Annexes
D’autres hommes importants pour le Québec
- Asselin, Olivar
- Beaugrand, Honoré
- Belleau, Narcisse-Fortunat
- Berlinguet, François-Xavier
- Bruchési, Paul
- Cardinal, Joseph-Narcisse
- Carrel, Frank
- Cartier, George-Étienne
- Casgrain, Henri-Raymond
- Chaloult, René
- Chapais, Thomas
- Closse, Raphaël-Lambert
- Crémazie, Octave
- Du Gua de Monts, Pierre
- Duquet, Joseph
- Hébert, Guillaume
- Kirke, Frères
- Lalement, Jérôme
- Laurendeau, André
- Laurier, Wilfrid
- Le Jeune, Paul
- Letardif, Olivier
- Lévesque, Georges-Henri
- Macdonald, John Alexander
- Marsolet de Saint-Aignan, Nicolas
- Perrault, Joseph-François
- Picard, François-Xavier (Tahourenche)
- Rolland, Jean-Baptiste
- Taché, Étienne-Paschal
- Tardivel, Jules-Paul
- Viger, Denis-Benjamin
- Vincent, Nicolas
Asselin, Olivar
Né(e) le 8 novembre 1874Décédé(e) le 18 avril 1937
Asselin étudie à l'école de rang de Sainte-Flavie, puis entre au séminaire de Rimouski en 1886. En 1892, il s'installe avec ses parents à Fall River, dans le Maine, où il travaille dans des usines, puis pour des journaux de la région. En 1894, il devient rédacteur en chef du Protecteur canadien et, en 1896, secrétaire de rédaction à la Tribune de Woonsocket. En 1898, il s'enrôle dans l'armée américaine lors de la guerre hispano-américaine.
De retour au Québec en 1900, Asselin poursuit sa carrière en journalisme et devient secrétaire de Lomer Gouin, ministre de la Colonisation. En 1903, il participe à la fondation de la Ligue nationaliste canadienne, qui se donne pour but de propager les idées nationalistes d'Henri Bourassa. L'année suivante, il lance le journal Le Nationaliste pour assurer la diffusion des idées de la ligue. Polémiste redoutable, Asselin devient une inspiration pour une génération d'éditorialistes, mais il subit de nombreux procès en diffamation et doit séjourner à deux reprises en prison (1907 et 1909). Il contribue à la fondation du Devoir en 1910 et y collabore quelque temps. Il écrit aussi sur une base épisodique dans L'Action, à partir de 1911.
Asselin devient, par la suite, courtier en immeubles, emploi qu'il quitte temporairement en 1912 pour mener une enquête sur l'immigration pour le compte du gouvernement fédéral. En 1915, il s'enrôle dans l'armée et lève un bataillon d'infanterie au sein duquel il est major. Intégré au 22e Bataillon d'infanterie, il participe à l'offensive de Vimy à titre de lieutenant en 1917. Après sa démobilisation en 1919, il obtient un poste de publiciste pour une firme de courtiers en placements. À partir de 1925, il dirige le Refuge Notre-Dame-de-la-Merci, qui héberge les personnes âgées démunies.
En 1930, Asselin retourne au journalisme en devenant rédacteur en chef du Canada, l'organe du Parti libéral. En 1934 et 1935, il lance successivement deux journaux éphémères, L'Ordre et La Renaissance. Il est nommé à la présidence de la Commission des pensions de vieillesse en 1936, mais il doit démissionner l'année suivante pour des raisons de santé. Peu avant sa mort, il se retire chez les Frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Dieu.
Il a publié de nombreux pamphlets et feuilles de combat. Plusieurs de ses discours ont également été publiés.
Il est décédé à Montréal, le 18 avril 1937.
Il avait épousé à L'Anse-au-Griffon (Gaspé), en 1902, Alice Le Boutillier.
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Beaugrand, Honoré
Né(e) le 24 mars 1848Décédé(e) le 7 octobre 1906
Beaugrand étudie quelque temps au collège Joliette et au noviciat des Clercs de Saint-Viateur. Il reçoit également un entraînement militaire à l'école militaire de Montréal.
Beaugrand, encore jeune, part combattre à l'étranger, notamment au Mexique dans l'armée de l'empereur Maximilien. Pendant quelques années, il réside en France, au Mexique et aux États-Unis, où il exerce divers métiers. En 1871, il s'établit à Fall River, aux États-Unis, et se démarque au sein de la population franco-américaine. Il met sur pied des sociétés patriotiques et culturelles et fonde différents journaux. Il devient franc-maçon en 1873 et se déclare ouvertement anticlérical, déiste et républicain. C'est aussi à ce moment qu'il entreprend sa carrière littéraire.
De retour au Canada en 1878, Beaugrand lance de nouveaux journaux, notamment Le Fédéral, à Ottawa, et l'hebdomadaire satirique Le Farceur, à Montréal. En 1879, il fonde La Patrie, qui est une véritable réussite commerciale. Il demeure propriétaire de ce journal jusqu'en 1897.
Beaugrand est élu maire de Montréal en 1885 et 1887. Il sera un fervent défenseur de la vaccination obligatoire lors de l'épidémie de petite vérole en 1885. Vers 1890, principalement à cause de sa santé fragile, il se retire de la scène politique. Il passe les dernières années de sa vie à voyager, à s'adonner à l'écriture et à s'occuper de diverses sociétés culturelles.
Beaugrand a publié plusieurs mémoires, pamphlets, articles, récits et romans, notamment Jeanne la fileuse: épisode de l'émigration franco-canadienne aux États-Unis (1878), Lettres de voyage: France-Italie-Sicile-Malte-Tunisie-Algérie-Espagne (1889), Six mois dans les Montagnes-Rocheuses: Colorado, Utah, Nouveau-Mexique (1890), La Chasse galerie: légendes canadiennes (1900), La Chasse galerie and Other Canadian Stories (1900) et New Studies of Canadian Folklore (1904).
Il est décédé à Montréal, le 7 octobre 1906. Il est inhumé au cimetière juif de Montréal.
Il avait épousé à Fall River, au Massachusetts, en 1873, Eliza Walker.
Source :
Belleau, Narcisse-Fortunat
Né(e) le 20 octobre 1808Décédé(e) le 14 septembre 1894
Belleau fait l'apprentissage du droit auprès de Joseph-François Perrault. Admis à la pratique en 1832, il exerce la profession d'avocat et de conseiller juridique à Québec.
Belleau représente le quartier Saint-Jean au conseil municipal de Québec de 1846 à 1850. Il occupe ensuite la fonction de maire de 1850 à 1853. Membre du Conseil législatif de 1852 à 1867, il en est président de 1857 à 1862. Faisant partie des ministères Macdonald-Cartier et Cartier-Macdonald, il est conseiller exécutif de 1857 à 1862 et de 1865 à 1867 et ministre du département d'Agriculture et de Statistiques en 1862. Il forme par la suite un ministère avec John Alexander Macdonald et occupe la fonction de receveur général de 1865 à 1867. Il prête serment comme lieutenant-gouverneur de la province de Québec en 1867 et occupe cette charge jusqu'en 1873.
Belleau est aussi administrateur de la Banque de Québec de 1848 à 1893 et président de la Compagnie du chemin de fer de la rive nord à compter de 1850.
Il est décédé à Québec le 14 septembre 1894. Il est inhumé dans la chapelle des Ursulines.
Il avait épousé à Berthier (Berthier-sur-Mer), en 1835, Marie-Reine-Josephte Gauvreau, fille du marchand Louis Gauvreau et de sa seconde femme, Josette Vanfelson.
Source :
Berlinguet, François-Xavier
Né(e) le 4 décembre 1830Décédé(e) le 3 août 1916
Berlinguet fait l'apprentissage de la sculpture et de l'architecture ornementale auprès de son père. Il poursuit sa formation en architecture auprès de Thomas et de Charles-Philippe-Ferdinand Baillairgé.
Dès 1852, Berlinguet est à la tête d'un bureau d'architectes et d'entrepreneurs à Québec. Il conçoit la décoration intérieure de plusieurs églises des régions de Québec et du Bas-Saint-Laurent, dont celle de l'église de Saint-Georges à Cacouna (1852 à 1857). Il réalise aussi du mobilier religieux, comme le trône archiépiscopal de la basilique-cathédrale de Notre-Dame-de-Québec et le maître-autel et les autels latéraux de l'église de Sainte-Marie-de-Beauce. En 1865, son atelier et les sculptures qui s'y trouvent sont détruits par un incendie. Il poursuit cependant son travail.
À titre d'architecte, Berlinguet dessine notamment les plans de l'église de Saint-Joseph-de-Beauce (1865-1868), de l'église de La Visitation-de-Notre-Dame à Château-Richer (1866), de l'église de Saint-Basile, près de Québec, en collaboration avec David Ouellet (1882-1888), de la chapelle Saint-Antoine-de-Padoue à Lac-Bouchette (1907), de la nouvelle façade de la chapelle des Soeurs-du-Bon-Pasteur à Québec (1909-1910) et du sanctuaire Notre-Dame-du-Sacré-Coeur à Québec (1910). En 1883, il conçoit la décoration intérieure du monastère et du pensionnat des Ursulines à Stanstead et dirige les travaux de l'ornementation intérieure de l'Hôtel du Parlement à Québec. Berlinguet réalise aussi les plans de certaines maisons privées. Il favorise un style éclectique, inspiré des mouvements gothique et baroque.
En 1869, Berlinguet est admis à la profession d'ingénieur civil. Il se rend dans les Maritimes en 1870 pour travailler à la construction du chemin de fer Intercolonial. En 1887, il s'occupe de l'installation du réseau d'égouts et d'aqueduc de la ville de Trois-Rivières.
En 1896, Berlinguet s'associe avec René-Pamphile Lemay, qu'il a formé. Les deux architectes réalisent ensemble une aile de l'édifice du Parlement de l'Île-du-Prince-Édouard, les cathédrales de Charlottetown et de Chatham, la restauration de la maison du juge Honoré-Cyrias Pelletier (1897) sur la rue du Parloir, à Québec, l'édifice de la Jacques Cartier Water and Power Company (1899) sur la rue Saint-Jean et la nouvelle façade du palais épiscopal de l'Évêché de Québec (1904).
En 1887, Berlinguet est nommé arbitre officiel des travaux publics du gouvernement de la province de Québec. Il est l'un des fondateurs et le président, en 1891 et 1892, de l'Association des architectes de la province de Québec.
Il est décédé à Trois-Rivières, le 3 août 1916.
Il avait épousé à Québec, en 1854, Marie-Flore Allard.
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Bruchési, Paul
Date exacte de naissance inconnue.Date exacte du décès inconnue.
Bruchési fait ses études classiques au collège de Montréal. Parti en Europe, il poursuit des études en philosophie au séminaire d'Issy-les-Moulineaux, près de Paris. Il entreprend ensuite des cours en théologie et en droit canonique à Rome au Séminaire français, au Collège romain et à l'Apollinaire. Il est ordonné prêtre à Rome en 1878.
À partir de 1879, Bruchési, de retour au Québec, occupe le poste de secrétaire particulier de Mgr Édouard-Charles Fabre, évêque de Montréal. Il enseigne à l'Université Laval à Québec de 1880 à 1884, puis à l'Université Laval à Montréal de 1887 à 1891. Il est successivement vicaire des paroisses de Saint-Joseph et de Sainte-Brigide de 1885 à 1887. À partir de cette année-là, il dirige la revue diocésaine La semaine paroissiale. En 1891, il est nommé chanoine titulaire de la cathédrale de Montréal.
En 1897, Bruchési est choisi pour remplacer Mgr Fabre à la tête de l'archevêché de Montréal. Il contribue aux débuts de l'Oratoire-Saint-Joseph-du-Mont-Royal, fondé en 1904. En 1910, il organise le Congrès eucharistique international à Montréal, le premier à avoir lieu en Amérique. L'année suivante, il s'implique dans l'organisation d'un congrès interdiocésain visant à étudier la question de l'organisation ouvrière au Québec et au cours duquel est fondée l'École sociale populaire.
