de restauration et d'aménagement sont réalisés. Le parc est un pôle touristique majeur à Montréal et un lieu apprécié des Montréalais pour ses fonctions récréatives, culturelles et commémoratives.
La création du parc du Mont-Royal est la première initiative publique au Québec visant à protéger un espace naturel pour le rendre accessible à la population. En 2005, le gouvernement du Québec l'inclut dans la déclaration du site patrimonial du Mont-Royal.
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Inauguration du Monument-National
Le Monument-National est inauguré au cours des festivités de la Saint-Jean-Baptiste de 1893. L'Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal, instigatrice du projet de construction de cet immeuble et responsable de l'organisation de cette fête, lui dédie cette édition de la Saint Jean-Baptiste. Amorcée en 1891, la construction de l'édifice ne sera terminée qu'en 1894. Des centaines de sociétés Saint-Jean-Baptiste, réparties en divers endroits au Canada et aux États Unis, sont conviées à Montréal pour souligner l'inauguration du Monument. Cette convergence se veut représentative du rôle névralgique et rassembleur attribué à l'édifice par ses artisans, selon eux la maison mère de la culture francophone d'Amérique du Nord. Le Monument doit abriter le siège social de l'Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal, mais aussi un théâtre, des bureaux, une bibliothèque et des salles de cours, entre autres.
D'abord, une traditionnelle cérémonie d'ouverture de la Saint-Jean-Baptiste a lieu samedi 24 juin dans le parc Sohmer, à Montréal, lieu privilégié des fêtes de la Saint-Jean-Baptiste de 1889 à 1897. Plusieurs dignitaires s'y trouvent et prennent la parole, notamment Laurent-Olivier David, président de l'Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Alphonse Desjardins, maire de Montréal et Honoré Mercier, ancien premier ministre du Québec, accompagné d'autres personnalités et de délégués du gouvernement français.
Le 25 juin en soirée est organisé un banquet entièrement dédié à l'inauguration du Monument-National, dont la finition est loin d'être complétée. La célébration se déroule dans la grande salle du Monument, terminée in extremis et richement décorée pour l'occasion. Les référents à la papauté, à la royauté britannique ainsi qu'à la France fusent dans la décoration et les discours pour cet événement résolument patriotiques. Ces trois éléments sont perçus par plusieurs nationalistes de l'époque comme les fondements de l'identité canadienne-française : la fidélité à la couronne britannique, l'attachement à la culture et à l'héritage français ainsi que l'observation de la religion catholique dans plusieurs sphères de la vie publique et domestique. Comme la cérémonie du parc Sohmer, le banquet réunit le président de l'Association, le maire de Montréal et les délégués du gouvernement français. S'ajoutent à eux, notamment, Wilfrid Laurier ainsi que des juges, des personnalités influentes ainsi que des représentants de communautés francophones des États-Unis et de l'Ouest canadien.
Un grand congrès a lieu, le lendemain 26 juin, au Monument-National. Il rassemble diverses sociétés et associations Saint-Jean-Baptiste d'Amérique du Nord afin d'accroitre leur cohésion sur diverses questions concernant la situation des francophones. Les discussions portent notamment sur la situation des communautés canadiennes-françaises dans le nord-est des États Unis ainsi que sur la question des écoles du Manitoba.
D'abord, une traditionnelle cérémonie d'ouverture de la Saint-Jean-Baptiste a lieu samedi 24 juin dans le parc Sohmer, à Montréal, lieu privilégié des fêtes de la Saint-Jean-Baptiste de 1889 à 1897. Plusieurs dignitaires s'y trouvent et prennent la parole, notamment Laurent-Olivier David, président de l'Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Alphonse Desjardins, maire de Montréal et Honoré Mercier, ancien premier ministre du Québec, accompagné d'autres personnalités et de délégués du gouvernement français.
Le 25 juin en soirée est organisé un banquet entièrement dédié à l'inauguration du Monument-National, dont la finition est loin d'être complétée. La célébration se déroule dans la grande salle du Monument, terminée in extremis et richement décorée pour l'occasion. Les référents à la papauté, à la royauté britannique ainsi qu'à la France fusent dans la décoration et les discours pour cet événement résolument patriotiques. Ces trois éléments sont perçus par plusieurs nationalistes de l'époque comme les fondements de l'identité canadienne-française : la fidélité à la couronne britannique, l'attachement à la culture et à l'héritage français ainsi que l'observation de la religion catholique dans plusieurs sphères de la vie publique et domestique. Comme la cérémonie du parc Sohmer, le banquet réunit le président de l'Association, le maire de Montréal et les délégués du gouvernement français. S'ajoutent à eux, notamment, Wilfrid Laurier ainsi que des juges, des personnalités influentes ainsi que des représentants de communautés francophones des États-Unis et de l'Ouest canadien.
Un grand congrès a lieu, le lendemain 26 juin, au Monument-National. Il rassemble diverses sociétés et associations Saint-Jean-Baptiste d'Amérique du Nord afin d'accroitre leur cohésion sur diverses questions concernant la situation des francophones. Les discussions portent notamment sur la situation des communautés canadiennes-françaises dans le nord-est des États Unis ainsi que sur la question des écoles du Manitoba.
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Fondation de la première Caisse Desjardins
La première caisse populaire est fondée par Alphonse Desjardins le 6 décembre 1900 dans son domicile de Lévis. Ses opérations débutent le 23 janvier 1901, alors que douze membres versent un total de 26,40 $. La caisse populaire de Lévis suit le modèle coopératif de crédit européen. En organisant une caisse populaire autour de l'épargne populaire, Desjardins souhaite aider les Canadiens français à s'émanciper.
Soutenu par le clergé et les journalistes, le projet de Desjardins gagne rapidement en popularité. En 1906, le montant des dépôts frise les 40 000 $, même si la caisse ne détient aucune protection juridique. Desjardins a tenté en vain de faire voter une loi sur le crédit coopératif au niveau fédéral, mais devant le refus des députés à Ottawa, il doit se tourner vers l'Assemblée législative de la province de Québec. Cette dernière vote la Loi concernant les syndicats coopératifs en 1906. Son entreprise protégée par la juridiction provinciale, Desjardins se consacre au rayonnement des caisses. À sa mort, en 1920, 219 caisses populaires sont en activité, dont 23 en Ontario et aux États-Unis.
Desjardins souhaite fédérer les caisses sous la direction d'un organisme central. En décembre 1920, après son décès, naît la première union des caisses. Il faut cependant attendre 1932 pour voir une fédération provinciale des caisses populaires. Dans les années 1940, le Mouvement Desjardins commence à prendre forme avec l'ajout de nouveaux services pour les membres, comme l'assurance. Dans les années 1960, le mouvement acquiert des entreprises de services financiers. La vigueur du mouvement incite plusieurs associations coopératives à se joindre aux caisses populaires Desjardins. Ainsi, de 1971 à 1990, les caisses francophones du Manitoba, de l'Ontario et de l'Acadie se joignent au Mouvement Desjardins. En 1990, le mouvement cumule un actif de 44 milliards de dollars.
Après cette forte croissance, le Mouvement Desjardins se réorganise durant les années 1990. Le mouvement acquiert le Groupe La Laurentienne en 1994, puis entreprend, de 1996 à 1999, plusieurs opérations de rationalisation. En 2007, le Mouvement Desjardins cumule des actifs totalisant 114 milliards de dollars, compte plus de 6 000 membres et plus de 40 000 employés. Il figure parmi les groupes financiers les plus importants au Canada. En 2020, le siège social se trouve toujours à Lévis.
Soutenu par le clergé et les journalistes, le projet de Desjardins gagne rapidement en popularité. En 1906, le montant des dépôts frise les 40 000 $, même si la caisse ne détient aucune protection juridique. Desjardins a tenté en vain de faire voter une loi sur le crédit coopératif au niveau fédéral, mais devant le refus des députés à Ottawa, il doit se tourner vers l'Assemblée législative de la province de Québec. Cette dernière vote la Loi concernant les syndicats coopératifs en 1906. Son entreprise protégée par la juridiction provinciale, Desjardins se consacre au rayonnement des caisses. À sa mort, en 1920, 219 caisses populaires sont en activité, dont 23 en Ontario et aux États-Unis.
Desjardins souhaite fédérer les caisses sous la direction d'un organisme central. En décembre 1920, après son décès, naît la première union des caisses. Il faut cependant attendre 1932 pour voir une fédération provinciale des caisses populaires. Dans les années 1940, le Mouvement Desjardins commence à prendre forme avec l'ajout de nouveaux services pour les membres, comme l'assurance. Dans les années 1960, le mouvement acquiert des entreprises de services financiers. La vigueur du mouvement incite plusieurs associations coopératives à se joindre aux caisses populaires Desjardins. Ainsi, de 1971 à 1990, les caisses francophones du Manitoba, de l'Ontario et de l'Acadie se joignent au Mouvement Desjardins. En 1990, le mouvement cumule un actif de 44 milliards de dollars.
Après cette forte croissance, le Mouvement Desjardins se réorganise durant les années 1990. Le mouvement acquiert le Groupe La Laurentienne en 1994, puis entreprend, de 1996 à 1999, plusieurs opérations de rationalisation. En 2007, le Mouvement Desjardins cumule des actifs totalisant 114 milliards de dollars, compte plus de 6 000 membres et plus de 40 000 employés. Il figure parmi les groupes financiers les plus importants au Canada. En 2020, le siège social se trouve toujours à Lévis.
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Émeutes de la conscription à Québec
Les émeutes de la conscription à Québec s'inscrivent dans le contexte de la participation du Canada à la Première Guerre mondiale. En 1914, la déclaration de guerre de la Grande-Bretagne à l'Allemagne engage le Canada dans le conflit. Durant les premières années de la guerre, les effectifs réguliers de l'armée canadienne et l'enrôlement volontaire suffisent à combler les besoins en hommes. Toutefois, avec le prolongement des affrontements, la nécessité de recruter de nouvelles troupes se fait plus pressante. Le gouvernement fédéral, dirigé par Robert Borden, décide d'enrôler des combattants auprès de la population et adopte, en 1917, la loi sur la conscription rendant le service militaire obligatoire. La mesure est impopulaire dans la province de Québec, où l'armée est vue comme une institution entièrement anglophone. En réaction, de nombreuses manifestations éclatent dans les grandes villes. Le taux élevé de demandes d'exemption et la faiblesse du nombre de conscrits ayant répondu à l'appel résultent en l'envoi de forces policières fédérales au Québec afin de retrouver les hommes qui tardent à se présenter aux bureaux d'enregistrement de l'armée.
À Québec, les manifestations atteignent leur paroxysme au cours de la fin de semaine de Pâques, soit du 28 mars au 1er avril 1918. Le 28 mars, l'arrestation d'un homme n'ayant pas avec lui ses papiers pour prouver son exemption du service militaire provoque une émeute dans le quartier Saint-Roch. Une foule de près de 2 000 personnes attroupée à la place Jacques-Cartier attaque le poste de police où sont réfugiés les agents fédéraux. Le lendemain, le bureau d'enregistrement de l'armée, logé dans l'édifice de l'Auditorium (Capitole), est saccagé et incendié par les émeutiers encouragés par une foule de 20 000 personnes réunie au carré d'Youville (place d'Youville). La population proteste contre le zèle exprimé par les policiers dans la recherche des conscrits récalcitrants. Le 30 mars, devant le manège militaire, les manifestants sont dispersés par la cavalerie. Le lendemain, un contingent de 2 000 soldats en provenance de l'Ontario et de la Nouvelle-Écosse arrive dans la capitale pour prêter main-forte aux autorités municipales et à l'armée locale. Le 1er avril, une confrontation éclate dans le quartier Saint-Roch entre les troupes fédérales et les contestataires. Repoussée à la limite du quartier Saint-Sauveur, la foule refuse de se disperser malgré les ordres des militaires. Les soldats n'hésitent pas à tirer en direction de celle-ci. Bilan de l'altercation : quatre morts, des dizaines de blessés et plus d'une soixantaine de personnes sont arrêtées.
Le 4 avril, la loi martiale, qui suspend les droits civils, est instaurée pour la ville de Québec. Les militaires contrôlent les allées et venues de la population et surveillent tous les endroits stratégiques. Le calme revient progressivement, mais la crise accentue les divisions entre les communautés francophone et anglophone.
L'enquête du coroner, en plus de révéler que les victimes n'étaient pas des manifestants, blâme les autorités et exige des compensations pour les familles des victimes. Ces indemnisations ne viendront jamais.