En 1919, Mgr Bruchési obtient de Rome que l'Université de Montréal devienne indépendante de l'Université Laval. À partir de 1921, des problèmes de santé l'empêchent de travailler et l'administration de l'archidiocèse de Montréal est confiée à Mgr Georges Gauthier, son auxiliaire depuis 1912, nommé archevêque coadjuteur. Mgr Bruchési passe les dernières années de sa vie isolé dans ses appartements. Au cours de son épiscopat, 63 paroisses sont fondées dans le diocèse de Montréal.
Il a publié Voeux de bonne année (1883) et Les catacombes de Rome (1898). Il est aussi l'auteur de L'École sociale populaire... (1911).
Il est décédé à Montréal le 20 septembre 1939.
Source :
Cardinal, Joseph-Narcisse
Né(e) le 8 février 1808Décédé(e) le 21 décembre 1838
Joseph-Narcisse Cardinal appartenait à une famille de cultivateurs qui vivaient dans une honnête aisance à Saint-Constant, près de Laprairie (La Prairie), au début du XIX e siècle. Il semble que son père faisait du commerce à Montréal en 1817. Désireux de faire instruire son fils, il l'inscrivit la même année au petit séminaire de Montréal. À sa sortie de cette institution en 1822, celui-ci serait retourné chez son père qui avait apparemment quitté Montréal trois ans plus tôt pour aller s'établir comme cultivateur à Châteauguay. En 1823, Joseph-Narcisse entreprit dans ce village son stage de clerc sous la direction du notaire François-Georges Lepailleur.
Reçu notaire le 19 juin 1829, Cardinal entra à titre d'associé dans l'étude de Lepailleur. Il se fixa à Châteauguay où il commença à exercer sa profession, à l'âge de 21 ans. Son talent et son honnêteté lui permettent de se faire une belle clientèle. À titre de notable, le Cardinal s'occupe très tôt des affaires de sa paroisse. En mars de cette année-là, la chambre d'Assemblée du Bas-Canada avait adopté la loi sur les écoles de syndics, qui avait pour effet d'intensifier la lutte entre le clergé et la petite bourgeoisie canadienne pour la mainmise sur les écoles dans plusieurs paroisses de la province. C'est dans ce contexte que l'on procède à la nomination des syndics de l'école de la paroisse Saint-Joachim ; parmi ces syndics se trouvèrent, entre 1829 et 1832, le curé Pierre Grenier, Lepailleur et Cardinal. Les syndics laïques préparèrent à l'intention de la chambre d'Assemblée des rapports sur l'administration de l'école ; ils surveillaient ainsi de près l'instruction des enfants. Ces faits donnent à penser que ces notables durent alors rivaliser d'influence avec leur curé.
Outre la question scolaire, le problème de l'emplacement de l'église agitait à cette époque Saint-Joachim. Les habitants du bas de la paroisse voulaient s'en tenir à des travaux de réparation à l'église, tandis que ceux du haut de la paroisse réclamaient la construction d'une église sur un nouvel emplacement situé au centre de la paroisse. En novembre 1831, le cardinal agit à titre de secrétaire d'une assemblée de notables au cours de laquelle on rédigea une requête à l'archevêque de Québec, Mgr Bernard-Claude Panet* , qui demandait l'autorisation de faire des réparations à l' église. Cette requête fut suivie d'une contre-requête en février 1834. Pendant les discussions, le Cardinal eut des démêlés avec le curé Grenier ; il entre par la suite en conflit avec le successeur de celui-ci, Jean-Baptiste Labelle. Dans une lettre envoyée en juin 1834 au curé de la mission Saint-François-Xavier, à Caughnawaga (Kahnawake), Joseph Marcoux* , chargé par le nouvel archevêque de Québec, Mgr Joseph Signay , d'enquêter sur cette affaire, le Cardinal reprocha vivement au curé Labelle d'avoir un parti pris en faveur des habitants du haut de la paroisse. Cette querelle de clocher dura jusqu'aux insurrections de 1837–1838.
Selon l'auteur de sa biographie publiée dans le North American de Swanton, dans le Vermont, le 10 avril 1839, Cardinal avait pris une part active à la politique dès sa majorité. Il est donc très plausible qu'en 1830 il soit mêlé de la campagne électorale de Jean-Moïse Raymond , partisan de Louis-Joseph Papineau* et candidat du parti patriote, élu avec son colistier Austin Cuvillier député de la nouvelle circonscription de Laprairie à la chambre d'Assemblée. Le 31 mai 1831, le cardinal épousa à Montréal Eugénie Saint-Germain, fille de Bernard Saint-Germain, interprète au département des Affaires indiennes, et ils eurent quatre filles et un fils. Par ce mariage, il consolidait sa position au sein de la petite bourgeoisie canadienne de la région de Laprairie. Un an plus tard, il perdit cependant son père, sa mère et l'un de ses jeunes frères, tous trois emportés par l'épidémie de choléra. Nommé adjudant-lieutenant dans le 2 e bataillon de milice du comté de Laprairie en 1833, il devint capitaine dans le même bataillon en 1834. Cette année-là, il occupait de plus le poste de secrétaire de la société d'agriculture du même comté .
À l'assemblée du comté de Laprairie, qui eut lieu à Saint-Constant en avril 1834, le Cardinal approuva les Quatre-vingt-douze Résolutions. On le pressentit alors pour se présenter aux élections de l'automne suivant contre Cuvillier, réfléchissez pour ses prises de position modérées. Après une période de réflexion, il accepte de briguer les suffrages sous la bannière du parti patriote. Sa grande popularité aurait fait craindre à Cuvillier pour ses chances de réélection, de sorte que celui-ci préféra ne pas se porter candidat. Quelques jours après l'ouverture du examen, au moment où une nouvelle épidémie de choléra sévissait dans le Bas-Canada, au début de novembre, Papineau, Denis-Benjamin Viger, Louis-Hippolyte La Fontaine, Augustin-Norbert Morin, Le Cardinal et plusieurs autres patriotes se réunissent à la librairie d'Édouard-Raymond Fabre* , à Montréal ; sans doute en bonne partie par ressentiment envers les autorités pour la mort de ses parents, le Cardinal appuya la mise sur pied d'un comité constitutionnel chargé de « s'enquérir [...] de la participation du gouverneur général [ Whitworth-Aylmer ] et de l'exécutif provincial [aux] causes [de l'introduction du choléra], par action ou omission coupable ou volontaire ».
À l'issue des élections générales de 1834, le cardinal fut élu sans opposition député de la circonscription de Laprairie avec Raymond. S'il faut en croire son biographe Joseph-Alfred Mousseau* , il aurait coûté au Cardinal d'aller siéger à Québec. Estimé de ses concitoyens, attaché à sa femme et à ses enfants, il était peu riche et ses séjours dans la capitale l'obligeraient à délaisser son étude plusieurs mois chaque année et à négliger clientèle et famille. Il consentit tout de même à ce sacrifice, car il crut de son devoir de représenter ses compatriotes et de défendre comme député le programme de son parti, qui contient les demandes de réformes exigées depuis bon nombre d'années pour améliorer le sort des Canadiens. À la chambre d'Assemblée, le Cardinal ne se fit pas remarquer comme l'un des ténors du parti patriote, mais il se rangea constamment du côté des partisans de Papineau. Toujours intéressé par les problèmes d'ordre scolaire, il fit partie en 1835 du comité permanent d'éducation et des écoles et participa à la préparation de rapports qui aboutirent l'année suivante à l'élaboration du projet de loi sur les écoles normales. La question nationale retenait plus encore son attention et cependant, durant les dernières sessions, à l'automne de 1836 et à l'été de 1837, il figura parmi les députés qui refusèrent de voter les subsides que demandaient le gouverneur lord Gosford.
L'adoption des résolutions de Lord John Russell par le Parlement de Londres en mars 1837 indigna le Cardinal. En juin, la proclamation de lord Gosford qui interdisait certaines assemblées publiques « séditieuses » ne fit qu'ajouter à son exaspération. Ces mesures achevèrent de le convaincre que le salut de la nation canadienne résidait dans la seule indépendance. Le cardinal passa donc outre à la défense de lord Gosford et prit part, le 6 août, à la grande assemblée anti coercitive du comté de Laprairie, tenue à Saint-Constant, où il prononça même un discours. De retour à Châteauguay, après la dissolution de la chambre d'Assemblée le 26 août, il recommande d'exercer à titre de notaire. Avant la fin de l'été, il aurait renvoyé sa commission de capitaine de milice pour protester contre les nombreuses destitutions de patriotes de leurs charges de magistrats et d'officiers de milice. La présence du Cardinal à la tête de sa délégation à l'assemblée des six comtés, qui eut lieu à Saint-Charles-sur-Richelieu le 23 octobre, le consacrait comme l'un des chefs patriotes du comté de Laprairie.
Au dire de Laurent-Olivier David, Cardinal était un homme « calme, réfléchi, prudent, mais déterminé, entêté même une fois décidé ». Il s'abstint de participer à l'insurrection de 1837. À ses yeux ce mouvement n'était qu'une échauffourée et lui paraissait voué à l'échec, car isolé et privé de toute aide extérieure. Le Cardinal ne faisait cependant pas mystère de ses sympathies, si bien que les bureaucrates du comté menacèrent de le dénoncer aux autorités. Devant les instances de sa femme et de ses amis, il gagne les États-Unis vers la mi-décembre et séjourna à Fort Covington, dans l'État de New York. Durant son exil, il se rend à Plattsburgh où il rencontre Robert Nelson* . Il explique à ce dernier qu'il voulait une insurrection véritable, faite avec de l'argent, des fusils et des canons et le concours des Américains. Nelson réussit à le persuader qu'une forte aide américaine assurerait le succès du prochain soulèvement. Sur la foi des informations et des garanties « sérieuses » de celui-ci, le Cardinal s'engagea à fond dans la préparation d'une nouvelle insurrection.
Revenu au Bas-Canada en février ou en mars 1838, Cardinal, se remit à exercer clandestinement à Châteauguay, en société avec Abraham Desmarais, dans la maison d'Élisabeth Saint-Denis, veuve de J.-B. Boudria. Dès le printemps, il avait adhéré à l'Association des frères-chasseurs, société secrète qui avait pour mais de fomenter de l'intérieur, en vue de l'indépendance du Bas-Canada, une insurrection qui serait appuyée par une invasion de l'intérieur. 'armée patriote lieu des États-Unis et bénéficiant du soutien des Américains. Il convertit alors la maison qui abritait son bureau en une loge de frères-chasseurs où ses compatriotes vinrent prêter serment en grand nombre. L'amnistie de lord Durham [ Lambton ] en juin permet à Cardinal d'exercer de nouveau sa profession au grand jour, mais elle ne suffit pas à le dissuader de poursuivre ses activités révolutionnaires. Son ardeur et sa détermination incitèrent Nelson à en faire vers la mi-juillet l'un de ses principaux adjoints et au chargeur d'organiser le soulèvement dans le comté de Laprairie.
Lorsque la seconde insurrection éclata, dans la nuit du 3 au 4 novembre 1838, le Cardinal commanda en qualité de brigadier général de l'armée patriote à Châteauguay une troupe qui désarma et arrêta les principaux bureaucrates de la paroisse. Cette partie du programme rempli, Cardinal, son ancien clerc et ami, Joseph Duquet , et son beau-frère, François-Maurice Lepailleur, se rendent avec un détachement de patriotes, la même nuit, à Caughnawaga pour tenter de prendre aux Indiens des armes et des munitions dont les insurgés avaient grand besoin. Parvenus aux abords de la réserve le 4 novembre au matin, le groupe se cacha dans un bois, et Cardinal, Duquet et Lepailleur pénétrèrent dans le village où ils entamèrent des discussions avec les chefs indiens. Ces derniers, prévenus de la présence du détachement, invitèrent l'ensemble des patriotes à venir prendre part aux entretiens. Ceux-ci acceptèrent l'offre, mais mal leur en pris, car à peine étaient-ils entrés dans le village que les guerriers de la réserve les cernaient. L'expédition des patriotes échoua parce qu'elle avait été mal préparée et, faute d'échappatoire, Cardinal, Duquet, Lepailleur et la plupart de leurs partisans furent pris par les Indiens qui les conduisirent immédiatement à la prison de Montréal. Peu après, la maison de Cardinal fut incendiée par des volontaires.
Le 28 novembre 1838, le Cardinal fut traduit avec 11 compagnons devant le conseil de guerre constitué par sir John Colborne. Plusieurs avocats canadiens voulaient se porter à la défense des accusés, mais des membres du conseil de guerre s'y opposèrent en s'écriant : « Des rebelles ne peuvent pas défendre des rebelles ! ». Les accusés purent finalement retenir les services des avocats Pierre Moreau et Lewis Thomas Drummond. Toutefois, on ne les autorise pas à plaider devant le conseil de guerre. Tout au plus leur accorda-t-on la permission de produire des mémoires. Bien conseillé par ses procureurs, le Cardinal déposa d'abord un protêt qui contestait la compétence du tribunal militaire et il demanda un procès par jury. Il alléguait que le délit reproché avait été commis avant la proclamation des ordonnances d'exception du 8 novembre qui suspendaient l'habeas corpus et que sa cause devait être instruite devant un tribunal civil. Sur rejeta cette objection.
Le procès débuta sans plus tarder. On entendit neuf témoins à charge, dont trois Indiens de Caughnawaga. Le Cardinal procède lui-même à des contre-interrogatoires. Dès le 1 er décembre 1838, les procureurs de la couronne avaient terminé leurs plaidoiries. Le Cardinal sollicite alors un délai de trois jours pour permettre aux accusés de préparer leur défense avec leurs procureurs. Le tribunal a accédé à cette requête et ajourné au 4 décembre. À la reprise du procès, on admet l'avocat Aaron Philip Hart comme troisième procureur auprès des accusés. Ces derniers interrogèrent ensuite une dizaine de témoins qui parlèrent en leur faveur. À la fin des audiences, le 6 décembre, Drummond et Hart obtinrent la permission de « commenter » l'ensemble du procès. Au nom de la défense, Drummond prononça avec l'aide de Hart un vibrant « plaidoyer » qui fit une forte impression sur les membres du tribunal. Le juge-avocat suppléant Charles Dewey Day lui donna la réplique en se livrant à un long et violent réquisitoire contre tous les accusés dont il réclama la condamnation à mort.
Au cours des vies délibérations qui suivraient, le président du conseil de guerre, le major général John Clitherow, demanda aux conseillers juridiques de la couronne s'il était possible de prononcer une autre sentence que la peine de mort pour le crime de haute trahison. Le procureur général, Charles Richard Ogden, estime que ce crime devait être puni de cette peine. Le solliciteur général, Andrew Stuart , exprime la même opinion. Le 8 décembre 1838, le conseil de guerre trouva tous les accusés coupables de haute trahison, à l'exception de deux d'entre eux qu'il acquitta. Le tribunal admet cependant dans son jugement que la sentence liée à l'accusation de haute trahison était disproportionnée avec le délit. C'est pourquoi il condamna à mort quatre des accusés, dont Cardinal, Duquet et Lepailleur, considéré comme les chefs des rebelles de Châteauguay, mais avec recommandation à la clémence de l'exécutif, et il prononça une peine de déportation pour les six autres. . Cette phrase n'était pas conforme aux dispositions de la loi martiale. Appelés par Colborne à donner leur avis, Ogden et Stuart rejetèrent évidemment ce jugement. Le 14 décembre, Colborne exigea donc au conseil de guerre de réviser son jugement. Le même jour, le tribunal condamna tous les accusés à mort, avec recommandation à la clémence de l'exécutif.
Le tri des condamnés reposait dès lors entre les mains des autorités. Le 15 décembre 1838, Colborne réunit le Conseil exécutif qui examine le cas de Cardinal et de ses compagnons. Le 18 décembre, le conseil en arriva à la conclusion qu'il fallait faire des exemples. Il décide en conséquence qu'on exécuterait tous les condamnés le 21 décembre. En réalité, huit d'entre eux virent leur sentence de mort commuée in extremis en sentence de déportation.
Dès que la décision du conseil fut connue, Drummond et Hart multiplièrent les démarches auprès de Colborne et des membres du Conseil spécial pour obtenir la grâce de Cardinal, mais en vain. Le 20 décembre 1838, à la veille de l'exécution de Cardinal et de Duquet, Drummond fit une suprême tentative. Dans une requête adressée à Colborne, il exprime ses doutes sur la légalité du conseil de guerre et recommande de suspendre les exécutions jusqu'à ce que les tribunaux statuent sur cette question. Il en appela de plus à l'éthique des nations civilisées qui interdit de juger un homme en vertu d'une loi promulguée après l'offense dont il est accusé. Il soutint en terminer que, si on exécutait la sentence, Cardinal et Duquet seraient « élevés de la position de coupables présumés, à celle de martyrs d'une persécution odieuse ». Ce jour-là, les Indiens de Caughnawaga, qui avaient fait prisonniers Cardinal et ses compagnons, leur adressèrent aussi une pétition qui implorait la clémence de Colborne. Le même jour, Eugénie Saint-Germain écrivit enfin une lettre à lady Colborne dans laquelle elle la suppliait d'intercéder pour elle en faveur de son mari. Colborne demeura inflexible.
C'est ainsi que, le 21 décembre 1838 au matin, Joseph-Narcisse Cardinal marche à l'échafaud avec Duquet. le cardinal monta le premier ; il ne prononça aucune parole et mourut en brave. Pour respecter un vœu qu'il avait exprimé, semble-t-il, avant son exécution, on aurait placé son corps dans un cercueil couvert du drap funéraire des victimes de l'émeute du 21 mai 1832. On l'enterra ensuite dans une fosse de l'ancien cimetière catholique de Montréal, dont l'emplacement est maintenant occupé par le square Dominion. En 1858, François-Maurice Lepailleur s'occupe de transporter ses restes au cimetière Notre-Dame-des-Neiges, où ils reposent sous le monument élevé à la mémoire des patriotes de 1837-1838. D'après Ægidius Fauteux, qui citait le Nord-Américain, Cardinal était un homme de taille moyenne, plutôt mince, aux yeux noirs et au teint brun. L'histoire se souvient de lui comme du premier martyr de la cause de l'indépendance du Bas-Canada.
La question nationale reste cependant au centre de ses préoccupations et, pendant les sessions de 1836 et de 1837, il refuse de voter les subsides demandés par le gouverneur Archibald Acheson, comte de Gosford. Après la dissolution de la Chambre d'assemblée, le 26 août, Cardinal retourne à Châteauguay pour exercer sa profession de notaire. Il continue toutefois de militer pour le Parti patriote et sa présence à la tête de d'une délégation à l'assemblée des Six Comtés, fait de lui un des chefs du mouvement dans la région de Laprairie.
Si Cardinal ne participe pas aux insurrections de 1837, son affiliation au Parti patriote, bien connue, l'oblige à s'exiler un temps aux États-Unis. Il rencontre Robert Nelson et à son retour au Canada, décide de préparer une nouvelle insurrection, sûr de l'appui des Américains. Au printemps, il s'associe aux frères-chasseurs et devient l'un des principaux lieutenants de Nelson et le chef des opérations pour le comté de Laprairie. Lorsque la deuxième insurrection éclate, Cardinal réussit à faire capturer certains notables de la paroisse et décide ensuite de se rendre à Caughnawaga (Kahnawake) pour obtenir des armes des Autochtones. Ses hommes et lui sont vite encerclés par les autochtones qui les mènent ensuite à la prison de Montréal. Après un procès houleux, il est condamné à mort par pendaison pour haute trahison.
Il est décédé à Montréal, le 21 décembre 1838.
Il avait épousé à Montréal, en 1831, Eugénie Saint-Germain, fille de Bernard Saint-Germain, interprète au département des Affaires indiennes.
Source : Dictionnaire biographique du Canada
Carrel, Frank
Né(e) le 7 septembre 1870Décédé(e) le 30 juillet 1940
Il fait ses études à la Quebec High School, au Stanstead Wesleyan College et à l'Académie commerciale de Québec.
Carrel commence sa carrière dans le domaine de l'édition. Il est éditeur, propriétaire et imprimeur du Saturday Budget et du Quebec Daily Telegraph de 1891 à 1909, et de L'Automobile au Canada. En 1926, il est élu président de l'Association des quotidiens. Son intérêt pour les finances l'amène à occuper des postes de direction dans plusieurs groupes financiers, tels Mortgage Discount and Finance Ltd. de Toronto, Prudential Trust Co. de Montréal et Municipal Bankers Corp. de Toronto. L'homme d'affaires diversifie ses investissements et on le retrouve à la barre de compagnies oeuvrant dans divers domaines comme la Quebec Bridge Realty Co. et International Portland Cement Co.
Parallèlement à ses activités commerciales, Carrel est conseiller législatif de la division du Golfe de 1918 jusqu'à son décès.
Il a publié plusieurs ouvrages, dont Canada's West and Further West (1911), Tip on an Ocean Voyage, Around the World Cruise, Impressions of War et plusieurs éditions de Guide to the city of Quebec : descriptive and illustrated with map.
Il est décédé à Québec, le 30 juillet 1940. Il est inhumé dans le cimetière de l'église St. Andrew, à Québec.
Il avait épousé à Québec, en 1916, Annie Maude Spiller, fille de Robert et Elizabeth Spiller.
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Cartier, George-Étienne
Né(e) le 6 septembre 1814Décédé(e) le 20 mai 1873
Cartier fait l'apprentissage du droit chez Édouard-Étienne Rodier, avocat à Montréal. Il obtient sa commission d'avocat en 1835 et exerce la profession légale à Montréal.
Membre des Fils de la liberté, Cartier est mêlé à la rébellion de 1837. Ayant pris part à la bataille de Saint-Denis le 22 novembre, il se cache, puis s'enfuit aux États-Unis en mai 1838 et y demeure jusqu'à la proclamation de l'amnistie, le 9 octobre suivant.
Cartier est député réformiste dans Verchères à l'Assemblée législative de la province du Canada de 1848 à 1861. Il fait partie des gouvernements dirigés par Allan Napier MacNab et Étienne-Paschal Taché, en 1855 et 1856, puis par Taché et John Alexander Macdonald, en 1856 et 1857. Il forme ensuite deux gouvernements avec Macdonald, le premier en 1857 et 1858 et le second de 1858 à 1862. Agissant en quelque sorte à titre de co-premier ministre de la province du Canada, il lui arrive de remplacer Macdonald comme chef du gouvernement. Élu député du Parti bleu dans Montréal-Est en 1861, il fait partie du ministère Taché-Macdonald, en 1864 et 1865, puis de celui dirigé par Narcisse-Fortunat Belleau et Macdonald, de 1865 à 1867. Parallèlement à ses occupations politiques, il est un avocat renommé et a comme client la Compagnie du Grand Tronc de chemin de fer du Canada et les Sulpiciens.