À Québec, les manifestations atteignent leur paroxysme au cours de la fin de semaine de Pâques, soit du 28 mars au 1er avril 1918. Le 28 mars, l'arrestation d'un homme n'ayant pas avec lui ses papiers pour prouver son exemption du service militaire provoque une émeute dans le quartier Saint-Roch. Une foule de près de 2 000 personnes attroupée à la place Jacques-Cartier attaque le poste de police où sont réfugiés les agents fédéraux. Le lendemain, le bureau d'enregistrement de l'armée, logé dans l'édifice de l'Auditorium (Capitole), est saccagé et incendié par les émeutiers encouragés par une foule de 20 000 personnes réunie au carré d'Youville (place d'Youville). La population proteste contre le zèle exprimé par les policiers dans la recherche des conscrits récalcitrants. Le 30 mars, devant le manège militaire, les manifestants sont dispersés par la cavalerie. Le lendemain, un contingent de 2 000 soldats en provenance de l'Ontario et de la Nouvelle-Écosse arrive dans la capitale pour prêter main-forte aux autorités municipales et à l'armée locale. Le 1er avril, une confrontation éclate dans le quartier Saint-Roch entre les troupes fédérales et les contestataires. Repoussée à la limite du quartier Saint-Sauveur, la foule refuse de se disperser malgré les ordres des militaires. Les soldats n'hésitent pas à tirer en direction de celle-ci. Bilan de l'altercation : quatre morts, des dizaines de blessés et plus d'une soixantaine de personnes sont arrêtées.
Le 4 avril, la loi martiale, qui suspend les droits civils, est instaurée pour la ville de Québec. Les militaires contrôlent les allées et venues de la population et surveillent tous les endroits stratégiques. Le calme revient progressivement, mais la crise accentue les divisions entre les communautés francophone et anglophone.
L'enquête du coroner, en plus de révéler que les victimes n'étaient pas des manifestants, blâme les autorités et exige des compensations pour les familles des victimes. Ces indemnisations ne viendront jamais.
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Fondation du Comité provincial pour le suffrage féminin
Le Comité provincial pour le suffrage féminin est une association militante mise sur pied en janvier 1922 pour l'obtention du suffrage féminin aux élections provinciales québécoises. Sa fondation constitue un jalon important dans l'histoire de la lutte pour l'égalité politique des femmes au Québec.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la lutte pour le droit de vote des femmes s'intensifie au Québec et au Canada. Depuis 1913, la Montreal Suffrage Association, premier mouvement québécois militant exclusivement pour le suffrage féminin, limite son action au droit de vote des femmes au palier fédéral. Certaines associations féminines, comme la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, réclament ce droit, mais aucune organisation ne se consacre exclusivement à cette cause.
En 1918, les femmes du Québec et du Canada obtiennent le droit de voter aux élections fédérales et, en 1919, de se porter candidate. De 1916 à 1922, les femmes obtiennent le droit de vote dans toutes les provinces canadiennes, sauf au Québec.
La Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste évoque en mars 1920 la fondation d'un « comité de la femme » et d'un « programme civique » pour encourager les Québécoises à participer à la vie citoyenne. L'importante participation des femmes lors du scrutin fédéral du 6 décembre 1921 raffermit l'idée de fédérer les Québécoises autour de la cause du suffrage féminin.
Le 14 janvier 1922, des membres de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste et du Montreal Council of Women tiennent une réunion conjointe au cours de laquelle elles fondent le Comité provincial pour le suffrage féminin. Coprésidé par Marie Lacoste Gérin-Lajoie et Anna Marks Lyman, le Comité transcende les divisions linguistiques et confessionnelles et regroupe plusieurs figures marquantes de l'époque, notamment Carrie Derick, Grace Julia Parker Drummond, Octavia Grace Ritchie England, Idola Saint-Jean et Thérèse Casgrain. Cette rencontre a lieu à la résidence de Mme Gérin-Lajoie, à Montréal.
Le 9 février 1922, une délégation de plus de 400 femmes du Comité se rend au Parlement de Québec pour revendiquer l'obtention du suffrage féminin. À leur demande, le député libéral Henry Miles dépose un premier projet de loi à l'Assemblée législative de la province de Québec pour accorder le droit de vote aux femmes. La députation étant plutôt opposée à cette idée, le projet de loi n'est pas présenté. Cet événement inspire néanmoins une tradition, celle du « Pèlerinage au Parlement », que les militantes vont effectuer annuellement à compter de 1926 jusqu'à ce qu'elles aient gain de cause en 1940.
En mai 1922, le Comité est constitué en corporation et Marie Lacoste Gérin-Lajoie se rend à Rome à l'occasion du congrès de l'Union internationale des ligues catholiques féminines. Elle souhaite obtenir un appui des autorités catholiques en faveur du suffrage féminin en vue de sensibiliser l'épiscopat du Québec. Ses démarches n'ont toutefois pas les effets escomptés. Considérant qu'elle ne peut faire davantage tant que les évêques québécois ne changeront pas d'avis, elle démissionne de la présidence du Comité en novembre 1922.
En 1927, une scission s'opère au sein du Comité. Idola Saint-Jean fonde l'Alliance canadienne pour le vote des femmes du Québec. Le Comité se réorganise l'année suivante sous la houlette de Thérèse Casgrain, et devient la Ligue des droits de la femme.
La fondation du Comité provincial pour le suffrage féminin représente un moment charnière dans l'histoire des droits des femmes au Québec. Le Comité a fait œuvre pionnière en pavant la voie aux organisations qui lui succède dans la lutte pour l'obtention du droit de vote des Québécoises.
Cet événement historique est désigné pour les motifs suivants:
La fondation du Comité provincial pour le suffrage féminin, le 14 janvier 1922, est un jalon important de l'histoire de la lutte pour l'égalité politique des femmes au Québec. Coprésidé par Marie Lacoste Gérin-Lajoie, présidente de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, et Anna Marks Lyman, présidente du Montreal Council of Women, le Comité est la première association militante ayant comme principale revendication le droit de vote des femmes aux élections provinciales québécoises. Transcendant les divisions linguistiques et confessionnelles, le Comité regroupe plusieurs figures marquantes de l'époque, notamment Carrie Derick, Grace Julia Parker Drummond, Octavia Grace Ritchie England, Idola Saint-Jean et Thérèse Casgrain. Malgré l'opposition de la hiérarchie du clergé catholique et de la grande majorité des députés, les militantes font valoir leur cause de différentes manières, dont la plus connue est le « pèlerinage au Parlement ». Cette manifestation est organisée pour la première fois le 9 février 1922 alors qu'une délégation de plus de 400 femmes se rend à l'hôtel du Parlement pour présenter ses revendications. Cette manifestation est répétée annuellement à partir de 1926 jusqu'à ce que les femmes obtiennent le droit de vote et d'éligibilité aux élections québécoises, le 18 avril 1940.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la lutte pour le droit de vote des femmes s'intensifie au Québec et au Canada. Depuis 1913, la Montreal Suffrage Association, premier mouvement québécois militant exclusivement pour le suffrage féminin, limite son action au droit de vote des femmes au palier fédéral. Certaines associations féminines, comme la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, réclament ce droit, mais aucune organisation ne se consacre exclusivement à cette cause.
En 1918, les femmes du Québec et du Canada obtiennent le droit de voter aux élections fédérales et, en 1919, de se porter candidate. De 1916 à 1922, les femmes obtiennent le droit de vote dans toutes les provinces canadiennes, sauf au Québec.
La Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste évoque en mars 1920 la fondation d'un « comité de la femme » et d'un « programme civique » pour encourager les Québécoises à participer à la vie citoyenne. L'importante participation des femmes lors du scrutin fédéral du 6 décembre 1921 raffermit l'idée de fédérer les Québécoises autour de la cause du suffrage féminin.
Le 14 janvier 1922, des membres de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste et du Montreal Council of Women tiennent une réunion conjointe au cours de laquelle elles fondent le Comité provincial pour le suffrage féminin. Coprésidé par Marie Lacoste Gérin-Lajoie et Anna Marks Lyman, le Comité transcende les divisions linguistiques et confessionnelles et regroupe plusieurs figures marquantes de l'époque, notamment Carrie Derick, Grace Julia Parker Drummond, Octavia Grace Ritchie England, Idola Saint-Jean et Thérèse Casgrain. Cette rencontre a lieu à la résidence de Mme Gérin-Lajoie, à Montréal.
Le 9 février 1922, une délégation de plus de 400 femmes du Comité se rend au Parlement de Québec pour revendiquer l'obtention du suffrage féminin. À leur demande, le député libéral Henry Miles dépose un premier projet de loi à l'Assemblée législative de la province de Québec pour accorder le droit de vote aux femmes. La députation étant plutôt opposée à cette idée, le projet de loi n'est pas présenté. Cet événement inspire néanmoins une tradition, celle du « Pèlerinage au Parlement », que les militantes vont effectuer annuellement à compter de 1926 jusqu'à ce qu'elles aient gain de cause en 1940.
En mai 1922, le Comité est constitué en corporation et Marie Lacoste Gérin-Lajoie se rend à Rome à l'occasion du congrès de l'Union internationale des ligues catholiques féminines. Elle souhaite obtenir un appui des autorités catholiques en faveur du suffrage féminin en vue de sensibiliser l'épiscopat du Québec. Ses démarches n'ont toutefois pas les effets escomptés. Considérant qu'elle ne peut faire davantage tant que les évêques québécois ne changeront pas d'avis, elle démissionne de la présidence du Comité en novembre 1922.
En 1927, une scission s'opère au sein du Comité. Idola Saint-Jean fonde l'Alliance canadienne pour le vote des femmes du Québec. Le Comité se réorganise l'année suivante sous la houlette de Thérèse Casgrain, et devient la Ligue des droits de la femme.
La fondation du Comité provincial pour le suffrage féminin représente un moment charnière dans l'histoire des droits des femmes au Québec. Le Comité a fait œuvre pionnière en pavant la voie aux organisations qui lui succède dans la lutte pour l'obtention du droit de vote des Québécoises.
Intérêt patrimonial
Cet événement historique est désigné pour les motifs suivants:
La fondation du Comité provincial pour le suffrage féminin, le 14 janvier 1922, est un jalon important de l'histoire de la lutte pour l'égalité politique des femmes au Québec. Coprésidé par Marie Lacoste Gérin-Lajoie, présidente de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, et Anna Marks Lyman, présidente du Montreal Council of Women, le Comité est la première association militante ayant comme principale revendication le droit de vote des femmes aux élections provinciales québécoises. Transcendant les divisions linguistiques et confessionnelles, le Comité regroupe plusieurs figures marquantes de l'époque, notamment Carrie Derick, Grace Julia Parker Drummond, Octavia Grace Ritchie England, Idola Saint-Jean et Thérèse Casgrain. Malgré l'opposition de la hiérarchie du clergé catholique et de la grande majorité des députés, les militantes font valoir leur cause de différentes manières, dont la plus connue est le « pèlerinage au Parlement ». Cette manifestation est organisée pour la première fois le 9 février 1922 alors qu'une délégation de plus de 400 femmes se rend à l'hôtel du Parlement pour présenter ses revendications. Cette manifestation est répétée annuellement à partir de 1926 jusqu'à ce que les femmes obtiennent le droit de vote et d'éligibilité aux élections québécoises, le 18 avril 1940.
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Réalisation de travaux publics pendant la Grande dépression
Le 29 octobre 1929, les cours de la bourse de New York s'effondrent. Le krach se répercute sur d'autres bourses, dont celle de Montréal. L'événement marque le début d'une profonde dépression économique, l'une des plus importantes de l'histoire moderne, qui affectera durablement la décennie 1930 en occident. Cette période est connue comme étant la « Grande dépression ».
Le krach provoque une hausse importante du chômage au Québec, alors que les mesures d'aide sociale sont très peu nombreuses. Plusieurs personnes et familles sont réduites à la misère. Pour remédier à la situation, les gouvernements mettent rapidement en place des mesures d'aide. L'intervention gouvernementale prend différentes formes, comme le secours direct, le soutien à la colonisation ainsi que l'aide financière pour la réalisation de travaux publics.
La Loi pour remédier au chômage est adoptée par le gouvernement fédéral dès 1930. Elle est assortie d'un budget de 20 millions de dollars, notamment pour la réalisation de travaux publics. Par la suite, le gouvernement du Québec sanctionne la Loi de l'aide aux chômeurs, le 11 décembre 1930. Cette loi permet à la province d'accepter l'aide financière du gouvernement fédéral, en plus de baliser la contribution provinciale et d'établir le processus de distribution de l'argent. Le Canada paie 25 % des travaux publics, la province l'équivalent. Le montant restant est assumé par les municipalités. Cette loi est la première, mais elle ne sera pas la dernière en matière de travaux publics. Des lois similaires sont sanctionnées d'année en année.