L'un des Pères de la Confédération, Cartier a participé aux conférences de Charlottetown et de Québec en 1864 et de Londres en 1866, qui ont mené à l'avènement de la fédération des provinces de l'Amérique du Nord britannique. Cartier est favorable à l'union fédérale de la province du Canada et des provinces maritimes depuis qu'Alexander Tilloch Galt est entré au gouvernement en 1858. Il considère que cette union est le meilleur moyen de résoudre les problèmes politiques de l'époque et de permettre la construction d'un chemin de fer reliant les différentes provinces. À Charlottetown, Cartier convainc ses collègues que le futur État doit être de type fédéral en raison des facteurs d'agrégation et de division qui animent les collectivités impliquées. À Québec, Cartier joue probablement le rôle politique le plus important de sa carrière en veillant, avec Chapais et Langevin, à ce que les Canadiens français puissent sauvegarder leur nationalité, leurs institutions et leurs droits dans le nouvel État. À Londres, Cartier contrecarre les tentatives de Macdonald d'affaiblir davantage le système fédéral. Cartier est ainsi le principal promoteur de la forme fédérale de gouvernement pendant les discussions qui mènent à l'Acte de l'Amérique du Nord britannique.
Cartier est élu, en vertu du double mandat, député conservateur de Montréal-Est à l'Assemblée législative et à la Chambre des communes en 1867. Plus tard, il devient député de Beauharnois aux élections provinciales de 1871 et député de Provencher, au Manitoba, aux élections fédérales de 1872. Principal lieutenant du premier ministre Macdonald, Cartier est ministre de la Milice et de la Défense. Il est l'artisan de la marche vers l'Ouest en contribuant à la création des provinces du Manitoba, en 1870, et de la Colombie-Britannique, en 1871, ainsi qu'à la mise en chantier du chemin de fer Canadien du Pacifique en 1872.
Il est l'auteur des chants patriotiques Ô Canada! mon pays! mes amours! (1834) et Avant tout je suis Canadien (1835).
Il est décédé à Londres le 20 mai 1873. Il est inhumé dans le cimetière de Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal.
Il avait épousé à Montréal, en 1846, Hortense Fabre, fille d'Édouard-Raymond Fabre, marchand-libraire et maire de Montréal, et de Luce Perrault.
Source :
Casgrain, Henri-Raymond
Date exacte de naissance inconnue.Date exacte du décès inconnue.
Casgrain entreprend ses études au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière en 1843. Il étudie la médecine durant quelques mois avant de s'inscrire en théologie au grand séminaire de Québec en 1853. Des problèmes de santé l'obligent à rentrer chez lui. Casgrain est autorisé à terminer ses études théologiques au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, où il enseigne la littérature, le catéchisme et le dessin. Il est ordonné prêtre à La Pocatière en 1856. Il devient vicaire à la paroisse de La Nativité-de-Notre-Dame à Beauport en 1859, puis vicaire à la paroisse de Notre-Dame-de-Québec l'année suivante.
Casgrain fréquente la librairie d'Octave Crémazie à Québec. Il y rencontre des auteurs importants dont François-Xavier Garneau, Antoine Gérin-Lajoie et Louis Fréchette. Il est membre fondateur des revues Les Soirées canadiennes en 1861 et Le Foyer canadien en 1863.
Casgrain est un auteur prolifique. En 1860, il publie ses premières légendes dans le périodique Le Courrier du Canada, sous le pseudonyme Mme E. B. Vers 1863, il corrige les épreuves du roman Les anciens Canadiens de Philippe Aubert de Gaspé. Il est l'auteur de La jongleuse en 1861, de l'Histoire de la mère Marie de l'Incarnation en 1864 et de plusieurs biographies de ses contemporains. En 1866, il publie Le mouvement littéraire en Canada dans Le Foyer canadien. Il édite également les Œuvres complètes d'Octave Crémazie en 1882.
À la suite de problèmes de santé, Casgrain abandonne le sacerdoce en 1872 et se retire quelques années à Rivière-Ouelle. Employé par le ministère de l'Instruction publique à partir de 1876, il est chargé de sélectionner des ouvrages représentant un attrait pour le public canadien. Au cours de sa vie, il effectue plusieurs voyages en Europe et aux États-Unis. Il publie Un pèlerinage au pays d'Évangéline en 1887 qui lui vaut un prix de l'Académie française. De 1887 à 1904, il enseigne l'histoire de la littérature, puis l'histoire, à l'Université Laval. Au début du XXe siècle, Casgrain doit cesser d'écrire à cause de sa cécité.
Il est décédé à Québec, le 11 février 1904.
Source :
Chaloult, René
Né(e) le 26 janvier 1901Décédé(e) le 20 décembre 1978
Chaloult étudie au petit séminaire de Québec, puis à l'Université Laval jusqu'en 1926. Il est admis à la pratique du droit en 1927 et exerce la profession d'avocat à Québec. Il est d'abord associé à Marie-Louis Beaulieu et Guy Hudon. Avec ce dernier, il fonde le cabinet Chaloult et Hudon. Il est créé conseil en loi du roi en 1941.
En 1936, Chaloult participe à la fondation d'un nouveau parti politique, l'Union nationale. Lors des élections tenues cette année-là, il est élu dans la circonscription de Kamouraska de l'Assemblée législative de la province de Québec. Il quitte cependant l'Union nationale pour fonder le Parti national en 1937. Il représente la circonscription de Lotbinière de 1939 à 1944, d'abord à titre de député indépendant, puis sous la bannière libérale. Il fait brièvement partie du gouvernement libéral d'Adélard Godbout durant la Seconde Guerre mondiale, mais son opposition marquée à la conscription l'amène à se dissocier de ce parti et à se rapprocher du Bloc populaire. Accusé d'être un ennemi de la nation, Chaloult subit un procès pour son opposition à la conscription en 1942 et il est acquitté. Il représente ensuite la circonscription de Québec à titre de député indépendant de 1944 à 1952.
Chaloult a contribué à l'adoption du drapeau fleurdelisé comme drapeau national par le gouvernement du Québec en 1948.
Il est l'auteur de l'essai De l'éducation (1941) et de la biographie Le docteur Philippe Hamel (1954). Il publie aussi ses mémoires sous le titre Mémoires politiques (1969).
Il est décédé à Québec, le 20 décembre 1978. Il est inhumé dans le cimetière de Kamouraska.
Il avait épousé à Québec, en 1932, Jeannette Beaubien, fille de J.-Isaïe Beaubien et d'Anna Marie Amyot.
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Chapais, Thomas
Date exacte de naissance inconnue.Date exacte du décès inconnue.
Chapais fait ses études de droit à l'Université Laval à Québec. Après son admission au barreau en 1879, il devient le secrétaire particulier du lieutenant-gouverneur Théodore Robitaille et occupe ce poste jusqu'en 1884.
Nommé conseiller législatif de la division des Laurentides en 1892, Chapais est assermenté ministre sans portefeuille dans le gouvernement de Louis-Olivier Taillon en 1893. Il est président du Conseil législatif du Québec de 1895 à 1897, président du Conseil exécutif dans le gouvernement d'Edmund James Flynn de 1896 à 1897 et commissaire de la Colonisation et des Mines en 1897. En 1919, il devient sénateur du Parti conservateur de la division de Grandville. Dans le gouvernement de Maurice Duplessis, Chapais est ministre sans portefeuille de 1936 à 1938 et en 1944. Au cours de sa carrière politique, il occupe aussi la fonction de leader du gouvernement au Conseil législatif de 1893 à 1894, de 1936 à 1939 et de 1944 à 1946.
Rédacteur en chef de l'hebdomadaire Le Courrier du Canada à compter de 1884, il en est le propriétaire de 1890 à 1901. Au cours de la même période, il est également propriétaire et rédacteur du Journal des campagnes. Il collabore aussi à plusieurs journaux et revues tels que La Presse (1897 à 1911), la Revue canadienne (1899 à 1922), le Bulletin des recherches historiques, le Vingt-quatre juin (1880), la Voix du patriotisme (1889), Le Drapeau et La Kermesse. Il utilise alors souvent les pseudonymes d'Ignotus ou d'Archiloque.
Chapais est professeur et titulaire de la chaire d'histoire rattachée à la Faculté des arts de l'Université Laval de 1907 à 1934.
Il a publié de nombreux ouvrages, dont Les congrégations enseignantes et le brevet de capacité (1893), Le serment du roi (1901), Jean Talon, intendant de la Nouvelle-France (1904), Mélanges de polémique et d'études religieuses, politiques et littéraires (1905), Le marquis de Montcalm (1911) et Cours d'histoire du Canada, 1760-1867 (1919-1923).
Il est décédé à Saint-Denis de Kamouraska le 15 juillet 1946. Il est inhumé dans le cimetière de cette paroisse.
Il avait épousé à Québec, en 1884, Marie-Sophie-Justine-Hectorine Langevin, fille d'Hector-Louis Langevin, avocat et homme politique, et de Justine Têtu.
Source :
Closse, Raphaël-Lambert
Date exacte de naissance inconnue.Date exacte du décès inconnue.
Closse aurait étudié auprès des Jésuites en France. Il amorce probablement une carrière militaire en Europe.
La présence de Closse à Ville-Marie (Montréal) est attestée en 1648, mais il arrive possiblement plus tôt. Devenu notaire seigneurial en 1651, il participe également à la traite de fourrures.
Les nombreux récits, rédigés par des contemporains de Closse qui louangent son héroïsme, s'attardent d'abord à ses actions militaires face aux Iroquois. Elles lui valent le titre de sauveur de Montréal. Possédant le titre de sergent-major de la garnison du fort de Montréal de 1648 jusqu'à son décès, Closse participe à plusieurs batailles et à la libération de Français prisonniers des Iroquois, notamment en 1655.
De 1655 à 1657, Paul de Chomedey de Maisonneuve et Louis d'Ailleboust quittent Ville-Marie pour la France. Pendant leur absence, Closse occupe la fonction gouverneur intérimaire de Ville-Marie, signe de sa réputation enviable dans la colonie. Il est tué par une bande d'Iroquois alors qu'il se rend au secours d'habitants en danger.
Il est décédé le 6 février 1662.
Closse avait épousé, en 1657, Elisabeth Moyen, fille de Jean-Baptiste Moyen Des Granges et d'Élisabeth Le Bret. Il avait délivré sa future femme, captive des Iroquois, deux ans avant leur mariage.
Source :
Crémazie, Octave
Né(e) le 16 avril 1827Décédé(e) le 16 janvier 1879
Crémazie étudie au séminaire de Québec de 1836 à 1844.
À la fin de ses études, il s'associe à son frère Joseph qui possède une librairie depuis 1833. Celle-ci prend le nom de J. et O. Crémazie et devient le rendez-vous des intellectuels intéressés par la culture française et la littérature. Dans les années 1860, l'arrière-boutique est fréquentée par plusieurs représentants de l'école de Québec tels que François-Xavier Garneau, Léon-Pamphile Le May et l'abbé Henri-Raymond Casgrain.
Crémazie acquiert également sa renommée en produisant des poèmes pour des journaux locaux de Québec dès 1849. Son poème Le drapeau de Carillon le fait couronner poète national en 1858.
À partir de 1850, Crémazie se rend souvent à Paris. Son penchant pour le luxe lui fait accumuler beaucoup de dettes. Pour payer ses créanciers, il produit de faux billets. L'affaire est révélée en 1862, ce qui le pousse à s'exiler en France. Des amis français, en particulier la famille Bossange, lui procurent de l'emploi. Le poète travaille notamment à la maison commerciale d'Hector Bossange, puis à l'agence maritime de Gustave Bossange. À compter de 1862, il ne publie plus de poèmes et ne revient jamais au Québec.
Par sa poésie, Crémazie exacerbe l'identité nationale en cultivant notamment une nostalgie pour le passé de la nation. Ses poèmes sont réunis par Henri-Raymond Casgrain dans le deuxième volume de La littérature canadienne de 1850 à 1860 (1863-1864) et dans Œuvres complètes de Octave Crémazie (1882), dans lesquelles figure le journal qu'il a tenu à Paris.
Crémazie est cofondateur de l'Institut canadien à Québec en 1847, puis président de cet organisme en 1857 et 1858.
Il est décédé au Havre, en France, le 16 janvier 1879.
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Du Gua de Monts, Pierre
Date exacte de naissance inconnue.Date exacte du décès inconnue.
Du Gua de Monts combat auprès du futur roi Henri IV durant les guerres de religion et obtient en récompense le poste de gouverneur de Pons. Il semble avoir fait des voyages au Nouveau Monde à la fin du XVIe siècle. Nommé lieutenant-général des côtes, terres et confins de l'Acadie, du Canada et autres lieux en Nouvelle-France en 1603, il reçoit cette commission sous condition d'établir des colons en Nouvelle-France et d'évangéliser les autochtones.
Du Gua de Monts fonde une compagnie de traite en 1604. Il recrute des colons prêts à s'établir au Nouveau Monde et invite Samuel de Champlain à participer à son expédition. Il arrive au cap de La Hève (La Have, en Nouvelle-Écosse) au mois de mai 1604 et parcourt les côtes atlantiques avec Champlain. Il nomme Port-Rossignol, Port-au-Mouton et le fleuve Saint-Jean. Il établit une colonie sur l'île Sainte-Croix (Dochet Island) et y fait construire des maisons et une palissade. Du Gua de Monts est également celui qui implante la première culture du blé en Nouvelle-France.
Du Gua de Monts commerce avec les autochtones au printemps 1605 et envoie Samuel de Champlain explorer les côtes du continent à la recherche d'un nouveau lieu de colonisation. Il fait démolir les maisons de l'île Sainte-Croix et déménage sa colonie à Port-Royal. Il retourne en France en septembre 1605. Incapable de garder son monopole sur le commerce des fourrures, il liquide sa compagnie en 1607.
Ayant obtenu le monopole de la traite des fourrures pour l'année 1607 à 1608, Du Gua de Monts commandite l'expédition de Champlain en Nouvelle-France, au cours de laquelle ce dernier fonde Québec. Le monopole est officiellement aboli la même année. Toutefois, Du Gua de Monts continue à commercer avec le Nouveau Monde. Il importe la première cargaison de bois en 1611 et organise une nouvelle compagnie en 1612. Il participe activement au commerce avec le Canada jusqu'en 1617. Retiré dans son château des Ardennes à partir de 1622, il demeure cependant actionnaire de plusieurs compagnies de commerce.
Il est décédé en France en 1628.
Il avait épousé, probablement en France, Judith Chesnel.
Source :
Duquet, Joseph
Né(e) le 18 septembre 1815Décédé(e) le 21 décembre 1838
Joseph Duquet commença ses études classiques au petit séminaire de Montréal en 1829 et les termina au collège de Chambly en 1835. Attiré par le notariat, il aurait entrepris cette année-là son stage de clerc à Châteauguay avec Joseph-Narcisse Cardinal, puis il aurait poursuivi l’année suivante son cours de droit à Montréal chez Chevalier de Lorimier, deux patriotes et futures victimes de l’échafaud en 1838 et 1839. En octobre 1837, il entra dans l’étude de son oncle Pierre-Paul Démaray*, notaire et patriote de Dorchester (Saint-Jean-sur-Richelieu), auprès duquel il comptait achever sa formation.
Présent dans la nuit du 16 au 17 novembre 1837 à l’arrestation de Démaray, accusé de haute trahison, Duquet accompagna son oncle aux États-Unis après que Bonaventure Viger* et une poignée d’hommes eurent réussi à le libérer en tendant une embuscade au détachement qui le conduisait à la prison de Montréal. Le 6 décembre, il figura parmi les patriotes qui prirent part à l’escarmouche de Moore’s Corner (Saint-Armand-Station). Il se réfugia par la suite à Swanton, au Vermont, et participa le 28 février 1838 à la tentative d’invasion du Bas-Canada, que dirigeait Robert Nelson*.
Après l’amnistie de lord Durham [Lambton], Duquet put rentrer au Bas-Canada à la mi-juillet 1838. Il entreprit aussitôt une intense campagne de recrutement pour les frères-chasseurs. Il organisa une loge à Châteauguay et convainquit Cardinal d’en prendre le commandement. Le 3 novembre au soir, jour fixé pour le second soulèvement, il partit avec Cardinal et un groupe de partisans pour aller « emprunter » les armes des Indiens de Caughnawaga (Kahnawake). Arrivés à destination le matin du 4 novembre, Cardinal, Duquet et François-Maurice Lepailleur, beau-frère de Cardinal, entrèrent en pourparlers avec les chefs indiens. Ces derniers invitèrent alors l’ensemble des patriotes à prendre part aux entretiens, mais dès qu’ils eurent pénétré dans la réserve les guerriers les encerclèrent et firent 64 prisonniers qu’ils conduisirent aussitôt à la prison de Montréal.
Le 28 novembre 1838, on appela Duquet à comparaître avec 11 compagnons devant le conseil de guerre qu’avait institué sir John Colborne*. Lewis Thomas Drummond*, jeune avocat irlandais, Pierre Moreau, avocat canadien jugé « acceptable » par le conseil, et, un peu plus tard, Aaron Philip Hart, brillant juriste d’origine juive, se portèrent à leur défense. Cependant, on ne leur permit pas d’intervenir directement en procédant à des interrogatoires.
Dès le début, Cardinal déposa un protêt qui contestait la juridiction du conseil, puisque les délits avaient été commis avant l’adoption des ordonnances d’exception du 8 novembre 1838. Il réclama un procès devant un tribunal civil, mais en vain. L’audition des témoins terminée, les procureurs reçurent l’autorisation de présenter leurs commentaires. Drummond, avec l’aide de Hart, y alla d’un vigoureux plaidoyer qui impressionna fort le tribunal, au point qu’il se demanda si, dans un tel cas, la peine capitale n’était pas un châtiment excessif. Le président du conseil, le major général John Clitherow*, s’informa s’il n’était pas possible de prononcer une autre sentence. Le procureur général Charles Richard Ogden* répondit qu’il n’y avait pas d’autre choix et le solliciteur général Andrew Stuart opina dans le même sens. En conséquence, le 14 décembre, le conseil de guerre prononça la peine de mort contre tous ceux qui avaient été reconnus coupables.
Les hésitations du tribunal avaient rendu Colborne un peu perplexe. Le 15 décembre 1838, il demanda au Conseil exécutif d’étudier le cas des condamnés, en particulier celui de Duquet. Le conseil estima qu’on devait le considérer comme un récidiviste et que la justice ne pouvait que suivre son cours, tout comme pour Cardinal. Par contre, la peine des autres condamnés était commuée en déportation.
Ni l’intervention de l’évêque auxiliaire de Montréal, Mgr Ignace Bourget*, ni une pathétique supplique de la mère de Duquet n’eurent d’effet. Le 20 décembre 1838, Drummond tenta de son côté une démarche suprême en invoquant les doutes sérieux qui existaient quant à la légalité du procès. Il demandait la suspension de toute action jusqu’à ce qu’un tribunal compétent se soit prononcé. Il déclarait enfin que l’exécution de la sentence ferait des condamnés, de présumés coupables qu’ils étaient, des martyrs de l’arbitraire. Rien n’y fit.
Conformément à la sentence du tribunal, Cardinal et Duquet durent monter à l’échafaud au matin du 21 décembre 1838. On exécuta Cardinal en premier. Quand vint le tour de Duquet de gravir les marches, il se mit à frémir et à claquer des dents. Il fallut le soutenir. Lorsque la trappe tomba, la corde, que le bourreau Humphrey avait mal placée, glissa pour s’arrêter sous le nez du condamné qui se trouva projeté de côté et alla heurter avec violence la charpente ferrée du gibet. La figure meurtrie et saignant avec abondance, le malheureux n’avait pas perdu connaissance et râlait bruyamment. Les spectateurs se mirent à crier : « Grâce ! Grâce ! » Cette agonie se prolongea, dit-on, une vingtaine de minutes, le temps pour le bourreau d’installer une autre corde et de couper la première.
On inhuma les corps de Joseph Duquet et de Cardinal dans la même fosse, dans l’ancien cimetière de Montréal, sur l’emplacement de ce qui est aujourd’hui le square Dominion. Par la suite, on retira les restes des deux patriotes martyrs pour les transporter, en 1858, au cimetière Notre-Dame-des-Neiges, où ils reposent toujours sous le monument dédié aux patriotes.
Source : Dictionnaire biographique du Canada
Hébert, Guillaume
Date exacte de naissance inconnue.Décédé(e) le 23 septembre 1639
Hébert arrive avec sa famille à Québec au cours du printemps 1617. À la mort de son père, dix ans plus tard, il se partage, avec sa mère, la moitié des terres familiales. Lors de la prise de Québec par les frères Kirke en 1629, il fait partie des quelques Français qui demeurent à Québec. En plus de ses activités agricoles, il prête aussi main forte aux missionnaires dans leurs relations avec les Amérindiens.
Il est décédé à Québec le 23 septembre 1639.
Il avait épousé à Québec, en 1634, Hélène Desportes, fille de Pierre Desportes et de Françoise Langlois.
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Kirke, Frères
Date exacte de naissance inconnue.Date exacte du décès inconnue.
Né à Dieppe, en France, vers 1603, Thomas Kirke est le fils de Gervase (Jarvis) Kirke, marchand, et d'Elizabeth Gowding (Goudon).
Avec ses frères, il participe à une expédition contre Québec en 1628 et 1629. Il conduit Samuel de Champlain, alors prisonnier, à Tadoussac et capture un bateau commandé par Émery de Caën en chemin. Kirke est responsable du poste de traite des fourrures de Québec. Il est alors gouverneur pour les trafiquants anglais et écossais.
Kirke est en Angleterre en 1631, puis commande un navire de ravitaillement vers Québec et rentre en Angleterre l'année suivante. Plus tard, il se joint à la marine et est nommé capitaine et vice-amiral de la flotte anglaise. Il devient citoyen britannique en 1639. Il est probablement blessé lors de la prise du château de Knock, en Irlande, en 1642.
Kirke est décédé après 1641. Les circonstances de son décès demeurent inconnues.
Né à Dieppe, en France, vers 1599, Lewis Kirke est le fils de Gervase (Jarvis) Kirke, marchand, et d'Elizabeth Gowding (Goudon).
Avec ses frères, il participe à une expédition contre Québec en 1628 et 1629 et porte la lettre qui exige la reddition de Québec en 1629. Kirke se trouve à Québec en 1631 et en 1632. Il reçoit une lettre patente lui assurant le commerce des fourrures dans la vallée du Saint-Laurent et la Nouvelle-Écosse. Deux ans plus tard, il commande une flotte qui se dirige vers le Canada. Il commande également des bateaux de guerre en 1635 et en 1636. Un an plus tard, il réclame des droits sur les pêches à Terre-Neuve.
Kirke devient citoyen britannique en 1639. Il est lieutenant-colonel préposé aux impôts dans le comté de Northampton, Angleterre, en 1640 et est accusé de meurtre en 1641, mais est probablement gracié par la suite.
Kirke sert pour les forces royalistes lors de la guerre civile anglaise. Il est fait chevalier en 1643 et est gouverneur de la forteresse de Bridgnorth en 1643 et 1644. Il se rend face aux forces révolutionnaires en 1646. Quatre ans plus tard, il retourne à Terre-Neuve et présente une pétition réclamant un solde au Conseil d'État de Cromwell en 1654. Il demande au roi Charles II de ne pas rendre la Nouvelle-Écosse aux Français en 1667. Peut-être par compensation du solde non rendue, il est nommé capitaine et intendant du corps des gentilshommes de la garde.
Il est décédé avant 1683.
Né à Dieppe, en France, vers 1597, David Kirke est le fils de Gervase (Jarvis) Kirke, marchand, et d'Elizabeth Gowding (Goudon).