Les municipalités répondent rapidement à l'appel du gouvernement en matière de travaux publics puisque leur population est durement frappée par la Grande dépression. Elles proposent des projets au gouvernement, et les travaux réalisés sont très variés d'un endroit à l'autre. La loi du 11 décembre permet même aux municipalités de subventionner des travaux sur des églises. Les travaux publics visent d'abord à se doter d'équipements modernes comme des égouts et des aqueducs (Hull, Québec) ainsi que des installations portuaires (Chicoutimi). Ils comprennent ensuite plusieurs projets d'aménagements urbains comme des parcs et des promenades (Montréal, Salaberry-de-Valleyfield, Shawinigan). Ils permettent aussi la construction d'équipements sportifs, comme des piscines (Montréal) et des amphithéâtres (Saint-Hyacinthe), culturels, comme des salles de spectacle (Québec), et civiques comme des hôtels de ville (Chicoutimi).
Plusieurs municipalités québécoises réalisent des travaux publics dans le cadre des mesures d'aides gouvernementales. Elles y voient un moyen de soulager leurs citoyens, mais également de se doter d'infrastructures modernes. Nous pensons d'abord à la capitale qui se dote du palais Montcalm et d'un réservoir sous les plaines d'Abraham ainsi qu'à la métropole qui se dote notamment de bains publics et aménage l'île Sainte-Hélène. Plusieurs autres villes moins grandes réalisent aussi des travaux publics comme Shawinigan (promenade Saint-Maurice), Grand-Mère [maintenant Shawinigan] (parc de la Rivière-Grand-Mère), Drummondville, Saint-Hyacinthe (stade L.-P.-Gaucher), Salaberry-de-Valleyfield (parc Delpha-Sauvé), Trois-Rivières (parc de l'Exposition), Chicoutimi [maintenant Saguenay] (hôtel de ville) et Hull (aqueduc et égout).
Les travaux publics réalisés pendant la Grande dépression marquent le paysage urbain de plusieurs villes québécoises. Ils ont, en effet, laissé des infrastructures de qualité destinées aux citoyens. Parmi les réalisations les plus connues, citons notamment le palais Montcalm à Québec, le Jardin botanique ainsi que le chalet et le lac aux Castors dans le parc du Mont-Royal à Montréal.
Le krach provoque une hausse importante du chômage au Québec, alors que les mesures d'aide sociale sont très peu nombreuses. Plusieurs personnes et familles sont réduites à la misère. Pour remédier à la situation, les gouvernements mettent rapidement en place des mesures d'aide. L'intervention gouvernementale prend différentes formes, comme le secours direct, le soutien à la colonisation ainsi que l'aide financière pour la réalisation de travaux publics.
La Loi pour remédier au chômage est adoptée par le gouvernement fédéral dès 1930. Elle est assortie d'un budget de 20 millions de dollars, notamment pour la réalisation de travaux publics. Par la suite, le gouvernement du Québec sanctionne la Loi de l'aide aux chômeurs, le 11 décembre 1930. Cette loi permet à la province d'accepter l'aide financière du gouvernement fédéral, en plus de baliser la contribution provinciale et d'établir le processus de distribution de l'argent. Le Canada paie 25 % des travaux publics, la province l'équivalent. Le montant restant est assumé par les municipalités. Cette loi est la première, mais elle ne sera pas la dernière en matière de travaux publics. Des lois similaires sont sanctionnées d'année en année.
Les municipalités répondent rapidement à l'appel du gouvernement en matière de travaux publics puisque leur population est durement frappée par la Grande dépression. Elles proposent des projets au gouvernement, et les travaux réalisés sont très variés d'un endroit à l'autre. La loi du 11 décembre permet même aux municipalités de subventionner des travaux sur des églises. Les travaux publics visent d'abord à se doter d'équipements modernes comme des égouts et des aqueducs (Hull, Québec) ainsi que des installations portuaires (Chicoutimi). Ils comprennent ensuite plusieurs projets d'aménagements urbains comme des parcs et des promenades (Montréal, Salaberry-de-Valleyfield, Shawinigan). Ils permettent aussi la construction d'équipements sportifs, comme des piscines (Montréal) et des amphithéâtres (Saint-Hyacinthe), culturels, comme des salles de spectacle (Québec), et civiques comme des hôtels de ville (Chicoutimi).
Plusieurs municipalités québécoises réalisent des travaux publics dans le cadre des mesures d'aides gouvernementales. Elles y voient un moyen de soulager leurs citoyens, mais également de se doter d'infrastructures modernes. Nous pensons d'abord à la capitale qui se dote du palais Montcalm et d'un réservoir sous les plaines d'Abraham ainsi qu'à la métropole qui se dote notamment de bains publics et aménage l'île Sainte-Hélène. Plusieurs autres villes moins grandes réalisent aussi des travaux publics comme Shawinigan (promenade Saint-Maurice), Grand-Mère [maintenant Shawinigan] (parc de la Rivière-Grand-Mère), Drummondville, Saint-Hyacinthe (stade L.-P.-Gaucher), Salaberry-de-Valleyfield (parc Delpha-Sauvé), Trois-Rivières (parc de l'Exposition), Chicoutimi [maintenant Saguenay] (hôtel de ville) et Hull (aqueduc et égout).
Les travaux publics réalisés pendant la Grande dépression marquent le paysage urbain de plusieurs villes québécoises. Ils ont, en effet, laissé des infrastructures de qualité destinées aux citoyens. Parmi les réalisations les plus connues, citons notamment le palais Montcalm à Québec, le Jardin botanique ainsi que le chalet et le lac aux Castors dans le parc du Mont-Royal à Montréal.
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Fondation du Jardin botanique de Montréal
Le Jardin botanique de Montréal est fondé le 9 juin 1931. Situé dans l'est de Montréal, il renferme plus de 22 000 espèces de plantes, exposées dans 10 serres, un arboretum et une trentaine de jardins thématiques.
Le Jardin botanique est l'œuvre du frère Marie-Victorin, Conrad Kirouac (1885-1944), un religieux des Frères des Écoles chrétiennes. Il est spécialiste de la flore québécoise et professeur à l'Institut de botanique de l'Université de Montréal. La création du Jardin répond à trois objectifs : conserver le patrimoine floral du Québec, populariser la botanique et enrichir la culture scientifique francophone en plein développement durant l'entre-deux-guerres. Après avoir lancé l'idée en 1925, le frère Marie-Victorin met sur pied en 1930 l'Association du jardin botanique de Montréal afin de faire cheminer le projet auprès de l'administration municipale. Il connaît bien le maire Camillien Houde, élu en 1928, car il fut son enseignant au Collège LaSalle à Longueuil.
Le 9 juin 1931, Marie-Victorin parvient à convaincre le Conseil municipal de la faisabilité et de l'intérêt pour la Ville d'une telle institution. Il faut toutefois attendre le mois de décembre 1931 pour que les travaux puissent débuter. L'aménagement du Jardin botanique fait partie de la stratégie de Montréal pour atténuer le chômage en période de crise économique. L'architecte municipal, Lucien Kérouak, est responsable de la construction des bâtiments. Les travaux paysagistes sont confiés à l'horticulteur allemand Henry Teuscher, recommandé par le Jardin botanique de New York. L'architecte-paysagiste Frederick Gage Todd collabore également au projet.
Le site retenu se trouve dans l'immense parc Maisonneuve, créé par la municipalité du même nom avant la Première Guerre mondiale. Amorcés en 1931, les travaux sont suspendus en 1933, car la Ville n'a plus d'argent pour financer son programme de travaux publics.
Le 24 avril 1936, la Ville de Montréal crée un conseil d'administration conjoint avec le frère Marie-Victorin et libère des sommes suffisantes pour achever les travaux. En outre, le gouvernement du Québec, dirigé par Maurice Duplessis, contribue financièrement au projet. Le chantier, relancé en 1936, devient l'un des plus imposants à Montréal. Plus de 700 ouvriers y travaillent et onze millions de dollars sont investis. Le Jardin botanique ouvre ses portes en 1939. La même année, le frère Marie-Victorin y déménage son laboratoire et l'Institut de botanique de l'Université de Montréal, ce qui permet de solidifier les liens entre le Jardin et le milieu universitaire. L'institution est à la fois un espace récréatif, un centre de formation et un pôle de recherche scientifique.
En 1956, la Ville retire au directeur scientifique sa place au conseil d'administration et l'accorde à un fonctionnaire municipal. L'établissement, jadis géré en collaboration avec le milieu scientifique, est désormais un service public sous la seule responsabilité du Conseil municipal. Le directeur scientifique poursuit néanmoins la coordination des affaires universitaires.
Le Jardin connaît un essor important à partir des années 1980 sous l'effet conjugué des préoccupations environnementales, de l'augmentation de son budget et de l'intérêt croissant pour la flore internationale. De nouvelles installations accentuent sa vocation touristique, dont les jardins du Japon, de Chine et des Premières Nations, ainsi que l'Insectarium.
La fondation du Jardin botanique en 1931 est une étape importante dans l'avancement de la culture scientifique québécoise. Il est reconnu comme l'un des plus importants au monde.
Le Jardin botanique est l'œuvre du frère Marie-Victorin, Conrad Kirouac (1885-1944), un religieux des Frères des Écoles chrétiennes. Il est spécialiste de la flore québécoise et professeur à l'Institut de botanique de l'Université de Montréal. La création du Jardin répond à trois objectifs : conserver le patrimoine floral du Québec, populariser la botanique et enrichir la culture scientifique francophone en plein développement durant l'entre-deux-guerres. Après avoir lancé l'idée en 1925, le frère Marie-Victorin met sur pied en 1930 l'Association du jardin botanique de Montréal afin de faire cheminer le projet auprès de l'administration municipale. Il connaît bien le maire Camillien Houde, élu en 1928, car il fut son enseignant au Collège LaSalle à Longueuil.
Le 9 juin 1931, Marie-Victorin parvient à convaincre le Conseil municipal de la faisabilité et de l'intérêt pour la Ville d'une telle institution. Il faut toutefois attendre le mois de décembre 1931 pour que les travaux puissent débuter. L'aménagement du Jardin botanique fait partie de la stratégie de Montréal pour atténuer le chômage en période de crise économique. L'architecte municipal, Lucien Kérouak, est responsable de la construction des bâtiments. Les travaux paysagistes sont confiés à l'horticulteur allemand Henry Teuscher, recommandé par le Jardin botanique de New York. L'architecte-paysagiste Frederick Gage Todd collabore également au projet.
Le site retenu se trouve dans l'immense parc Maisonneuve, créé par la municipalité du même nom avant la Première Guerre mondiale. Amorcés en 1931, les travaux sont suspendus en 1933, car la Ville n'a plus d'argent pour financer son programme de travaux publics.
Le 24 avril 1936, la Ville de Montréal crée un conseil d'administration conjoint avec le frère Marie-Victorin et libère des sommes suffisantes pour achever les travaux. En outre, le gouvernement du Québec, dirigé par Maurice Duplessis, contribue financièrement au projet. Le chantier, relancé en 1936, devient l'un des plus imposants à Montréal. Plus de 700 ouvriers y travaillent et onze millions de dollars sont investis. Le Jardin botanique ouvre ses portes en 1939. La même année, le frère Marie-Victorin y déménage son laboratoire et l'Institut de botanique de l'Université de Montréal, ce qui permet de solidifier les liens entre le Jardin et le milieu universitaire. L'institution est à la fois un espace récréatif, un centre de formation et un pôle de recherche scientifique.
En 1956, la Ville retire au directeur scientifique sa place au conseil d'administration et l'accorde à un fonctionnaire municipal. L'établissement, jadis géré en collaboration avec le milieu scientifique, est désormais un service public sous la seule responsabilité du Conseil municipal. Le directeur scientifique poursuit néanmoins la coordination des affaires universitaires.
Le Jardin connaît un essor important à partir des années 1980 sous l'effet conjugué des préoccupations environnementales, de l'augmentation de son budget et de l'intérêt croissant pour la flore internationale. De nouvelles installations accentuent sa vocation touristique, dont les jardins du Japon, de Chine et des Premières Nations, ainsi que l'Insectarium.
La fondation du Jardin botanique en 1931 est une étape importante dans l'avancement de la culture scientifique québécoise. Il est reconnu comme l'un des plus importants au monde.