Mandaté par une société de marchands anglais dont son père fait partie, Kirke commande une expédition contre la Nouvelle-France vers 1627. Il prend Tadoussac et demande à Samuel de Champlain de capituler. Devant le refus de ce dernier, Kirke décide de rentrer en Angleterre et s'empare de quatre bateaux de ravitaillement français en chemin. Avec ses frères, il commande une nouvelle expédition vers la Nouvelle-France en 1628 et 1629. Kirke envoie ses frères à Québec. La colonie française manque alors de ressources, ce qui force Champlain à capituler en 1629. La Nouvelle-France appartient à la Grande-Bretagne de 1629 à 1633 et est rendue aux Français en 1633.
Kirke est créé chevalier en 1633 et reçoit des lettres patentes lui assurant le commerce des fourrures dans le Saint-Laurent. En 1635, il rédige une description de Terre-Neuve et est copropriétaire de l'île en 1637. Il devient citoyen britannique en 1639 et est le premier gouverneur de Terre-Neuve la même année. Il fait construire des forts à Saint-Jean, Ferryland et à la baie de Verde. Kirke prend partie pour les troupes royalistes lors de la guerre civile anglaise. Il est rappelé en Angleterre en 1651 et est accusé d'avoir retenu des droits perçus au nom du gouvernement. Il demeure emprisonné jusqu'à sa mort.
Il est décédé près de Londres, en Angleterre, en 1654.
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Lalement, Jérôme
Né(e) le 27 avril 1593Décédé(e) le 26 janvier 1673
En 1610, Lalemant étudie au noviciat des Jésuites à Paris, puis poursuit sa formation à Pont-à-Mousson de 1612 à 1615 et au collège de Clermont de 1619 à 1623, où il étudie la philosophie et la théologie.
Dès ses années d'étude, Lalemant occupe divers postes dans des établissements d'éducation en France. Il est préfet du pensionnat de Verdun en 1615 et 1616, professeur au collège d'Amiens de 1616 à 1619, professeur, ministre et principal du pensionnat du collège de Clermont de 1623 à 1632 et recteur du collège de Blois de 1632 à 1636. Il est également le père spirituel du collège de Clermont de 1636 à 1638.
En 1638, Lalemant s'établit au Canada et devient supérieur de la mission huronne. En 1639, il fonde Sainte-Marie-des-Hurons et, la même année, effectue le dénombrement de la Huronie. Pour assurer la croissance de la mission, il met en place l'institution des données, c'est-à-dire des gens dévoués à la mission qui peuvent aider aux travaux domestiques et assurer la sécurité. Appelé à Québec comme supérieur des Jésuites du Canada de 1644 à 1650, Lalemant doit faire face au martyr de plusieurs missionnaires et à la destruction, en 1649, de la mission de Sainte-Marie-des-Hurons. Après un séjour en France en 1651, Lalemant demeure au Canada de 1651 à 1656. Il retourne ensuite en Europe et devient recteur du collège royal de La Flèche en 1658. Lalemant revient de nouveau au Canada en 1659, à la demande de Mgr de Laval, et reprend son poste de supérieur des Jésuites du Canada.
Il a notamment rédigé les Relations des Hurons de 1639 à 1644 et les Constitutions des Ursulines de Québec en 1646.
Il est décédé à Québec, le 26 janvier 1673.
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Laurendeau, André
Né(e) le 21 mars 1912Décédé(e) le 1er juin 1968
Laurendeau fait son cours classique au collège Sainte-Marie de Montréal, puis étudie à l'Université de Montréal, à la Sorbonne et à l'Institut catholique de Paris.
En 1933, pendant ses études universitaires, Laurendeau participe à la fondation du mouvement nationaliste Jeune-Canada. Collaborateur à la revue L'Action nationale dès l'année suivante, il en est le directeur de 1937 à 1943. Alors que la Seconde Guerre mondiale fait rage, il participe, en 1942, à la fondation de la Ligue pour la défense du Canada, qui s'oppose au projet de conscription du gouvernement fédéral, et en devient le secrétaire. Il exerce ensuite cette fonction pour le Bloc populaire, nouveau parti politique créé à la suite du plébiscite du 27 avril 1942. Chef de la section provinciale de ce parti de 1944 à 1947, il représente la circonscription de Montréal-Laurier à l'Assemblée législative de la province de Québec de 1944 à 1948.
Laurendeau se consacre ensuite au journalisme. Il est éditorialiste et rédacteur en chef adjoint du journal Le Devoir de 1947 à 1957, puis rédacteur en chef jusqu'à sa mort. Son emploi au Devoir ne l'empêche pas de reprendre les rênes de L'Action nationale, qu'il dirige de 1948 à 1954. En plus d'être chroniqueur au Magazine Maclean de 1961 à 1966, le journaliste participe à plusieurs émissions de radio et de télévision. Il anime notamment l'émission télévisée Pays et merveilles de 1952 à 1961. Pendant ces années de grande activité, il s'élève au rang des principaux intellectuels de son époque et contribue, entre autres, à la redéfinition du nationalisme canadien-français et à la modernisation de la société québécoise.
En 1963, Laurendeau devient coprésident de la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme. Il lutte alors pour que la Constitution canadienne soit modifiée et que les droits des Canadiens français soient reconnus. Il meurt toutefois avant le dépôt de la version définitive du rapport de cette commission.
Il a publié plusieurs pamphlets et ouvrages, dont Notre nationalisme (1935), L'abbé Lionel Groulx (1938), Actualité de Saint-François (1938), Alerte aux Canadiens français (1941), Nos écoles enseignent-elles la haine de l'anglais? (1942), Ce que nous sommes (1945), La centralisation et la guerre (1946), Voyages au pays de l'enfance (1960), La crise de la conscription 1942 (1962) et Une vie d'enfer (1965). Il est également l'auteur d'une pièce de théâtre, Deux femmes terribles, et de dramatiques pour la télévision, au nombre desquelles figurent La vertu des chattes et Marie-Emma.
Il est décédé à Ottawa le 1er juin 1968. Il est inhumé à Saint-Gabriel-de-Brandon.
Il avait épousé à Outremont (Montréal), en 1935, Ghislaine Perrault, fille d'Antonio Perrault, avocat, et de Marguerite Mousseau.
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Laurier, Wilfrid
Date exacte de naissance inconnue.Date exacte du décès inconnue.
Laurier fait sa cléricature auprès de Rodolphe Laflamme, député à la Chambre des communes de 1872 à 1878, et est admis à la pratique du droit en 1865. Il exerce sa profession d'avocat à Montréal quelque temps avant de s'établir à L'Avenir en 1866, puis à Arthabaska (Victoriaville) en 1867. Il est l'associé de Joseph Lavergne de 1874 à 1897.
Laurier est élu député libéral à l'Assemblée législative de la province de Québec en 1871, puis à la Chambre des communes trois ans plus tard. Il est ministre du Revenu de l'intérieur dans le gouvernement de William Alexander Mackenzie de 1877 à 1878. Il représente la circonscription de Québec-Est à la Chambre des communes de 1877 à sa mort. À la tête du Parti libéral à partir de 1887, il est chef de l'opposition jusqu'en 1896.
De 1896 à 1911, Laurier est premier ministre du Canada. Premier Canadien français à remplir cette fonction, il est considéré comme le principal bâtisseur du Canada moderne. En qualité de premier ministre, il s'est consacré à la consolidation de la Confédération, au développement matériel du pays, de même qu'à la promotion de l'unité nationale et de l'autonomie canadienne au sein de l'Empire britannique. Il redevient chef de l'opposition de 1911 à 1919.
Il est décédé à Ottawa le 17 février 1919. Il est inhumé dans le cimetière de la paroisse de Notre-Dame-d'Ottawa.
Il avait épousé en 1868, Zoé Lafontaine, fille de Godefroy Napoléon Lafontaine, protonotaire, et de Zoé Lavigne.
Source :
Le Jeune, Paul
Date exacte de naissance inconnue.Décédé(e) le 7 août 1664
Il se serait converti au catholicisme vers l'âge de 16 ans. En 1613, il entre au noviciat des Jésuites de Paris. Deux ans plus tard, il fait des études de philosophie au collège Henri IV à La Flèche. Le Jeune étudie ensuite la théologie au collège Clermont à Paris pendant quatre ans, puis fait une troisième année de noviciat à Rouen. Tout au long de ses études, il enseigne dans plusieurs villes françaises, dont Rennes, Bourges, Nevers et Dieppe.
Responsable de la résidence des Jésuites à Dieppe, le père Le Jeune est nommé supérieur général de la mission au Canada en 1631. Lorsqu'il arrive en Nouvelle-France en 1632, il retrouve la mission jésuite dans un état de quasi-abandon après trois ans d'occupation britannique. Quoiqu'il ait une charge importante au sein de la mission, il n'a aucune connaissance des Amérindiens. Afin de se familiariser avec leur langue et leur culture, le père Le Jeune décide d'en accompagner un groupe au cours de leur chasse d'hiver en 1634. C'est également lors de ce voyage qu'il définit les grandes lignes de son action missionnaire. Selon lui, pour que l'évangélisation porte ses fruits, il faut sédentariser les indigènes, ouvrir des hôpitaux, créer des maisons d'éducation pour la jeunesse et trouver de bons missionnaires pour prêcher dans les régions difficiles. Avec le père Jacques Buteux, il fonde une mission permanente à Trois-Rivières en septembre 1634.
En 1639, Le Jeune redevient un simple missionnaire, mais son projet est bien amorcé et suivi par ses successeurs. Deux ans plus tard, il est envoyé en France pour demander du secours contre les attaques des Iroquois. Au même moment, il rencontre les membres de la jeune Société Notre-Dame de Montréal qui souhaite fonder une mission sur l'île du même nom. Enthousiasmé par le projet, il le soutient de plusieurs façons. Il passe, entre autres, un hiver à Ville-Marie (Montréal) avec le père Isaac Jogues en 1645. Quatre ans plus tard, il reçoit une nouvelle assignation en France et devient procureur de la mission. Le jésuite ne retourne pas en Nouvelle-France, sauf, peut-être pour un voyage en 1660.
Paul Le Jeune est également le premier rédacteur des Relations des Jésuites, outil de propagande missionnaire et source importante d'informations pour les historiens contemporains. Cette aventure commence par un simple compte-rendu de ses premiers jours au Canada, adressé au provincial de Paris en 1632. Le texte plaît tellement à sa hiérarchie qu'elle décide de le publier. Les Relations sont nées. Avec les années, Le Jeune peaufine ses écrits. Ils permettent de toucher les lecteurs et d'attirer les sympathies envers la mission en Nouvelle-France.
Il est décédé à Paris, le 7 août 1664.
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Letardif, Olivier
Date exacte de naissance inconnue.Date exacte du décès inconnue.
Letardif suit une formation générale à domicile auprès d'un instituteur.
Résidant en Bretagne jusqu'en 1612, Letardif s'établit ensuite avec sa famille à Honfleur. Il arrive à Tadoussac sur un navire marchand vers 1618. Le jeune homme apprend plusieurs langues amérindiennes et agit comme interprète chez les Hurons, les Algonquins et les Montagnais. À Québec en 1621, il travaille en tant que sous-commis pour Émery et Guillaume de Caën, ainsi qu'à titre de traducteur. En 1629, suppléant François Gravé Du Pont, il remet les clefs de l'Habitation à Lewis Kirke lors de la prise de Québec, avant de retourner en France.
Letardif revient à Québec en 1633 avec Samuel de Champlain. Il est nommé commis général de la Compagnie des Cent-Associés en 1633 et a la charge de leur navire amiral, Le Notre-Dame. L'interprète appuie les missions jésuites et administre des baptêmes.