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Grève des midinettes de 1937
Le 15 avril 1937, 5000 couturières membres de l'Union internationale des ouvriers du vêtement pour dames (UIOVD) déclenchent une grève générale de trois semaines dans plusieurs usines de Montréal.
L'industrie québécoise de la confection s'est installée principalement à Montréal à la fin du XIXe siècle. Cela s'explique par la position stratégique de l'île. Les coûts de production sont plus bas qu'ailleurs, car la main-d'œuvre est multiculturelle et composée en majorité de femmes sous-payées. Elles travaillent dans les ateliers et les usines situées le long secteur des rues Saint-Laurent, Sainte-Catherine et De Bleury. On les surnommera les midinettes.
Les traditions syndicales du secteur de la confection vestimentaire proviennent des ouvriers masculins qualifiés (tailleurs, coupeurs) au XIXe siècle. À partir des années 1930, les militants syndicaux tentent de rejoindre les travailleuses non qualifiées selon une approche industrielle. La Dépression des années 1930 précarise davantage les emplois et accentue le rapport de force des employeurs. En 1937, la semaine de travail dans la confection est évaluée à 55 heures et le salaire hebdomadaire est nettement inférieur à la moyenne du secteur manufacturier.
En réponse à ces dures conditions, les syndicats intensifient leurs activités de recrutement. En septembre 1936, la centrale new-yorkaise de l'UIOVD envoie deux organisateurs, Bernard Shane et Rose Pesotta, pour syndiquer les midinettes montréalaises. Ils s'adjoignent une militante juive native de la région de Québec, Léa Roback, comme liaison dans les usines. Claude Jodoin est assigné comme négociateur auprès des employeurs. Une unité locale représentant les ouvrières est fondée à Montréal le 15 janvier 1937.
À la fin de mars 1937, le syndicat s'estime assez fort pour négocier un contrat de travail avec les 80 employeurs regroupés dans la Guilde des manufacturiers du vêtement pour dames. Les midinettes ont un cahier de revendications étoffé : reconnaissance syndicale, semaine de 44 heures, hausse salariale générale de 50%, interdiction du travail à domicile, fin du favoritisme, heures supplémentaires payées à temps et demi. En l'absence de réponse de la Guilde, les syndiquées votent la grève le 7 avril et la déclenchent le 15 du même mois.
Les grévistes reçoivent l'appui du Conseil des métiers et du travail de Montréal, porte-parole des syndicats internationaux de métier sur le territoire montréalais. Claude Jodoin agit comme négociateur de l'UIOVD. La centrale new-yorkaise, membre de la Fédération américaine du travail, y investit des ressources importantes et met sur pied un fonds de grève. Le contexte politique n'aide pas les midinettes. Le premier ministre du Québec, Maurice Duplessis, brandit sans succès la Loi du cadenas, adoptée en mars 1937, pour casser la grève. Quelques escarmouches surviennent avec les briseurs de grève : 13 femmes et 8 hommes sont incarcérés pendant le conflit.
L'enlisement du conflit divise le patronat. Deux groupes d'employeurs se forment pour dénouer l'impasse. Le premier tente sans succès de s'entendre avec les travailleuses, moins nombreuses, affiliées à la Confédération des travailleurs catholiques du Canada. L'autre groupe négocie avec l'UIOVD et signe un contrat de travail à la hâte le 10 mai 1937. La grève s'achève la même journée et les midinettes obtiennent la majorité de leurs revendications. La fin de la grève a un écho à l'Assemblée législative du Québec. En septembre 1937, le gouvernement instaure un salaire minimum légal et crée un tribunal d'arbitrage pour les conflits de travail.
La grève d'avril 1937 permet aux travailleuses de la confection d'avoir une visibilité militante dans l'espace public et de s'initier aux activités politiques et syndicales. Elle frappe l'imaginaire et met en lumière la contribution de communauté juive au progrès des conditions de travail au Québec.
L'industrie québécoise de la confection s'est installée principalement à Montréal à la fin du XIXe siècle. Cela s'explique par la position stratégique de l'île. Les coûts de production sont plus bas qu'ailleurs, car la main-d'œuvre est multiculturelle et composée en majorité de femmes sous-payées. Elles travaillent dans les ateliers et les usines situées le long secteur des rues Saint-Laurent, Sainte-Catherine et De Bleury. On les surnommera les midinettes.
Les traditions syndicales du secteur de la confection vestimentaire proviennent des ouvriers masculins qualifiés (tailleurs, coupeurs) au XIXe siècle. À partir des années 1930, les militants syndicaux tentent de rejoindre les travailleuses non qualifiées selon une approche industrielle. La Dépression des années 1930 précarise davantage les emplois et accentue le rapport de force des employeurs. En 1937, la semaine de travail dans la confection est évaluée à 55 heures et le salaire hebdomadaire est nettement inférieur à la moyenne du secteur manufacturier.
En réponse à ces dures conditions, les syndicats intensifient leurs activités de recrutement. En septembre 1936, la centrale new-yorkaise de l'UIOVD envoie deux organisateurs, Bernard Shane et Rose Pesotta, pour syndiquer les midinettes montréalaises. Ils s'adjoignent une militante juive native de la région de Québec, Léa Roback, comme liaison dans les usines. Claude Jodoin est assigné comme négociateur auprès des employeurs. Une unité locale représentant les ouvrières est fondée à Montréal le 15 janvier 1937.
À la fin de mars 1937, le syndicat s'estime assez fort pour négocier un contrat de travail avec les 80 employeurs regroupés dans la Guilde des manufacturiers du vêtement pour dames. Les midinettes ont un cahier de revendications étoffé : reconnaissance syndicale, semaine de 44 heures, hausse salariale générale de 50%, interdiction du travail à domicile, fin du favoritisme, heures supplémentaires payées à temps et demi. En l'absence de réponse de la Guilde, les syndiquées votent la grève le 7 avril et la déclenchent le 15 du même mois.
Les grévistes reçoivent l'appui du Conseil des métiers et du travail de Montréal, porte-parole des syndicats internationaux de métier sur le territoire montréalais. Claude Jodoin agit comme négociateur de l'UIOVD. La centrale new-yorkaise, membre de la Fédération américaine du travail, y investit des ressources importantes et met sur pied un fonds de grève. Le contexte politique n'aide pas les midinettes. Le premier ministre du Québec, Maurice Duplessis, brandit sans succès la Loi du cadenas, adoptée en mars 1937, pour casser la grève. Quelques escarmouches surviennent avec les briseurs de grève : 13 femmes et 8 hommes sont incarcérés pendant le conflit.
L'enlisement du conflit divise le patronat. Deux groupes d'employeurs se forment pour dénouer l'impasse. Le premier tente sans succès de s'entendre avec les travailleuses, moins nombreuses, affiliées à la Confédération des travailleurs catholiques du Canada. L'autre groupe négocie avec l'UIOVD et signe un contrat de travail à la hâte le 10 mai 1937. La grève s'achève la même journée et les midinettes obtiennent la majorité de leurs revendications. La fin de la grève a un écho à l'Assemblée législative du Québec. En septembre 1937, le gouvernement instaure un salaire minimum légal et crée un tribunal d'arbitrage pour les conflits de travail.
La grève d'avril 1937 permet aux travailleuses de la confection d'avoir une visibilité militante dans l'espace public et de s'initier aux activités politiques et syndicales. Elle frappe l'imaginaire et met en lumière la contribution de communauté juive au progrès des conditions de travail au Québec.
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Obtention du droit de vote et d'éligibilité pour les femmes québécoises
Le 18 avril 1940, l'Assemblée législative du Québec adopte la Loi accordant aux femmes le droit de vote et d'éligibilité. Cet événement est un jalon important de la lutte pour l'égalité politique des femmes au Québec.
Les mouvements en faveur du droit de vote pour les femmes au Québec et au Canada naissent à la fin du XIXe siècle. La première organisation à réclamer le droit de vote pour les femmes est la Women's Christian Temperance Union, un organisme qui combat essentiellement l'alcoolisme et qui a une succursale à Montréal à compter de 1887. La lutte pour l'obtention du droit de vote pour les femmes se concrétise en 1913 par la fondation de la Montreal Suffrage Association, un organisme présidé par Carrie Derrick. Le mandat de l'association est de promouvoir le suffrage féminin au fédéral. En 1918, les femmes du Québec et du Canada obtiennent le droit de voter aux élections fédérales et, en 1919, de se faire élire à la Chambre des communes. De 1916 à 1922, les femmes obtiennent le droit de vote dans toutes les provinces canadiennes, sauf au Québec.
La lutte des femmes pour l'obtention du droit de vote aux élections québécoises commence véritablement en 1921 avec la fondation du Comité provincial pour le suffrage féminin par Marie Lacoste Gérin-Lajoie, présidente de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, et Anna Marks Lyman, présidente du Montreal Council of Women. Carrie Derick, Grace Julia Parker Drummond, Octavia Grace Ritchie England, Idola Saint-Jean et Thérèse Casgrain font aussi partie du comité. L'objectif de ce comité est de forcer l'Assemblée législative à débattre de la question du suffrage féminin. Des obstacles se dressent toutefois sur la voie des militantes : le clergé catholique et la grande majorité des journalistes et des parlementaires, de même que plusieurs femmes, s'y opposent vigoureusement. Le Comité se présente une première fois au Parlement de Québec le 9 février 1922 pour réclamer le suffrage féminin. En mars de la même année, le député libéral Henry Miles dépose un projet de loi sur le suffrage féminin, qui est rejeté.
Par la suite, la revendication est reprise par l'Alliance canadienne pour le vote des femmes du Québec, créée en 1927 par Idola Saint-Jean, et la Ligue des droits de la femme, créée en 1929 par Thérèse Casgrain, à partir du Comité provincial pour le suffrage féminin. En travaillant de pair, ces deux groupes réclament le droit de vote pour les femmes aux élections provinciales en organisant des manifestations et des campagnes médiatiques. À leur demande, un député favorable à leur cause dépose chaque année un projet de loi à l'Assemblée législative. Ces projets sont continuellement rejetés.
Défait aux urnes en 1936, le Parti libéral du Québec organise un congrès en mai 1938 afin de préparer son programme électoral. Thérèse Casgrain, alors vice-présidente du Club des femmes libérales du Canada, participe au congrès avec une délégation féminine. Ces femmes parviennent à faire ajouter le suffrage féminin au programme du parti. Élus en 1939, les libéraux d'Adélard Godbout remplissent leur promesse dans la première année de leur mandat.
Le projet de loi accordant aux femmes le droit de vote et d'éligibilité est présenté en Chambre le 9 avril 1940. Deux jours plus tard, en deuxième lecture, 67 députés votent en faveur du projet et 9 contre. Le 18 avril, le projet est adopté sur division en troisième lecture. Le 25 avril, le Conseil législatif adopte la loi, qui reçoit la sanction royale du lieutenant-gouverneur le jour même.
En 1944, les femmes votent pour la première fois dans le cadre d'une élection générale québécoise. Il faut toutefois attendre en 1961 pour voir une première femme, Marie-Claire Kirkland-Casgrain, être élue à titre de députée. L'année suivante, elle devient la première femme à être assermentée comme ministre. En 2012, Pauline Marois est la première femme élue première ministre du Québec.
Les mouvements en faveur du droit de vote pour les femmes au Québec et au Canada naissent à la fin du XIXe siècle. La première organisation à réclamer le droit de vote pour les femmes est la Women's Christian Temperance Union, un organisme qui combat essentiellement l'alcoolisme et qui a une succursale à Montréal à compter de 1887. La lutte pour l'obtention du droit de vote pour les femmes se concrétise en 1913 par la fondation de la Montreal Suffrage Association, un organisme présidé par Carrie Derrick. Le mandat de l'association est de promouvoir le suffrage féminin au fédéral. En 1918, les femmes du Québec et du Canada obtiennent le droit de voter aux élections fédérales et, en 1919, de se faire élire à la Chambre des communes. De 1916 à 1922, les femmes obtiennent le droit de vote dans toutes les provinces canadiennes, sauf au Québec.
La lutte des femmes pour l'obtention du droit de vote aux élections québécoises commence véritablement en 1921 avec la fondation du Comité provincial pour le suffrage féminin par Marie Lacoste Gérin-Lajoie, présidente de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, et Anna Marks Lyman, présidente du Montreal Council of Women. Carrie Derick, Grace Julia Parker Drummond, Octavia Grace Ritchie England, Idola Saint-Jean et Thérèse Casgrain font aussi partie du comité. L'objectif de ce comité est de forcer l'Assemblée législative à débattre de la question du suffrage féminin. Des obstacles se dressent toutefois sur la voie des militantes : le clergé catholique et la grande majorité des journalistes et des parlementaires, de même que plusieurs femmes, s'y opposent vigoureusement. Le Comité se présente une première fois au Parlement de Québec le 9 février 1922 pour réclamer le suffrage féminin. En mars de la même année, le député libéral Henry Miles dépose un projet de loi sur le suffrage féminin, qui est rejeté.
Par la suite, la revendication est reprise par l'Alliance canadienne pour le vote des femmes du Québec, créée en 1927 par Idola Saint-Jean, et la Ligue des droits de la femme, créée en 1929 par Thérèse Casgrain, à partir du Comité provincial pour le suffrage féminin. En travaillant de pair, ces deux groupes réclament le droit de vote pour les femmes aux élections provinciales en organisant des manifestations et des campagnes médiatiques. À leur demande, un député favorable à leur cause dépose chaque année un projet de loi à l'Assemblée législative. Ces projets sont continuellement rejetés.
Défait aux urnes en 1936, le Parti libéral du Québec organise un congrès en mai 1938 afin de préparer son programme électoral. Thérèse Casgrain, alors vice-présidente du Club des femmes libérales du Canada, participe au congrès avec une délégation féminine. Ces femmes parviennent à faire ajouter le suffrage féminin au programme du parti. Élus en 1939, les libéraux d'Adélard Godbout remplissent leur promesse dans la première année de leur mandat.
Le projet de loi accordant aux femmes le droit de vote et d'éligibilité est présenté en Chambre le 9 avril 1940. Deux jours plus tard, en deuxième lecture, 67 députés votent en faveur du projet et 9 contre. Le 18 avril, le projet est adopté sur division en troisième lecture. Le 25 avril, le Conseil législatif adopte la loi, qui reçoit la sanction royale du lieutenant-gouverneur le jour même.
En 1944, les femmes votent pour la première fois dans le cadre d'une élection générale québécoise. Il faut toutefois attendre en 1961 pour voir une première femme, Marie-Claire Kirkland-Casgrain, être élue à titre de députée. L'année suivante, elle devient la première femme à être assermentée comme ministre. En 2012, Pauline Marois est la première femme élue première ministre du Québec.
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Première conférence de Québec
La première conférence de Québec, aussi connue sous le nom de code Quadrant, se déroule du 11 au 24 août 1943 dans la citadelle de Québec ainsi que dans le château Frontenac. Cette conférence bilatérale survient dans un contexte d'accroissement des rencontres stratégiques des forces alliées pendant la Seconde Guerre mondiale, après celles de Casablanca et de Washington. Elle rassemble le président américain Franklin D. Roosevelt, le premier ministre britannique Winston Churchill, leurs états majors respectifs ainsi que des délégués militaires de plusieurs pays alliés. Le gouverneur général du Canada, le comte d'Athlone, et le premier ministre, William Lyon Mackenzie King, sont présents en qualité d'hôte, mais ne prennent pas part aux discussions.
La tenue de la conférence a des répercussions sur la ville de Québec. Les médias sont tenus au secret et les communications sont étroitement surveillées et contrôlées. Des batteries antiaériennes et des patrouilles assurent la sécurité des airs tandis que les lieux de rencontre sont ceinturés par d'imposants périmètres de sécurité. Pour sa part, le château Frontenac est complètement vidé de ses hôtes et toutes les réservations sont annulées afin de pouvoir accueillir les participants de la conférence.
Le premier chef d'État qui arrive à Québec est Winston Churchill, le 10 août 1943. Il est accompagné de son épouse Clementine et de leur fille Mary. Le lendemain, Churchill et King sont reçus dans la salle du Conseil exécutif de l'Assemblée législative par le premier ministre Adélard Godbout et son cabinet. Les premières séances de la conférence s'amorcent le même jour entre les chefs d'états-majors combinés, qui sont responsables de la préparation de la stratégie militaire conjointe de la Grande Bretagne et des États-Unis. Le 17 août, en fin de journée, le président Roosevelt arrive dans la ville. Le jour suivant, les photos officielles de la conférence sont prises à la citadelle. Plusieurs de ces clichés passent à la postérité.
Ce n'est qu'une fois Churchill et Roosevelt réunis que se prennent des décisions à partir du travail effectué par les chefs d'états-majors combinés. Parmi les sujets abordés, il y a l'imminente capitulation de l'Italie qui soulève la question de l'ouverture d'un nouveau front en Europe. Conséquemment, et malgré les nombreux points abordés, les efforts sont concentrés sur la planification d'un débarquement en Normandie, nommé opération Overlord. Prévue pour le mois de mai 1944, son organisation est placée sous le commandement du général américain Dwight D. Eisenhower. Le projet Manhattan est également évoqué et il est décidé que l'Union des républiques socialistes soviétiques ne pourra pas être informée des développements du projet. Enfin, on s'entend pour intensifier la lutte contre le Japon.
Le 23 août, King participe avec Churchill à un défilé motorisé dans les rues de Québec. La rencontre se termine le 24 août avec une conférence de presse couverte par de nombreux journalistes. Ces derniers, ne pouvant avoir accès à ce qui s'est discuté derrière les portes closes, se rabattent sur la couverture des manifestations mondaines en marge des discussions. À la suite de la conférence, Roosevelt quitte pour Ottawa tandis que Churchill reste quelques jours supplémentaires à Québec.
La conférence de Québec de 1943 lance la préparation de l'opération Overlord et marque l'implication grandissante des États-Unis dans la poursuite de la guerre. La tenue de cette conférence, et celle de 1944, permettent à Québec de figurer parmi les villes qui ont eu le privilège d'accueillir une conférence interalliée au cours de la Deuxième Guerre mondiale.
La tenue de la conférence a des répercussions sur la ville de Québec. Les médias sont tenus au secret et les communications sont étroitement surveillées et contrôlées. Des batteries antiaériennes et des patrouilles assurent la sécurité des airs tandis que les lieux de rencontre sont ceinturés par d'imposants périmètres de sécurité. Pour sa part, le château Frontenac est complètement vidé de ses hôtes et toutes les réservations sont annulées afin de pouvoir accueillir les participants de la conférence.
Le premier chef d'État qui arrive à Québec est Winston Churchill, le 10 août 1943. Il est accompagné de son épouse Clementine et de leur fille Mary. Le lendemain, Churchill et King sont reçus dans la salle du Conseil exécutif de l'Assemblée législative par le premier ministre Adélard Godbout et son cabinet. Les premières séances de la conférence s'amorcent le même jour entre les chefs d'états-majors combinés, qui sont responsables de la préparation de la stratégie militaire conjointe de la Grande Bretagne et des États-Unis. Le 17 août, en fin de journée, le président Roosevelt arrive dans la ville. Le jour suivant, les photos officielles de la conférence sont prises à la citadelle. Plusieurs de ces clichés passent à la postérité.
Ce n'est qu'une fois Churchill et Roosevelt réunis que se prennent des décisions à partir du travail effectué par les chefs d'états-majors combinés. Parmi les sujets abordés, il y a l'imminente capitulation de l'Italie qui soulève la question de l'ouverture d'un nouveau front en Europe. Conséquemment, et malgré les nombreux points abordés, les efforts sont concentrés sur la planification d'un débarquement en Normandie, nommé opération Overlord. Prévue pour le mois de mai 1944, son organisation est placée sous le commandement du général américain Dwight D. Eisenhower. Le projet Manhattan est également évoqué et il est décidé que l'Union des républiques socialistes soviétiques ne pourra pas être informée des développements du projet. Enfin, on s'entend pour intensifier la lutte contre le Japon.
Le 23 août, King participe avec Churchill à un défilé motorisé dans les rues de Québec. La rencontre se termine le 24 août avec une conférence de presse couverte par de nombreux journalistes. Ces derniers, ne pouvant avoir accès à ce qui s'est discuté derrière les portes closes, se rabattent sur la couverture des manifestations mondaines en marge des discussions. À la suite de la conférence, Roosevelt quitte pour Ottawa tandis que Churchill reste quelques jours supplémentaires à Québec.
La conférence de Québec de 1943 lance la préparation de l'opération Overlord et marque l'implication grandissante des États-Unis dans la poursuite de la guerre. La tenue de cette conférence, et celle de 1944, permettent à Québec de figurer parmi les villes qui ont eu le privilège d'accueillir une conférence interalliée au cours de la Deuxième Guerre mondiale.
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Création d'Hydro-Québec
Le 14 avril 1944, l'Assemblée législative de la province de Québec adopte la Loi établissant la Commission hydroélectrique de Québec, créant ainsi l'entreprise publique connue sous le nom d'Hydro-Québec, responsable de la production, du transport et de la distribution de l'électricité sur tout le territoire québécois.
Antérieurement à la création d'Hydro-Québec, les ressources énergétiques du Québec sont exploitées en majeure partie par des entreprises privées. La Montreal Light, Heat and Power Consolidated, l'une de ces puissantes compagnies, exerce un monopole sur l'île de Montréal et engrange des profits considérables, tout en offrant des services plus ou moins adéquats.
La lutte contre le trust de l'électricité prend son essor au début des années 1930. Télesphore-Damien Bouchard, député libéral et maire de Saint-Hyacinthe, qui prône la municipalisation des services d'électricité, et le dentiste Philippe Hamel, qui milite pour la nationalisation des compagnies, figurent parmi les chefs de file du mouvement. En 1933, l'École sociale populaire prend position en faveur de la création d'une hydro provinciale. Face aux pressions populaires croissantes, le gouvernement de Louis-Alexandre Taschereau crée en 1934 la Commission de l'électricité (Commission Lapointe), qui dénoncera dans son rapport les pratiques des compagnies, sans pour autant recommander la nationalisation.
La nationalisation de l'électricité devient un enjeu électoral en 1936, alors que l'Union nationale s'engage dans cette voie. Une fois élue, l'Union nationale crée plutôt le Syndicat national de l'électricité, une entreprise publique chargée de construire des centrales hydroélectriques dans certaines régions du Québec. En 1939, le Parti libéral est reporté au pouvoir au terme d'une campagne pendant laquelle son chef Adélard Godbout promet l'étatisation de la Montreal Light Heat and Power Consolidated.
Malgré la campagne d'opposition de la compagnie et de la presse d'affaires, le projet de loi visant la création d'une hydro québécoise, l'étatisation de la Montreal Light, Heat and Power Consolidated et l'électrification rurale est déposé le 23 mars 1944. Adoptée et sanctionnée le 14 avril 1944, la loi donne le mandat à Hydro-Québec « de fournir l'énergie aux municipalités, aux entreprises industrielles ou commerciales et aux citoyens de cette province aux taux les plus bas compatibles avec une saine administration financière ».
Le lendemain de l'adoption de la loi, les commissaires d'Hydro-Québec prennent possession des actifs électriques et gaziers de la Montreal Light, Heat and Power Consolidated et de ses deux filiales. La nouvelle société d'État acquiert ainsi quatre centrales hydroélectriques en activité et le monopole du transport et de la distribution de l'électricité et du gaz sur l'île de Montréal. Le processus de compensation des expropriés prendra fin en 1953.
La création d'Hydro-Québec a des retombées économiques majeures. Par cette expropriation, l'État québécois prend possession du marché montréalais de l'électricité. À court terme, cette prise de contrôle entraine la réduction des tarifs, ce qui favorise le développement du marché domestique et l'extension du réseau de distribution. À plus long terme, la création d'Hydro-Québec contribue à l'électrification des régions du Québec et au développement d'une expertise québécoise en production et en transport d'énergie hydroélectrique.
En 1963, le gouvernement de Jean Lesage complète la nationalisation de l'électricité en permettant à Hydro-Québec d'acquérir et d'intégrer à son réseau les actifs de onze autres compagnies privées d'électricité. Hydro-Québec devient alors un véritable levier économique. Elle contribue à l'autonomie de l'État québécois et à nourrir la fierté de sa population.
De nos jours, Hydro-Québec est l'un des plus importants producteurs d'hydroélectricité au monde et continue de jouer un rôle déterminant dans le développement économique du Québec.
Cette désignation repose sur les motifs suivants:
Le 14 avril 1944, le gouvernement d'Adélard Godbout fait adopter par l'Assemblée législative de la province de Québec une loi donnant naissance à Hydro-Québec et étatisant les actifs de la Montreal Light, Heat and Power Consolidated. La nouvelle entreprise publique acquiert ainsi quatre centrales en activité et le monopole du transport et de la distribution de l'électricité et du gaz sur l'île de Montréal.