En 1637, Letardif reçoit, avec Jean Nicollet de Belleborne, la terre de Belleborne, située à proximité de la seigneurie de Sillery. Neuf ans plus tard, il acquiert une part de la seigneurie de Beaupré, et devient procureur général et spécial de la Compagnie de Beaupré. Entre 1650 et 1651, il développe la seigneurie en accordant une vingtaine de concessions. En 1653, il cède sa part à Nicollet de Belleborne et obtient une terre à Château-Richer, où il s'établit. Il exerce la charge de juge seigneurial de Beaupré jusqu'en 1659. Il vend son fief trois ans plus tard.
Il est décédé à Château-Richer en janvier 1665. Il est inhumé dans la même ville, au cimetière de la paroisse de La Visitation de Notre-Dame.
Il avait épousé à Québec, en 1637, Louise Couillard, fille de Guillaume Couillard de Lespinay, charpentier, cultivateur et matelot, et de Guillemette Hébert; puis à La Rochelle, en 1648, Barbe Esmard (Émard ou Aymard), fille de Jean Esmard, marchand et maître-tailleur, et de Marie Bineau.
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Lévesque, Georges-Henri
Date exacte de naissance inconnue.Date exacte du décès inconnue.
Entré chez les dominicains en 1923 et ordonné prêtre en 1928, il poursuit ses études philosophiques et théologiques au Collège des Dominicains à Ottawa (1924-30) et se rend ensuite à l'École des sciences sociales de l'Université catholique de Lille où il obtient un diplôme supérieur en sciences sociales, équivalent français d'un doctorat (1930-33).
Le père Lévesque a enseigné la philosophie sociale au Collège dominicain d'Ottawa, puis aux universités de Montréal et Laval, où il fonde la Faculté des sciences sociales en 1938. Il en est doyen jusqu'en 1955. De 1955 à 1963, il fonde et dirige la Maison Montmorency, centre culturel et social à Québec. Il est également fondateur et premier recteur de l'Université nationale du Rwanda de 1963 à 1972.
Les activités sociales, culturelles et éducatives du père Lévesque en font un précurseur et chef de file de la révolution tranquille.
Organisateur et premier président du Conseil de la coopération, il fonde et dirige la revue «Ensemble» de 1939 à 1944. Il est co-fondateur, en 1943, de la Société d'éducation des adultes, membre du conseil économique de la province de Québec (1943 à 1945) et de la Commission d'enquête sur la jeunesse canadienne (1943 à 1946).
Il a également été membre de la Commission royale d'enquête sur l'avancement des Arts, des Sciences et des Lettres au Canada de 1949 à 1951, vice-président du Conseil des arts du Canada de 1957 à 1962, vice-président de l'Association canadienne-française pour l'avancement des sciences (1960-61), et vice-président de la Société royale du Canada (1960-61).
Le père Lévesque jouit également d'une renommée mondiale et a contribué de façon extraordinaire à la compréhension et à la coopération internationale du Québec.
Il est membre de plusieurs organisations internationales vouées à l'éducation sociale.
Auteur de plus d'une cinquantaine de publications scientifiques, il a reçu quatorze doctorats d'honneur et de multiples distinctions nationales et internationales dont celles de chevalier de la Légion d'honneur depuis 1950 et de compagnon de l'Ordre du Canada en 1979.
Source :
Macdonald, John Alexander
Né(e) le 10 janvier 1815Décédé(e) le 6 juin 1891
À l'âge de 5 ans, Macdonald arrive au Haut-Canada avec ses parents et s'installe à Kingston. Il fréquente la Midland District Grammar School en 1827 et 1828, puis une école mixte privée. En 1830, il entre à titre de stagiaire au cabinet de l'avocat George Mackenzie.
En 1835, Macdonald ouvre son propre cabinet à Kingston et est admis au barreau du Haut-Canada six mois plus tard. À partir des années 1840, il se lance dans la spéculation immobilière et foncière. Il fait partie du conseil d'administration de plusieurs sociétés canadiennes, telles que la Compagnie d'entrepôt, de bassins et de quais du Saint-Laurent, qu'il préside de 1864 à 1889. Il s'installe à Toronto en 1874 et se consacre principalement au droit commercial.
De 1843 à 1846, Macdonald est conseiller municipal à Kingston. En 1844, il est élu député conservateur de Kingston à l'Assemblée législative de la province du Canada. Trois ans plus tard, il accède au poste de receveur général dans le gouvernement de William Henry Draper et Denis-Benjamin Papineau. En 1854, il participe à la création du Parti libéral-conservateur et devient procureur général du Canada-Ouest au sein du gouvernement de Allan Napier MacNab et Augustin-Norbert Morin. Deux ans plus tard, il succède à MacNab au poste de co-premier ministre de la province du Canada, tout en demeurant procureur général. Il reste au pouvoir jusqu'en 1862, à l'exception de quelques jours en 1858, puis de 1864 à 1867. Il est ministre de la Milice de 1861 à 1862, puis de 1865 à 1867. Pendant les années qui précèdent la Confédération, il dirige l'élaboration du projet d'union de la province du Canada avec les colonies britanniques des Maritimes.
Macdonald devient premier ministre du Canada le 1er juillet 1867. Il détient également le portefeuille de la Justice. Impliqués dans le scandale du Pacifique, le premier ministre et son gouvernement démissionnent en 1873. Le politicien redevient premier ministre en 1878 et le demeure jusqu'à sa mort. Défait dans Kingston aux élections de 1878, il se fait néanmoins élire dans Victoria lors de ces mêmes élections. Par la suite, il est élu dans Carleton en 1882, puis à nouveau dans Kingston à partir de 1887. Il occupe les fonctions de surintendant des Affaires indiennes de 1878 à 1888, puis de ministre des Chemins de fer et Canaux de 1889 à 1891.
L'un des Pères de la Confédération canadienne et le principal artisan de sa création, Macdonald œuvre à maintenir l'indépendance économique et politique du Canada vis-à-vis de son voisin américain et à unifier la nouvelle fédération par l'établissement d'un réseau ferroviaire transcontinental. Sa décision de ne pas gracier Louis Riel en 1885 divise toutefois le pays et entraîne, pour sa formation, la perte de nombreux appuis politiques dans la province de Québec.
Il est décédé à Ottawa le 6 juin 1891. Il est inhumé au Cataraqui Cemetery à Kingston.
Il avait épousé à Kingston, en 1843, Isabella Clark; puis à Londres, en 1867, Susan Agnes Bernard.
Source :
Marsolet de Saint-Aignan, Nicolas
Date exacte de naissance inconnue.Décédé(e) le 15 mai 1677
Marsolet de Saint-Aignan est probablement arrivé en Nouvelle-France en 1608 ou en 1613, en compagnie de Samuel de Champlain. Marchand de fourrures et interprète, il séjourne dans plusieurs postes de traite, dont celui de Québec, de Tadoussac, de Trois-Rivières et dans ceux des villages algonquins de la vallée de l'Outaouais. Il habite alors avec les Amérindiens. Après avoir demeuré à Tadoussac en 1623 et 1624, il quitte la colonie pour la France en 1627. La même année, il est de retour en Nouvelle-France et se consacre au commerce des fourrures au Cap-de-Victoire (Sorel-Tracy).
Lors de la prise de Québec par les frères Kirke en 1629, Marsolet de Saint-Aignan reste dans la colonie et travaille comme interprète pour les Anglais. Trois ans plus tard, lorsque les Français reprennent Québec, il retourne auprès d'eux et poursuit le commerce des fourrures et son métier d'interprète. En 1637, il obtient de la Compagnie des Cent Associés la seigneurie de Bellechasse et s'y établit. Il devient commis pour la Compagnie en 1642, mais reprend rapidement le commerce à son compte jusqu'en 1660, année où il décide de se consacrer à son commerce de Québec. Il abandonne alors les courses vers Tadoussac.
Important propriétaire foncier des premières années de Québec, Marsolet de Saint-Aignan obtient de nombreuses concessions. En 1644, il reçoit les prairies Marsolet, un arrière-fief, dans la seigneurie du Cap-de-la-Madeleine. Trois ans plus tard, il perçoit une partie de la future seigneurie de Gentilly et, en 1672, le fief Marsolet, dans la future seigneurie de Lotbinière. Le commerçant possède également deux autres terres, une de 71 arpents au coteau Sainte-Geneviève, concédée par la Compagnie des Cent Associés en 1649, et une de 16 arpents sur la rivière Saint-Charles, qu'il acquiert en 1651. La seule parcelle qu'il met en culture est celle du coteau Sainte-Geneviève.
Il est décédé à Québec le 15 mai 1677.
Il avait épousé, en 1637, Marie Le Barbier, fille d'Henry Le Barbier et de Marie Le Villain.
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Perrault, Joseph-François
Né(e) le 2 juin 1753Décédé(e) le 5 avril 1844
Perrault fait ses études au petit séminaire de Québec de 1765 à 1772. Avant de les avoir terminées, il rejoint, en 1773, son père établi en Louisiane. La même année, il se rend à Saint-Louis, dans la région du Missouri, y diriger les affaires en l'absence de son père. En 1779, il se dirige vers la Virginie afin de recouvrer de l'argent prêté à un officier, alors qu'il est fait prisonnier par des Amérindiens au service de la Grande-Bretagne et est emmené à Detroit. Il y est accueilli par son oncle Jacques Baby dit Dupéront et y travaille notamment comme précepteur. En 1780, il séjourne quelques semaines à Montréal et à Québec, puis retourne à Detroit chez son oncle. Devenu agent de ce dernier, il est envoyé à Montréal en 1781. Il fait aussi des affaires à son propre compte. En 1787, il abandonne le commerce au détail et se met alors à l'enseignement, à la traduction et au droit. Il s'occupe également de théâtre avec Louis Dulongpré et Pierre-Amable De Bonne.
En 1795, Perrault est nommé greffier de la paix, gardien des archives de l'état civil du district de Québec et protonotaire à la Cour du banc du roi à Québec. Il exerce cette fonction à cinq reprises entre 1795 et 1830. Il est député de Huntingdon à la Chambre d'assemblée du Bas-Canada de 1796 à 1804 et appuie d'abord le Parti canadien, puis le parti des bureaucrates. En 1806, il participe à la création du journal Le Courrier de Québec avec De Bonne et Jacques Labrie. Il collabore aussi au Vrai Canadien dans les années 1810.
À partir de 1801, Perrault s'occupe de nombreux projets dans le domaine de l'enseignement et prend notamment position en faveur de l'éducation laïque. En 1801, il dépose un projet de loi sur l'éducation pour faire opposition à celui qui visait la création de l'Institution royale pour l'avancement des sciences, mais son projet est rejeté. Il prend ensuite part à sept comités, dont un qui prépare un premier plan de maisons de correction pour les différents districts. De 1821 à 1825, il préside la Société d'éducation du district de Québec, et de 1823 à 1828, la Société de l'école britannique et canadienne du district de Québec pour les enfants pauvres. Philanthrope, il fait construire quatre écoles à Québec, dont une école d'agriculture sur les bords de la rivière Saint-Charles en 1832. Il fait paraître son projet d'organisation scolaire pour le Bas-Canada dans la Gazette de Québec du 3 octobre 1833.
Il a notamment publié une traduction française du traité anglais Lex Parlementaria (1803), ainsi que le Dictionnaire portatif et abrégé des loix [sic] et règles du parlement provincial du Bas Canada (1806), le Manuel des huissiers de la Cour du Banc du Roi du district de Québec (1813) et Questions et réponses sur le droit criminel du Bas-Canada (1814). Il est aussi l'auteur de l'Abrégé de l'histoire du Canada, en quatre parties, à l'usage des écoles élémentaires (1832) et de Moyens de conserver nos institutions, notre langue et nos lois (1832).
Il est décédé à Québec le 5 avril 1844. Il est inhumé dans la cathédrale de Notre-Dame-de-Québec.