La création d'Hydro-Québec a des retombées économiques majeures. À court terme, la prise de possession du marché montréalais de l'énergie entraine la réduction des tarifs des consommateurs, ce qui favorise l'expansion du marché domestique et l'extension du réseau de distribution. À plus long terme, la création d'Hydro-Québec contribue à l'électrification des campagnes et au développement d'une expertise québécoise dans le secteur de l'énergie hydroélectrique.
La création d'Hydro-Québec constitue la première phase du processus de nationalisation de l'électricité au Québec. Ce processus est complété en 1963 par le gouvernement de Jean Lesage qui permet à Hydro-Québec d'acquérir et d'intégrer à son réseau les actifs de onze autres compagnies privées d'électricité. Hydro-Québec devient un véritable levier économique qui contribuera dès lors à l'autonomie de l'État québécois.
De nos jours, Hydro-Québec est responsable de la production, du transport et de la distribution de l'électricité sur tout le territoire québécois. L'entreprise continue de jouer un rôle déterminant dans le développement économique du Québec et est l'un des plus importants producteurs d'hydroélectricité au monde.
Antérieurement à la création d'Hydro-Québec, les ressources énergétiques du Québec sont exploitées en majeure partie par des entreprises privées. La Montreal Light, Heat and Power Consolidated, l'une de ces puissantes compagnies, exerce un monopole sur l'île de Montréal et engrange des profits considérables, tout en offrant des services plus ou moins adéquats.
La lutte contre le trust de l'électricité prend son essor au début des années 1930. Télesphore-Damien Bouchard, député libéral et maire de Saint-Hyacinthe, qui prône la municipalisation des services d'électricité, et le dentiste Philippe Hamel, qui milite pour la nationalisation des compagnies, figurent parmi les chefs de file du mouvement. En 1933, l'École sociale populaire prend position en faveur de la création d'une hydro provinciale. Face aux pressions populaires croissantes, le gouvernement de Louis-Alexandre Taschereau crée en 1934 la Commission de l'électricité (Commission Lapointe), qui dénoncera dans son rapport les pratiques des compagnies, sans pour autant recommander la nationalisation.
La nationalisation de l'électricité devient un enjeu électoral en 1936, alors que l'Union nationale s'engage dans cette voie. Une fois élue, l'Union nationale crée plutôt le Syndicat national de l'électricité, une entreprise publique chargée de construire des centrales hydroélectriques dans certaines régions du Québec. En 1939, le Parti libéral est reporté au pouvoir au terme d'une campagne pendant laquelle son chef Adélard Godbout promet l'étatisation de la Montreal Light Heat and Power Consolidated.
Malgré la campagne d'opposition de la compagnie et de la presse d'affaires, le projet de loi visant la création d'une hydro québécoise, l'étatisation de la Montreal Light, Heat and Power Consolidated et l'électrification rurale est déposé le 23 mars 1944. Adoptée et sanctionnée le 14 avril 1944, la loi donne le mandat à Hydro-Québec « de fournir l'énergie aux municipalités, aux entreprises industrielles ou commerciales et aux citoyens de cette province aux taux les plus bas compatibles avec une saine administration financière ».
Le lendemain de l'adoption de la loi, les commissaires d'Hydro-Québec prennent possession des actifs électriques et gaziers de la Montreal Light, Heat and Power Consolidated et de ses deux filiales. La nouvelle société d'État acquiert ainsi quatre centrales hydroélectriques en activité et le monopole du transport et de la distribution de l'électricité et du gaz sur l'île de Montréal. Le processus de compensation des expropriés prendra fin en 1953.
La création d'Hydro-Québec a des retombées économiques majeures. Par cette expropriation, l'État québécois prend possession du marché montréalais de l'électricité. À court terme, cette prise de contrôle entraine la réduction des tarifs, ce qui favorise le développement du marché domestique et l'extension du réseau de distribution. À plus long terme, la création d'Hydro-Québec contribue à l'électrification des régions du Québec et au développement d'une expertise québécoise en production et en transport d'énergie hydroélectrique.
En 1963, le gouvernement de Jean Lesage complète la nationalisation de l'électricité en permettant à Hydro-Québec d'acquérir et d'intégrer à son réseau les actifs de onze autres compagnies privées d'électricité. Hydro-Québec devient alors un véritable levier économique. Elle contribue à l'autonomie de l'État québécois et à nourrir la fierté de sa population.
De nos jours, Hydro-Québec est l'un des plus importants producteurs d'hydroélectricité au monde et continue de jouer un rôle déterminant dans le développement économique du Québec.
Intérêt patrimonial
Cette désignation repose sur les motifs suivants:
Le 14 avril 1944, le gouvernement d'Adélard Godbout fait adopter par l'Assemblée législative de la province de Québec une loi donnant naissance à Hydro-Québec et étatisant les actifs de la Montreal Light, Heat and Power Consolidated. La nouvelle entreprise publique acquiert ainsi quatre centrales en activité et le monopole du transport et de la distribution de l'électricité et du gaz sur l'île de Montréal.
La création d'Hydro-Québec a des retombées économiques majeures. À court terme, la prise de possession du marché montréalais de l'énergie entraine la réduction des tarifs des consommateurs, ce qui favorise l'expansion du marché domestique et l'extension du réseau de distribution. À plus long terme, la création d'Hydro-Québec contribue à l'électrification des campagnes et au développement d'une expertise québécoise dans le secteur de l'énergie hydroélectrique.
La création d'Hydro-Québec constitue la première phase du processus de nationalisation de l'électricité au Québec. Ce processus est complété en 1963 par le gouvernement de Jean Lesage qui permet à Hydro-Québec d'acquérir et d'intégrer à son réseau les actifs de onze autres compagnies privées d'électricité. Hydro-Québec devient un véritable levier économique qui contribuera dès lors à l'autonomie de l'État québécois.
De nos jours, Hydro-Québec est responsable de la production, du transport et de la distribution de l'électricité sur tout le territoire québécois. L'entreprise continue de jouer un rôle déterminant dans le développement économique du Québec et est l'un des plus importants producteurs d'hydroélectricité au monde.
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REFUS GLOBAL
La publication en 1948 du manifeste Refus global, écrit par le peintre Paul-Émile Borduas et cosigné par quinze jeunes personnes (surtout des peintres, mais aussi des artistes d’autres disciplines), est un événement important dans l’histoire du Québec. L’essai comprend neuf textes et présente les réflexions sur l’art et la société du groupe des automatistes, formé à Montréal en 1941 autour de Borduas, professeur à l’École du meuble.
Les cosignataires du Refus global sont Madeleine Arbour, Marcel Barbeau, Bruno Cormier, Marcelle Ferron, Claude Gauvreau, Pierre Gauvreau, Muriel Guilbault, Fernand Leduc, . Plusieurs de ces artistes d’avant-garde feront leur marque au Québec et même, pour certains, à l’étranger.
La parution du Refus global provoque une onde de choc, parce que le document s’attaque aux valeurs traditionnelles de la société québécoise. Les signataires aspirent non seulement à une plus grande liberté de création artistique, mais veulent aussi secouer les cadres jugés trop rigides de la société de l’époque et ouvrir davantage le Québec sur le monde.
Face aux critiques qu’il soulève de la part des autorités et dans la presse, le texte sombre dans l’oubli. Or, il exerce une influence profonde sur les artistes et apparaît ainsi comme l’une des premières manifestations au Québec de la modernité dans le domaine des arts visuels. De façon plus générale, le plaidoyer témoigne d’une volonté de libération culturelle et sociale. Quelques analystes y ont d’ailleurs vu un événement annonciateur de la Révolution tranquille.
Les cosignataires du Refus global sont Madeleine Arbour, Marcel Barbeau, Bruno Cormier, Marcelle Ferron, Claude Gauvreau, Pierre Gauvreau, Muriel Guilbault, Fernand Leduc, . Plusieurs de ces artistes d’avant-garde feront leur marque au Québec et même, pour certains, à l’étranger.
La parution du Refus global provoque une onde de choc, parce que le document s’attaque aux valeurs traditionnelles de la société québécoise. Les signataires aspirent non seulement à une plus grande liberté de création artistique, mais veulent aussi secouer les cadres jugés trop rigides de la société de l’époque et ouvrir davantage le Québec sur le monde.
Face aux critiques qu’il soulève de la part des autorités et dans la presse, le texte sombre dans l’oubli. Or, il exerce une influence profonde sur les artistes et apparaît ainsi comme l’une des premières manifestations au Québec de la modernité dans le domaine des arts visuels. De façon plus générale, le plaidoyer témoigne d’une volonté de libération culturelle et sociale. Quelques analystes y ont d’ailleurs vu un événement annonciateur de la Révolution tranquille.
Le lancement du manifeste Refus global a été désigné événement historique le 9 août 2023.
Source : Conseil du patrimoine culturel
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Deuxième phase de nationalisation de l'électricité au Québec
Le 30 avril 1963 marque le début de la deuxième phase de nationalisation de l'électricité au Québec alors que la société d'État Hydro-Québec amorce l'achat des actions de onze compagnies privées. Hydro-Québec devient ainsi la plus importante entreprise publique du Québec.
La première phase de nationalisation de l'électricité, réalisée en 1944, a permis à Hydro-Québec de devenir propriétaire de la compagnie privée Montreal Light Heat and Power Consolidated et de ses filiales. La société d'État fait alors partie de plus de 40 compagnies d'électricité cohabitant au Québec. Des entreprises privées telles que la Shawinigan Water and Power Company (SWPC), la Gatineau Power Company et la Southern Canada Power Ltd. détiennent les monopoles de l'électricité dans les différentes régions du Québec. N'étant pas soumises à la concurrence du marché, ces compagnies peuvent se permettre de faire payer des tarifs d'électricité exorbitants aux consommateurs, spécialement dans le cas où ceux-ci vivent dans des régions à faible taux de population, situées loin des sources de production. La coexistence de plusieurs entreprises d'électricité mène à une multiplication des coûts de transport, de production et d'administration, alors que le service offert demeure insatisfaisant.
En 1962, René Lévesque (1922-1987), ministre des Richesses naturelles sous le gouvernement libéral de Jean Lesage (1912-1980), amène l'idée d'intégrer sous une même gestion la production hydroélectrique et la distribution de l'électricité. Un des arguments est que les différents réseaux de transport devraient être unifiés de manière à servir équitablement et à juste prix l'ensemble des citoyens québécois. Selon René Lévesque, ces changements doivent être réalisés par le biais de l'État, et plus précisément par Hydro-Québec. Plutôt que de viser uniquement l'accumulation de bénéfices, une entreprise publique utiliserait les richesses naturelles du Québec pour le bien de la collectivité. Le gouvernement du Québec tout comme les Québécois bénéficieraient des retombées économiques de la société d'État.
Une lutte de relations publiques acharnée s'amorce alors entre le gouvernement, avec René Lévesque comme porte-parole, et les compagnies privées d'électricité, en particulier la SWPC. L'affrontement est également politique, puisque la question de la nationalisation de l'électricité devient l'enjeu principal de la campagne électorale provinciale de 1962. En plus de revêtir un caractère social important, le projet d'étatisation de l'électricité est intimement lié au développement économique du Québec. Avec le slogan « Maîtres chez nous », l'administration Lesage souhaite briser les obstacles qui se dressent devant l'essor économique des Canadiens français.
C'est en votant que les citoyens décident de la nationalisation. Le 14 novembre 1962, le gouvernement libéral de Jean Lesage est réélu. Après maintes négociations concernant le prix d'achat des actions des compagnies privées, le projet de nationalisation de l'électricité est mené à terme le 30 avril 1963 alors qu'Hydro-Québec amorce l'achat de onze compagnies d'électricité. En décembre de la même année, la société d'État achète 45 coopératives d'électricité. Entre 1963 et 1977, Hydro-Québec acquiert 27 réseaux privés ou municipaux et les intègre à son propre réseau. La deuxième phase de la nationalisation de l'électricité se fait donc sous la forme d'achats graduels d'actions de gré à gré.
À l'issue de cette deuxième phase de nationalisation de l'électricité en 1963, Hydro-Québec favorise le français comme langue de travail, emploie une dizaine de milliers de personnes, dessert plus de 1 350 000 clients et détient des actifs de plus de deux milliards de dollars. En quelques années, Hydro-Québec réduit les tarifs d'électricité pour la clientèle résidentielle et uniformise aussi bien sa gestion administrative que le service d'électricité offert dans toute la province.
La première phase de nationalisation de l'électricité, réalisée en 1944, a permis à Hydro-Québec de devenir propriétaire de la compagnie privée Montreal Light Heat and Power Consolidated et de ses filiales. La société d'État fait alors partie de plus de 40 compagnies d'électricité cohabitant au Québec. Des entreprises privées telles que la Shawinigan Water and Power Company (SWPC), la Gatineau Power Company et la Southern Canada Power Ltd. détiennent les monopoles de l'électricité dans les différentes régions du Québec. N'étant pas soumises à la concurrence du marché, ces compagnies peuvent se permettre de faire payer des tarifs d'électricité exorbitants aux consommateurs, spécialement dans le cas où ceux-ci vivent dans des régions à faible taux de population, situées loin des sources de production. La coexistence de plusieurs entreprises d'électricité mène à une multiplication des coûts de transport, de production et d'administration, alors que le service offert demeure insatisfaisant.
En 1962, René Lévesque (1922-1987), ministre des Richesses naturelles sous le gouvernement libéral de Jean Lesage (1912-1980), amène l'idée d'intégrer sous une même gestion la production hydroélectrique et la distribution de l'électricité. Un des arguments est que les différents réseaux de transport devraient être unifiés de manière à servir équitablement et à juste prix l'ensemble des citoyens québécois. Selon René Lévesque, ces changements doivent être réalisés par le biais de l'État, et plus précisément par Hydro-Québec. Plutôt que de viser uniquement l'accumulation de bénéfices, une entreprise publique utiliserait les richesses naturelles du Québec pour le bien de la collectivité. Le gouvernement du Québec tout comme les Québécois bénéficieraient des retombées économiques de la société d'État.
Une lutte de relations publiques acharnée s'amorce alors entre le gouvernement, avec René Lévesque comme porte-parole, et les compagnies privées d'électricité, en particulier la SWPC. L'affrontement est également politique, puisque la question de la nationalisation de l'électricité devient l'enjeu principal de la campagne électorale provinciale de 1962. En plus de revêtir un caractère social important, le projet d'étatisation de l'électricité est intimement lié au développement économique du Québec. Avec le slogan « Maîtres chez nous », l'administration Lesage souhaite briser les obstacles qui se dressent devant l'essor économique des Canadiens français.
C'est en votant que les citoyens décident de la nationalisation. Le 14 novembre 1962, le gouvernement libéral de Jean Lesage est réélu. Après maintes négociations concernant le prix d'achat des actions des compagnies privées, le projet de nationalisation de l'électricité est mené à terme le 30 avril 1963 alors qu'Hydro-Québec amorce l'achat de onze compagnies d'électricité. En décembre de la même année, la société d'État achète 45 coopératives d'électricité. Entre 1963 et 1977, Hydro-Québec acquiert 27 réseaux privés ou municipaux et les intègre à son propre réseau. La deuxième phase de la nationalisation de l'électricité se fait donc sous la forme d'achats graduels d'actions de gré à gré.
À l'issue de cette deuxième phase de nationalisation de l'électricité en 1963, Hydro-Québec favorise le français comme langue de travail, emploie une dizaine de milliers de personnes, dessert plus de 1 350 000 clients et détient des actifs de plus de deux milliards de dollars. En quelques années, Hydro-Québec réduit les tarifs d'électricité pour la clientèle résidentielle et uniformise aussi bien sa gestion administrative que le service d'électricité offert dans toute la province.
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Inauguration du métro de Montréal
Le métro de Montréal est inauguré le 14 octobre 1966 et comprend initialement 20 stations réparties sur deux lignes.
L'idée de creuser un réseau de transport souterrain à Montréal remonte à la fin du XIXe siècle, mais elle n'a pas été concrétisée avant les années 1960. Le projet de métro revient à l'ordre du jour après la Seconde Guerre mondiale pour décongestionner le centre-ville et encourager la croissance urbaine à plus long terme. La disparition des tramways, complétée en 1959, accélère la recherche d'une solution complémentaire aux autobus pour le transport des travailleurs aux heures de pointe. Jean Drapeau gagne l'élection d'octobre 1960 en promettant notamment un métro.
Le projet est porté principalement par Jean Drapeau et par le président du Comité exécutif, Lucien Saulnier. Pour accélérer le processus décisionnel, la Ville de Montréal décide en janvier 1961 de construire le métro à ses frais, sans le concours des autres municipalités de l'île. Trois mois plus tard, en avril, un comité spécial formé d'élus, de fonctionnaires municipaux et de membres de la Commission des Transports est créé pour en étudier la faisabilité. Quant aux aspects techniques, ils relèvent de l'ingénieur et directeur du Service des travaux publics de la Ville, Lucien L'Allier, qui sera surnommé le « père du métro ».
Drapeau et Saulnier soumettent le projet de métro le 20 octobre 1961. Le tracé initial prévoit deux lignes souterraines longeant les deux principales artères commerciales de la ville, soit les rues Sainte-Catherine (est-ouest) et Saint-Denis (nord-sud). Pour y éviter les perturbations, il est construit sous les rues adjacentes.
La Ville fait appel aux ingénieurs George Derou et Jacques Gaston, tous deux à l'emploi de la Régie autonome des transports parisiens, pour étudier l'option de wagons sur pneumatiques. Conçue par la société Michelin et implantée depuis 1956 sur une ligne du métro de Paris, cette technologie novatrice a des avantages que les rails n'offrent pas : modernité, confort, meilleurs accélérations et freinages, électrification complète.
Les travaux débutent le 23 mai 1962. La conception des stations, dont chacune a ses particularités, est confiée à des architectes québécois et leur ornementation, à des artistes émergents. En novembre 1962, Montréal obtient l'Exposition universelle de 1967. Le choix audacieux des îles Sainte-Hélène et Notre-Dame entraîne la mise en chantier de la ligne jaune vers Longueuil.
Le 14 octobre 1966, la cérémonie d'inauguration du métro se déroule à la station Berri-de-Montigny (Berri-UQAM). Plus de 5000 personnes sont présentes, dont l'archevêque de Montréal, le cardinal Paul-Émile Léger, et des dignitaires venus de France. Le maire Drapeau tient à ce que l'ouverture du métro se fasse moins de deux semaines avant les élections municipales, même si six stations ne sont toujours pas complétées. Elles le seront juste à temps pour l'ouverture de l'Exposition universelle le 28 avril 1967. Le métro aura coûté 213 millions aux contribuables montréalais.
Depuis son inauguration, le métro a connu trois phases d'expansion. En prévision des Jeux olympiques de 1976, la ligne verte est prolongée vers les quartiers de l'est et du sud-ouest. Dans les années 1980, le nombre de stations est porté à 65 grâce à la construction d'un quatrième axe (ligne bleue) et au prolongement de la ligne orange vers le nord-ouest de l'île. Trois autres stations sont ajoutées en 2007 sur le territoire de Laval. De nos jours, le métro en dessert 68 sur quatre lignes pour un total de 71 km de voies.
Construit en moins de quatre ans, le métro de Montréal est un exploit du génie québécois et une étape charnière de l'histoire des transports et de l'aménagement urbain au Québec. Au-delà de son activité première, le métro tient une place particulière comme lieu d'expression artistique dans la culture montréalaise.
L'idée de creuser un réseau de transport souterrain à Montréal remonte à la fin du XIXe siècle, mais elle n'a pas été concrétisée avant les années 1960. Le projet de métro revient à l'ordre du jour après la Seconde Guerre mondiale pour décongestionner le centre-ville et encourager la croissance urbaine à plus long terme. La disparition des tramways, complétée en 1959, accélère la recherche d'une solution complémentaire aux autobus pour le transport des travailleurs aux heures de pointe. Jean Drapeau gagne l'élection d'octobre 1960 en promettant notamment un métro.
Le projet est porté principalement par Jean Drapeau et par le président du Comité exécutif, Lucien Saulnier. Pour accélérer le processus décisionnel, la Ville de Montréal décide en janvier 1961 de construire le métro à ses frais, sans le concours des autres municipalités de l'île. Trois mois plus tard, en avril, un comité spécial formé d'élus, de fonctionnaires municipaux et de membres de la Commission des Transports est créé pour en étudier la faisabilité. Quant aux aspects techniques, ils relèvent de l'ingénieur et directeur du Service des travaux publics de la Ville, Lucien L'Allier, qui sera surnommé le « père du métro ».
Drapeau et Saulnier soumettent le projet de métro le 20 octobre 1961. Le tracé initial prévoit deux lignes souterraines longeant les deux principales artères commerciales de la ville, soit les rues Sainte-Catherine (est-ouest) et Saint-Denis (nord-sud). Pour y éviter les perturbations, il est construit sous les rues adjacentes.
La Ville fait appel aux ingénieurs George Derou et Jacques Gaston, tous deux à l'emploi de la Régie autonome des transports parisiens, pour étudier l'option de wagons sur pneumatiques. Conçue par la société Michelin et implantée depuis 1956 sur une ligne du métro de Paris, cette technologie novatrice a des avantages que les rails n'offrent pas : modernité, confort, meilleurs accélérations et freinages, électrification complète.
Les travaux débutent le 23 mai 1962. La conception des stations, dont chacune a ses particularités, est confiée à des architectes québécois et leur ornementation, à des artistes émergents. En novembre 1962, Montréal obtient l'Exposition universelle de 1967. Le choix audacieux des îles Sainte-Hélène et Notre-Dame entraîne la mise en chantier de la ligne jaune vers Longueuil.
Le 14 octobre 1966, la cérémonie d'inauguration du métro se déroule à la station Berri-de-Montigny (Berri-UQAM). Plus de 5000 personnes sont présentes, dont l'archevêque de Montréal, le cardinal Paul-Émile Léger, et des dignitaires venus de France. Le maire Drapeau tient à ce que l'ouverture du métro se fasse moins de deux semaines avant les élections municipales, même si six stations ne sont toujours pas complétées. Elles le seront juste à temps pour l'ouverture de l'Exposition universelle le 28 avril 1967. Le métro aura coûté 213 millions aux contribuables montréalais.
Depuis son inauguration, le métro a connu trois phases d'expansion. En prévision des Jeux olympiques de 1976, la ligne verte est prolongée vers les quartiers de l'est et du sud-ouest. Dans les années 1980, le nombre de stations est porté à 65 grâce à la construction d'un quatrième axe (ligne bleue) et au prolongement de la ligne orange vers le nord-ouest de l'île. Trois autres stations sont ajoutées en 2007 sur le territoire de Laval. De nos jours, le métro en dessert 68 sur quatre lignes pour un total de 71 km de voies.
Construit en moins de quatre ans, le métro de Montréal est un exploit du génie québécois et une étape charnière de l'histoire des transports et de l'aménagement urbain au Québec. Au-delà de son activité première, le métro tient une place particulière comme lieu d'expression artistique dans la culture montréalaise.
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Tenue de l'Exposition universelle de Montréal de 1967
L'Exposition universelle de Montréal est un temps fort de l'histoire contemporaine de la ville de Montréal et du Québec. Cette exposition de première catégorie, reconnue comme la mieux réussie du XXe siècle, se déroule sur les îles de Montréal, au centre du fleuve Saint-Laurent, du 27 avril au 29 octobre 1967.
L'idée d'accueillir l'Exposition universelle à Montréal, à l'occasion du centième anniversaire de la Confédération canadienne, est suggérée en 1957 ou en 1958 par le publiciste Louis-Alphonse Barthe à Pierre Sévigny, ministre fédéral, qui soumet l'idée au premier ministre du Canada, John G. Diefenbaker. En 1958, le président du Sénat canadien, Mark Drouin, déclare à Bruxelles que le Canada devrait être l'hôte de l'Exposition de 1967. L'annonce fait les manchettes et le projet reçoit l'appui des gouvernements du Québec et du Canada, et du maire de Montréal, Sarto Fournier.
La candidature du Canada et de Montréal est soumise au Bureau international des expositions, qui confie toutefois en 1960 l'Exposition universelle de 1967 à l'Union des républiques socialistes soviétiques et à Moscou. L'URSS abandonne cependant l'organisation de l'exposition en avril 1962. Le maire de Montréal, Jean Drapeau, réactive alors la candidature de Montréal. Le 13 novembre 1962, l'organisation de l'Exposition est finalement octroyée au Canada et à Montréal.
Pour organiser l'événement, le Parlement du Canada adopte, le 20 décembre 1962, la loi créant la Compagnie canadienne de l'Exposition universelle de 1967. La Compagnie est financée en vertu d'une entente tripartite signée le 18 janvier 1963 par les gouvernements du Québec et du Canada, et la Ville de Montréal. La Compagnie est dirigée par un commissaire général, Paul Bienvenu, qui démissionne en 1964 et qui est remplacé par Pierre Dupuy. Robert Shaw est nommé commissaire adjoint et Andrew G. Kniewasser, directeur général. L'équipe de direction comprend également Pierre de Bellefeuille au service des exposants, le colonel Edward Churchill à l'aménagement, Philippe II de Gaspé-Beaubien à l'exploitation et Yves Jasmin aux relations publiques.