Il avait épousé à Montréal, en 1783, sa cousine Ursule Macarty, fille de Richard Macarty et d'Ursule Benoist.
Source :
Picard, François-Xavier (Tahourenche)
Né(e) le 28 octobre 1810Décédé(e) le 1er avril 1883
Tahourenché veut dire « le point du jour ».
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Rolland, Jean-Baptiste
Né(e) le 2 janvier 1815Décédé(e) le 22 mars 1888
Rolland fait ses études à Saint-Hyacinthe. En 1832, il s'installe à Montréal et devient apprenti typographe au journal La Minerve, puis, en 1836, compagnon au Morning Courier. En 1840, il s'associe avec John Thompson et forme la société d'imprimerie Rolland et Thompson. Deux ans plus tard, il diversifie ses activités avec son partenaire et fonde une librairie, sur la rue Saint-Vincent à Montréal, sous la raison sociale de Librairie canadienne Rolland et Thompson. En 1847, il se dissocie de Thompson et l'entreprise prend le nom de Librairie catholique J. B. Rolland. Plus tard, elle devient simplement la Librairie J. B. Rolland.
Dans les années 1850, Rolland vend et édite des livres en plus de posséder des ateliers d'imprimerie et de reliure. En 1859, sous la raison sociale de Librairie J. B. Rolland et Fils, il s'associe avec son fils aîné Jean-Damien. Progressivement, il intègre ses trois autres fils à ses affaires. En 1881, il fonde une nouvelle entreprise à Saint-Jérôme, les Papiers Rolland, afin de diminuer sa dépendance aux produits européens. À la suite de la mise en place de la nouvelle manufacture, la librairie des Rolland devient principalement un grossiste en papeterie et l'édition est presque abandonnée.
En plus de ses activités commerciales et industrielles, Rolland s'intéresse à la promotion immobilière et à la construction domiciliaire, principalement à Montréal et dans la municipalité d'Hochelaga (Montréal). Il siège au conseil d'administration de la Compagnie d'assurance et de placement des citoyens, est l'un des fondateurs de la Banque d'Hochelaga en 1874 et détient des actions de la Banque Jacques-Cartier.
L'homme d'affaires fait également carrière en politique. Il est conseiller municipal du Quartier-Est à Montréal de 1861 à 1867, puis de 1871 à 1875. Il est nommé à la Commission du havre de Montréal en 1879 et sénateur en 1887.
Il est décédé à Montréal le 22 mars 1888.
Il avait épousé à Saint-Laurent (Montréal), en 1839, Esther Boin.
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Taché, Étienne-Paschal
Né(e) le 5 septembre 1795Décédé(e) le 30 juillet 1865
Taché entreprend des études au petit séminaire de Québec, qu'il interrompt pour servir dans la milice pendant la guerre de 1812. Il prend part aux batailles de la Châteauguay en 1813 et de Plattsburgh en 1814. Il étudie par la suite la médecine à Québec, puis à Philadelphie (Pennsylvanie). Il est admis à la pratique de sa profession au Bas-Canada en 1819.
Taché s'établit à Saint-Thomas, où il exerce la médecine jusqu'en 1841. Il est élu au Bureau d'examinateurs en médecine du district de Québec en 1831. Très impliqué dans le mouvement nationaliste de sa région, il organise l'assemblée des patriotes tenue à Montmagny en 1837. Ses sympathies à l'égard des dirigeants patriotes le rendent suspect aux yeux des autorités anglaises, qui lancent un mandat de perquisition contre lui, lequel s'avère infructueux.
Taché délaisse ensuite la médecine et, croyant possible que les Canadiens français puissent tirer profit de l'union des Canadas, il s'engage dans la vie publique. Député de L'Islet de 1841 à 1846, il embrasse les principes des réformistes, désavoue le régime de l'Union et le pouvoir absolu du gouverneur, et s'affirme comme un défenseur du gouvernement responsable. Il dénonce la politique du gouvernement, qui, selon lui, néglige les intérêts du Canada-Est au profit du Canada-Ouest. Il doit abandonner son siège en 1846 lorsqu'il est nommé adjudant général adjoint de la milice du Canada-Est. Deux ans plus tard, il est nommé conseiller exécutif, commissaire des Travaux publics, puis conseiller législatif.
De 1848 à 1855, Taché fait partie de tous les gouvernements de la province du Canada, celui de Louis-Hippolyte La Fontaine et de Robert Baldwin, et ceux qu'Augustin-Norbert Morin dirige successivement avec Francis Hincks et Allan Napier MacNab. En 1855, il remplace Morin comme chef de la majorité parlementaire du Canada-Est et forme un ministère avec MacNab, puis un autre avec John Alexander Macdonald l'année suivante. Il démissionne de son poste de chef du gouvernement en 1857. Au cours de son mandat comme premier ministre, les principales réformes adoptées concernant le Canada-Est touchent les municipalités, les écoles, la milice, et le Code civil.
En 1860, Taché accepte de présider le Conseil de l'instruction publique et est aussi aide de camp du prince de Galles pendant son séjour au Canada. En 1864, au milieu d'une crise politique, il forme un ministère avec Macdonald qui ne survit qu'un mois. Il demeure toutefois en poste dans un ministère de coalition mis en place dans le but d'arriver à une réforme du système politique. En sa qualité de premier ministre, il veille à ce que les orientations du projet confédératif sauvegardent la nationalité, les institutions et les droits des Canadiens français. Il préside la Conférence de Québec, où les délégués des colonies adoptent les 72 résolutions qu'il fait par la suite adopter par le Conseil législatif. Il est ainsi l'un des Pères de la Confédération.
Il a publié Quelques réflexions sur l'organisation des volontaires et de la milice de cette province (1863).
Il est décédé à Montmagny le 30 juillet 1865. Il est inhumé dans le cimetière paroissial.
Il avait épousé à Québec, en 1820, Sophie Baucher dit Morency, fille de Joseph Baucher dit Morency, navigateur, et de Marie-Angélique Fraser.
Source :
Tardivel, Jules-Paul
Date exacte de naissance inconnue.Date exacte du décès inconnue.
Avec sa soeur, Tardivel est élevé par ses tantes, Emma et Frances-Isabella Brent, et par son oncle, l'abbé Julius Brent, à Saint-Luc-de-Danville dans l'État de l'Ohio. Il séjourne quelque temps à Mount Vernon, dans l'État de New York. Il étudie ensuite au séminaire de Saint-Hyacinthe avant 1873. Après un bref séjour aux États-Unis en 1873, il choisit de s'établir définitivement au Québec.
Conservateur et ultramontain, Tardivel collabore au Courrier de Saint-Hyacinthe, puis à La Minerve dès 1873. Il devient chroniqueur politique et critique littéraire pour le journal Le Canadien, à Québec, en 1874. Il fonde le journal La Vérité en 1881, un hebdomadaire indépendant, ultramontain et nationaliste qu'il dirige jusqu'en 1905. Dans ses articles, le journaliste prend position contre les rouges et contre l'émigration des Canadiens français vers les États-Unis. Il dénonce également la politique du gouvernement canadien dans sa gestion de la rébellion du Nord-Ouest, ce qui a pour effet de radicaliser sa position nationaliste.
Il est l'auteur de la biographie Vie du pape Pie IX [...] (1878) et de L'anglicisme voilà l'ennemi [...] (1880). Il publie Mélanges, ou recueil d'études religieuses, sociales, politiques et littéraires (1887) et une série d'articles intitulés Notes de voyage, dans le journal La Vérité, de 1888 à 1889. Son écrit le plus célèbre est toutefois le roman nationaliste Pour la patrie (1895) dans lequel il prône la séparation du Canada français.
Il est décédé à Québec, le 24 avril 1905.
Il avait épousé à Saint-Hyacinthe, en 1874, Henriette Brunelle, fille d'Antoine-Ambroise Brunelle.
Source :
Viger, Denis-Benjamin
Né(e) le 19 août 1774Décédé(e) le 13 février 1861
Viger fait l'apprentissage du droit à compter de 1794, d'abord auprès de Louis-Charles Foucher, puis de Joseph Bédard et, enfin, de Jean-Antoine Panet. Il obtient sa commission d'avocat en 1799. Avocat et journaliste influent, tant par ses écrits que par son engagement patriotique, il est aussi un important propriétaire immobilier de la région de Montréal.
Député de Montréal-Ouest à la Chambre d'assemblée du Bas-Canada, de 1808 à 1810, puis de Leinster de 1810 à 1816 et de Kent de 1816 à 1829, Viger est l'un des concepteurs de l'idéologie du Parti canadien. En 1822, il s'oppose avec vigueur au projet d'union du Bas et du Haut-Canada. Il est d'ailleurs l'un des trois délégués du Parti patriote envoyés en Angleterre en 1828 pour porter des demandes de réformes. Il est conseiller législatif de 1829 à 1831, agent de la Chambre d'assemblée en Angleterre de 1831 à 1834 et à nouveau conseiller législatif de 1834 jusqu'à la suspension de la Constitution, le 27 mars 1838. Étant l'un des chefs du Parti patriote au moment de la rébellion de 1837, Viger est emprisonné de novembre 1838 au à mai 1840.
Élu député de Richelieu à l'Assemblée législative de la province du Canada en 1841, il prend figure de chef antiunioniste et fait partie du groupe canadien-français. En décembre 1843, il forme un ministère avec William Henry Draper. Il préside le Conseil exécutif de 1843 ou 1844 à 1846. Élu député tory dans Trois-Rivières en 1845, il démissionne le 6 décembre 1847. Il fait à nouveau partie du Conseil législatif de 1848 à 1858.
Décédé à Montréal le 13 février 1861, Denis-Benjamin Viger est inhumé dans le cimetière de Notre-Dame-des-Neiges.
Il avait épousé dans l'église de Notre-Dame de Montréal, en 1808, Marie-Amable Foretier, fille du seigneur Pierre Foretier et de Thérèse Legrand.
Source :
Vincent, Nicolas
Né(e) le 11 avril 1769Décédé(e) le 31 octobre 1844
Vincent est le grand chef des Hurons de Lorette de 1810 à 1844. Tout au long de son mandat, il poursuit les démarches judiciaires, entamées en 1791, pour que les Hurons retrouvent la propriété de la seigneurie de Sillery, dont ils ne reçoivent plus les redevances depuis la suppression de la Compagnie de Jésus par le pape Clément XIV en 1773. Des pétitions sont envoyées à répétition aux gouverneurs qui se succèdent sans que le gouvernement donne suite à la requête des Hurons. En désespoir de cause, Vincent, accompagné des chefs du conseil Stanislas Koska et André Romain et du chef de guerre Michel Tsiewei, se rend en Angleterre en 1824 pour rencontrer le roi George IV. Les parlementaires, le secrétaire d'État aux Colonies, lord Bathurst, et le roi portent une oreille courtoise et attentive à leur réclamation.
En 1819, Vincent est le premier Huron à s'adresser officiellement à la Chambre d'assemblée du Bas-Canada. Il y retourne ensuite à plusieurs reprises pour exposer les réclamations des Hurons à propos des terres de Sillery et les problèmes que rencontre sa nation au sujet des territoires de chasse. En 1829, à la demande du gouvernement de la colonie, il produit une carte, le plan Vincent, qui donne les limites territoriales des territoires de chasse des sept nations du Bas-Canada.
Tsa8enhohi veut dire «le vautour» ou «celui qui voit clair».
Il est décédé à Jeune-Lorette, le 31 octobre 1844. Il est inhumé dans le cimetière des Hurons.
Il avait épousé à Jeune-Lorette, en 1794, Véronique Petit-Étienne; puis, toujours à Jeune-Lorette, en 1821, une prénommée Madeleine, veuve de Pierre-Jacques Thomas.
Source : Répertoire du patrimoine culturel du Québec