Pour accueillir l'Exposition de 1967, la Ville de Montréal aménage les îles situées au milieu du fleuve Saint-Laurent, ce qui nécessite des travaux d'envergure, notamment la prolongation du métro. Le plan d'ensemble du site est préparé par Édouard Fiset, architecte et urbaniste. Le thème principal choisi pour l'Exposition est « Terre des Hommes », titre d'un recueil d'essais autobiographiques d'Antoine de Saint-Exupéry, qui invite à la fraternité entre les peuples et au partage d'une conception optimiste de l'humanité et de son devenir.
Le 27 avril 1967, le gouverneur général du Canada, Roland Michener, proclame l'ouverture de l'Exposition universelle de Montréal, en présence du commissaire général Pierre Dupuy, du maire Jean Drapeau, du premier ministre du Québec Daniel Johnson, et du premier ministre du Canada Lester B. Pearson. Le lendemain, l'Expo 67 est ouverte au public. Pendant les 183 jours que dure l'événement, 50 306 648 visiteurs découvrent avec émerveillement les pavillons des 62 pays et des 120 gouvernements participants, les pavillons thématiques et privés, ainsi que le parc d'attractions. L'Expo 67 offre en effet une vitrine exceptionnelle aux idées novatrices. Plusieurs personnalités d'État, dignitaires, journalistes et vedettes internationales se joignent à la fête. L'Expo 67 donne aussi lieu à de nombreuses manifestations artistiques et sportives.
Les retombées économiques et culturelles de l'Exposition universelle de Montréal sont immenses. L'événement permet la réalisation de projets d'infrastructures d'envergure et donne l'occasion à la métropole québécoise de se hisser parmi les grandes villes du monde. Dans le contexte bouillonnant de la Révolution tranquille, l'Expo 67 permet aussi aux Montréalais et aux Québécois de renouveler leur regard sur le monde, et au monde de découvrir le Québec moderne.
Cet événement historique a été désigné pour les motifs suivants:
L'Exposition universelle de Montréal, aussi connue sous le nom d'Expo 67, est un temps fort de l'histoire contemporaine de la ville de Montréal et du Québec. Cette exposition de première catégorie, reconnue comme la mieux réussie du XXe siècle, se déroule sur les îles de Montréal, au centre du fleuve Saint-Laurent, du 27 avril au 29 octobre 1967, à l'occasion du centième anniversaire de la Confédération canadienne. L'événement est organisé par la Compagnie canadienne de l'Exposition universelle, une société de la Couronne fédérale financée par les gouvernements du Québec et du Canada, et par la Ville de Montréal. Ayant pour thème « Terre des Hommes », l'événement invite à la fraternité entre les peuples et au partage d'une conception optimiste de l'humanité et de son devenir. Pendant les 183 jours que dure l'Exposition, 50 306 648 visiteurs découvrent avec émerveillement les pavillons des 62 pays et des 120 gouvernements participants, les pavillons thématiques et privés, ainsi que le parc d'attractions. L'aménagement du site et des pavillons offre une vitrine exceptionnelle aux idées novatrices, notamment en matière d'urbanisme, d'architecture, d'architecture du paysage et de design. Plusieurs personnalités d'État, dignitaires, journalistes et vedettes internationales prennent part à la fête et attirent l'attention sur Montréal. L'Exposition donne aussi lieu à de nombreuses manifestations artistiques et sportives. Les retombées économiques et culturelles de l'Exposition pour la ville de Montréal et le Québec sont immenses. L'événement permet la réalisation de projets d'infrastructures d'envergure et donne l'occasion à la métropole québécoise de se hisser parmi les grandes villes du monde. Dans le contexte bouillonnant de la Révolution tranquille, l'Expo 67 permet aussi aux Montréalais et aux Québécois de renouveler leur regard sur le monde, et au monde de découvrir le Québec moderne.
L'idée d'accueillir l'Exposition universelle à Montréal, à l'occasion du centième anniversaire de la Confédération canadienne, est suggérée en 1957 ou en 1958 par le publiciste Louis-Alphonse Barthe à Pierre Sévigny, ministre fédéral, qui soumet l'idée au premier ministre du Canada, John G. Diefenbaker. En 1958, le président du Sénat canadien, Mark Drouin, déclare à Bruxelles que le Canada devrait être l'hôte de l'Exposition de 1967. L'annonce fait les manchettes et le projet reçoit l'appui des gouvernements du Québec et du Canada, et du maire de Montréal, Sarto Fournier.
La candidature du Canada et de Montréal est soumise au Bureau international des expositions, qui confie toutefois en 1960 l'Exposition universelle de 1967 à l'Union des républiques socialistes soviétiques et à Moscou. L'URSS abandonne cependant l'organisation de l'exposition en avril 1962. Le maire de Montréal, Jean Drapeau, réactive alors la candidature de Montréal. Le 13 novembre 1962, l'organisation de l'Exposition est finalement octroyée au Canada et à Montréal.
Pour organiser l'événement, le Parlement du Canada adopte, le 20 décembre 1962, la loi créant la Compagnie canadienne de l'Exposition universelle de 1967. La Compagnie est financée en vertu d'une entente tripartite signée le 18 janvier 1963 par les gouvernements du Québec et du Canada, et la Ville de Montréal. La Compagnie est dirigée par un commissaire général, Paul Bienvenu, qui démissionne en 1964 et qui est remplacé par Pierre Dupuy. Robert Shaw est nommé commissaire adjoint et Andrew G. Kniewasser, directeur général. L'équipe de direction comprend également Pierre de Bellefeuille au service des exposants, le colonel Edward Churchill à l'aménagement, Philippe II de Gaspé-Beaubien à l'exploitation et Yves Jasmin aux relations publiques.
Pour accueillir l'Exposition de 1967, la Ville de Montréal aménage les îles situées au milieu du fleuve Saint-Laurent, ce qui nécessite des travaux d'envergure, notamment la prolongation du métro. Le plan d'ensemble du site est préparé par Édouard Fiset, architecte et urbaniste. Le thème principal choisi pour l'Exposition est « Terre des Hommes », titre d'un recueil d'essais autobiographiques d'Antoine de Saint-Exupéry, qui invite à la fraternité entre les peuples et au partage d'une conception optimiste de l'humanité et de son devenir.
Le 27 avril 1967, le gouverneur général du Canada, Roland Michener, proclame l'ouverture de l'Exposition universelle de Montréal, en présence du commissaire général Pierre Dupuy, du maire Jean Drapeau, du premier ministre du Québec Daniel Johnson, et du premier ministre du Canada Lester B. Pearson. Le lendemain, l'Expo 67 est ouverte au public. Pendant les 183 jours que dure l'événement, 50 306 648 visiteurs découvrent avec émerveillement les pavillons des 62 pays et des 120 gouvernements participants, les pavillons thématiques et privés, ainsi que le parc d'attractions. L'Expo 67 offre en effet une vitrine exceptionnelle aux idées novatrices. Plusieurs personnalités d'État, dignitaires, journalistes et vedettes internationales se joignent à la fête. L'Expo 67 donne aussi lieu à de nombreuses manifestations artistiques et sportives.
Les retombées économiques et culturelles de l'Exposition universelle de Montréal sont immenses. L'événement permet la réalisation de projets d'infrastructures d'envergure et donne l'occasion à la métropole québécoise de se hisser parmi les grandes villes du monde. Dans le contexte bouillonnant de la Révolution tranquille, l'Expo 67 permet aussi aux Montréalais et aux Québécois de renouveler leur regard sur le monde, et au monde de découvrir le Québec moderne.
Intérêt patrimonial
Cet événement historique a été désigné pour les motifs suivants:
L'Exposition universelle de Montréal, aussi connue sous le nom d'Expo 67, est un temps fort de l'histoire contemporaine de la ville de Montréal et du Québec. Cette exposition de première catégorie, reconnue comme la mieux réussie du XXe siècle, se déroule sur les îles de Montréal, au centre du fleuve Saint-Laurent, du 27 avril au 29 octobre 1967, à l'occasion du centième anniversaire de la Confédération canadienne. L'événement est organisé par la Compagnie canadienne de l'Exposition universelle, une société de la Couronne fédérale financée par les gouvernements du Québec et du Canada, et par la Ville de Montréal. Ayant pour thème « Terre des Hommes », l'événement invite à la fraternité entre les peuples et au partage d'une conception optimiste de l'humanité et de son devenir. Pendant les 183 jours que dure l'Exposition, 50 306 648 visiteurs découvrent avec émerveillement les pavillons des 62 pays et des 120 gouvernements participants, les pavillons thématiques et privés, ainsi que le parc d'attractions. L'aménagement du site et des pavillons offre une vitrine exceptionnelle aux idées novatrices, notamment en matière d'urbanisme, d'architecture, d'architecture du paysage et de design. Plusieurs personnalités d'État, dignitaires, journalistes et vedettes internationales prennent part à la fête et attirent l'attention sur Montréal. L'Exposition donne aussi lieu à de nombreuses manifestations artistiques et sportives. Les retombées économiques et culturelles de l'Exposition pour la ville de Montréal et le Québec sont immenses. L'événement permet la réalisation de projets d'infrastructures d'envergure et donne l'occasion à la métropole québécoise de se hisser parmi les grandes villes du monde. Dans le contexte bouillonnant de la Révolution tranquille, l'Expo 67 permet aussi aux Montréalais et aux Québécois de renouveler leur regard sur le monde, et au monde de découvrir le Québec moderne.
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CONSEIL DU STATUT DE LA FEMME
La création du Conseil du statut de la femme, le 6 juillet 1973, représente un événement important dans l’histoire des femmes au Québec. Après avoir lutté pour la reconnaissance de leurs droits civiques et juridiques, les femmes se mobilisent pour améliorer également leur condition sociale. La Fédération des femmes du Québec, mise sur pied en 1966, porte le message des militantes et des associations de femmes. Elle appuie notamment l’une des principales recommandations de la Commission royale d’enquête sur la situation de la femme au Canada, instituée en 1967, soit de constituer un Office de la femme. Le gouvernement québécois accueille favorablement cette proposition. Le 12 décembre 1972, le projet de loi no 63 visant à créer le Conseil du statut de la femme est déposé à l’Assemblée nationale par Claire Kirkland-Casgrain, première députée au Québec. Il sera adopté à l’unanimité le 5 juillet 1973 et obtiendra la sanction royale le lendemain.
Le nouvel organisme a le mandat de conseiller le ou la ministre, de mener des études, d’entendre les requêtes citoyennes et d’informer la population sur toute question relative à l’égalité des femmes et au respect de leurs droits. Durant les années suivantes, le Conseil entretient des relations suivies avec les groupes qui défendent les droits des femmes, tout en conservant une neutralité de principe, et fait valoir leurs revendications auprès du gouvernement. Son influence sur l’État et la société se manifeste aussi par les études menées sous son égide et diffusées sous forme de rapports ou dans sa revue mensuelle, La Gazette des femmes, lancée en 1979. L’action des groupes de femmes et du Conseil du statut de la femme contribue à l’adoption de mesures législatives, de politiques, de stratégies gouvernementales, de programmes pour lutter contre les inégalités entre les sexes. En faisant la promotion de l’égalité des femmes et du respect de leurs droits, le Conseil participe à l’évolution de la société.
Le nouvel organisme a le mandat de conseiller le ou la ministre, de mener des études, d’entendre les requêtes citoyennes et d’informer la population sur toute question relative à l’égalité des femmes et au respect de leurs droits. Durant les années suivantes, le Conseil entretient des relations suivies avec les groupes qui défendent les droits des femmes, tout en conservant une neutralité de principe, et fait valoir leurs revendications auprès du gouvernement. Son influence sur l’État et la société se manifeste aussi par les études menées sous son égide et diffusées sous forme de rapports ou dans sa revue mensuelle, La Gazette des femmes, lancée en 1979. L’action des groupes de femmes et du Conseil du statut de la femme contribue à l’adoption de mesures législatives, de politiques, de stratégies gouvernementales, de programmes pour lutter contre les inégalités entre les sexes. En faisant la promotion de l’égalité des femmes et du respect de leurs droits, le Conseil participe à l’évolution de la société.
La création du Conseil du statut de la femme a été désignée événement historique le 10 mai 2023.
Source : Conseil du patrimoine culturel